TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE DE TAUX D'INTERET ET DE CHANGE A TRAVERS UNE ENTREPRISE IVOIRIENNE
ETUDIEE
Afin de mieux cerner la dynamique de la gestion des risques
de taux d'intérêt et de change, nous établirons un lien
entre le modèle théorique, et le modèle pratique, à
travers le cas d'une entreprise sur laquelle notre étude a
été réalisé. Ce lien nous permettrait de voir dans
quelle contexte, de façon réelle les outils et modèles de
gestion de risque sont appliqués, et avec quels processus
décisionnels
Chapitre 1 : Contexte économique de la
Côte d'Ivoire
Ce chapitre décrit le cadre
conceptuel des politiques économiques et extérieures de la
Côte d'Ivoire, et également les réalités du
système bancaire, qui est au coeur des taux d'intérêt et de
change
A. Politiques économiques et extérieures de
la Côte d'Ivoire
La politique monétaire et la
politique de crédit sont conduites au niveau régional par la
BCEAO, dont les missions principales sont de préserver la parité
entre le franc CFA et l'euro et de contrôler l'inflation. Les politiques
monétaires pratiquées dans la zone sont donc rigoureuses,
à l'image de celle de la BCE (Banque centrale européenne), avec
un niveau approprié de réserves de change. La seule
différence est que dans sa politique monétaire, la BCEAO tient
compte de la situation économique de ses pays membres. En effet, elle
reste attentive à l'évolution prévisible de leur situation
économique et financière, en particulier à l'impact des
cours du pétrole sur les prix intérieurs au déroulement
des campagnes agricoles, à la tendance des crédits à
l'économie et à la situation de liquidité. En2005, les
autorités monétaires ivoiriennes ont adopté une politique
monétaire prudente tout en créant des conditions favorables au
financement de l'économie. Au niveau des échanges
internationaux, depuis l'avènement de la crise économique et
politique de la Côte d'Ivoire en 2002, les échanges
extérieurs étaient au ralenti. La reprise de ces échanges
s'est confirmée en 2005. Malgré cette reprise les exportations et
les importations réalisées par les entreprises, ont connu une
baisse significative de plus de 30%
B. Système bancaire Ivoirien
L'assainissement du système
bancaire est manifeste, comme la montre la forte réduction des
crédits en souffrance, la baisse du ratio provisions sur total du bilan.
La restructuration a été consolidée par la reprise de la
croissance. Toutefois, le système bancaire est encore en cours
d'assainissement. Pour preuve, il obtient encore des résultats
négatifs jusqu'en 1996.
Le retour de la croissance a donné lieu avant tout
à une reprise des crédits à court terme et, parmi ceux-ci,
plus particulièrement des crédits de campagne. Alors que les
encours de crédits totaux n'augmentaient que de 0,4 pour cent ceux des
crédits de campagne croissaient de 16 pour cent en 1996. Ils ont
été multipliés par 3,1 entre décembre 1993 et
décembre 1997 où ils constituent 20 pour cent des crédits
à l'économie. Puisque l'économie de la Côte d'Ivoire
est basée sur le café caco, il apparait réellement que les
grosses opérations de financement, tant sur le marché
monétaire que le marché des changes, relèvent des
entreprises de ce secteur. Cependant, les risques ont, semblent- il,
été mal évalués, donnant lieu, de la part des
quatre plus grandes banques du pays , à des octrois de prêts
à des opérateurs se révélant non solvables. Seules
les opérations menées par des grandes entreprises modernes ayant
une rentabilité assurée à un horizon de 1 à 2 ans
sont financées, les opérations d'investissement de long terme
sont donc quasiment exclues de leur portefeuille.
La plupart des opérations d'investissement sont donc
financées par des banques étrangères non
implantées en Côte d'Ivoire. De fait, les PME-PMI ne disposent
pratiquement pas de structures de financement.
De part l'absence de concurrence entre elles, les banques ne
sont pas incitées à baisser
Le coût du crédit, ce dernier restant, en termes
réels relativement élevé52. Les taux débiteurs ne
suivent pas la baisse du taux d'escompte, et l'écart entre les taux
débiteur et créditeur a
augmenté malgré une baisse du coût
d'intermédiation. La politique de financement de l'économie du
système bancaire ivoirien n'est donc pas innovatrice,
préférant, malgré les risques encourus, se porter
massivement sur le financement des campagnes de cacao, et privilégier
les prêts à court terme.
Même si le tissu bancaire est relativement dense en
comparaison d'autres pays africains, les instruments financiers demeurent
limités et les banques souffrent d'une insuffisance de collecte de
liquidité, et présentent par ailleurs des faiblesses qui sont les
suivantes : La concentration de l'activité bancaire sur les 4
plus grandes banques du pays Les deux plus grandes banques comptent pour
presque la moitié de l'activité totale La concentration
sectorielle des risques sur les PME La prédominance du financement de
l'industrie du café et du cacao
La concentration sur les grandes entreprises, et sur les
activités à court ou moyen terme
Afin de mieux cerner le contexte économique de la
Côte d'Ivoire, référons nous aux indicateurs clés de
l'économie
A travers des chiffres clés de
l'économie Ivoirienne
|