3.3.5.2. Limites au refinancement du point de vue des IMF
Au niveau des IMF, on constate plusieurs limites
groupées dans trois principaux éléments à savoir:
des conditions de refinancement rigoureuses, des documents difficiles à
fournir, des dépôts bancaires (avoirs en banque) et garanties
obligatoires trop élevés.
1. Conditions de refinancement rigoureuses:
dans notre analyse nous avons d'abord constaté le
problème de délai très long de traitement de demande,
ensuite le problème de garantie et enfin, le problème lié
à l'exigence sur l'affectation et la facturation des fonds de
refinancement.
Les IMF sont à l'origine du délai long de
traitement de demande, lorsqu'elles n'arrivent pas à fournir les
documents et informations nécessaires. FOREDEM/BRD également a
une part de responsabilité liée au personnel qui analyse ces
dossiers et au processus de prise de décision qui comporte trop
d'étapes. Les analystes ont des difficultés d'évaluer les
dossiers des IMF et coopératives qui ne remplissent pas les mêmes
conditions que les gros projets des grands clients. Ceci est dû aux
exigences des différents organes de décision qui n'ont pas une
vision claire du FOREDEM.
Par rapport à la question de garantie, FOREDEM exige
des garanties réelles à ses clients de plus de 100% du montant de
refinancement, disent les responsables des IMF enquêtées.
Malheureusement, elles n'ont pas accès à des fonds de garantie
disponibles et sont donc obligées d'hypothéquer le patrimoine de
certains membres ou salariées de l'institution. Comme
conséquence, ce groupe peut facilement s'approprier la
coopérative. Par rapport à l'exigence de l'affection et de la
facturation des fonds de refinancement, il a été
démontré par les IMF que le financement de l'agriculture exige
une bonne connaissance du secteur agricole conduisant à la
diversification du risque par le financement des projets agricoles mais aussi
des projets de petit commerce et d'artisanat. Il faut comprendre que les IMF
sont des intermédiaires financières mais de proximité qui
ont besoin de viabilité financière, condition sine qua non pour
la pérennité et la réalisation de leur mission. Le taux
d'intérêt nominal de refinancement du FOREDEM se situe entre 8
à 12 % l'an. En considérant tous les frais engagés pour
l'obtention du refinancement, le taux moyen sera compris entre 12 et 14 %. Une
marge de 4 % n'est pas raisonnable par rapport à la couverture des
charges générales d'exploitation et à la couverture du
risque de défaut de paiement.
2. Les documents difficiles à fournir:
dans la plupart du temps, il s'agit des états financiers de trois ans
certifiés par des auditeurs ou commissaires agréés. Ces
services sont chers par rapport aux revenus de ces IMF et à l'absence
des organisations d'appui.
3. Dépôts bancaires et garanties
obligatoires trop élevé: le nantissement des avoirs en
banque de plus 20% du montant accordé est une contrainte majeure pour
les IMF ayant des difficultés de mobilisation de ressources et de
dépassement de ratio de transformation de l'épargne. Signalons
que ce fonds doit être placé dans une banque commerciale à
un taux d'intérêt maximum de 6% l'an contre le taux de plus de 12
% l'an à payer par l'IMF au FOREDEM/BRD. Les garanties
matérielles obligatoires exigées par FOREDEM/BRD, sont sous
évaluées du fait de sa situation géographique et du manque
d'expertise nécessaires pour réévaluer ces
immobilisations.
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