3.3.4. Synthèse des
analyses des besoins des IMF, moyens de FOREDEM et vérification de
l'hypothèse n°3
L'appréciation des moyens de FOREDEM à
travers le bilan et les budgets des lignes de crédits des
différents bailleurs de fonds montre les difficultés
institutionnelles au niveau du FOREDEM. L'absence du budget destiné
au renforcement des capacités des IMF, l'absence du capital
pour le refinancement et la logique projet qui règne dans le
fonctionnement du FOREDEM sont de grandes faiblesses dans la réalisation
de la mission du FOREDEM. Partant de ces trois indicateurs à savoir, le
budget destiné au renforcement des capacités, l'absence du
capital pour le refinancement et la logique projet, nous concluons
donc, que l'hypothèse n°3 selon laquelle les moyens humains et
financiers dont dispose le FOREDEM sont à l'origine du faible
accompagnement technique des IMF est confirmée.
Le processus d'analyse montre que toutes les hypothèses
sont vérifiées. Il est établi que les modalités de
refinancement du FOREDEM et les insuffisances des capacités
institutionnelles des IMF sont à l'origine du faible accès des
IMF au refinancement. Il est également établi que la nature des
moyens humains et financiers dont dispose FOREDEM ne permettent pas la
réalisation d'activités de renforcement des capacités des
IMF
3.3.5. Limites ou contraintes au refinancement
identifiées
Cette sous section de présentation des limites
évoquées par les acteurs de microfinance touchées par
l'étude, se focalisera d'abord sur des contraintes rencontrées
par la banque, ensuite par les IMF, des contraintes réglementaires
soulevées par les différents intervenants et celles liées
à l'objet ou à la nature des ressources disponibles au
FOREDEM/BRD.
3.3.5.1. Limites au refinancement du point de vue de la
banque
Au niveau de la banque, plusieurs limites ou contraintes ont
été identifiées. Elles concernent essentiellement, le
manque de transparence financière, la faible structure financière
et l'insuffisance observée dans la gestion.
1. Manque de transparence financière: cette limite est
observée au niveau des informations (souvent incorrectes) fournies sur
le niveau des fonds propres, sur la qualité du portefeuille et sur
l'engagement des dépenses. Cette situation conduit à des risques
très importants de fraude, de qualité du management, de mauvaise
gouvernance etc. susceptibles d'influer sur les procédures d'analyse et
de prise de décision par rapport au dossier de demande de financement.
Pour la banque, les informations concernant le professionnalisme de IMF et de
sa direction sont difficiles à obtenir et très coûteuses,
ce qui conduit la banque à persévérer dans l'étude
de leurs dossiers. Les indices de camouflage des retards de remboursement et de
fraudes sont aussi des facteurs de découragement pour la banque dans le
financement des institutions.
2. Faible structure financière: la plupart des IMF au
Rwanda ont une structure financière caractérisée par le
faible montant du capital social. Selon notre enquête, 15% seulement des
ressources proviennent du capital social. Ceci diminue non seulement la
capacité d'endettement de l'IMF à travers l'insuffisance des
garanties expliquée par l'absence de dépôt de garantie et
des immobilisations corporelles. La faible capitalisation de départ dans
les IMF est due à la catégorie des membres, à la
rentabilité incertaine des IMF et aux statuts de certaines formes
juridiques qui limitent les investisseurs privés. Dans les conditions
générales, le ratio d'indépendance financière
devrait être supérieur ou égal à 20% soit capitaux
propres corrigés/Total du passif = à 20%.
3. Capacité de gestion insuffisante: les institutions
de microfinance au Rwanda font face à des problèmes de
compétences nécessaires pour leur développement. Ces
problèmes sont visibles non seulement chez les techniciens mais aussi
chez les administrateurs dirigeants. La faible capacité technique des
ressources humaines, l'absence d'équipements - outils de gestion et le
coût élevé de la technologie expliquent la mauvaise gestion
et la mauvaise gouvernance dans les IMF. La pérennité d'IMF est
la combinaison de la pérennité financière et de
l'adaptation aux cadres juridiques existants. Mais, la pérennité
demande également une vision stratégique claire et une
organisation performante. La plupart des IMF Rwandaises, souffrent
d'insuffisances remarquables au niveau de l'appropriation des orientations
stratégiques, des outils et procédures de gestion, et de la
gestion du portefeuille. Aussi est-il nécessaire de relever les
insuffisances liées à la gestion des risques liés au
défaut de paiement.
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