CHAPITRE IV : REVUE DE LA LITTERATURE :
La révision de la littérature sur l'ergonomie
commence généralement par les manuels de McCorminck, Woodson,
Sperandio, Renault. Ils ont tous plus ou moins la même structure; un
chapitre concernant l'histoire et le concept de l'ergonomie; un autre sur le
Système Homme-Machine; une partie consacrée aux muscles et
à la physiologie; un chapitre d'anthropométrie; suivi de la
perception, la vision, l'ouïe; ainsi que le projet des postures de
travail, incluant le champ de vision et les portées.
Pour SPERANDIO. JC (1996 ), les projets technologiques de
grande ampleur bouleversent généralement les métiers des
exploitants et imposent de repenser l'organisation du travail. Face à
ces changements profonds, l'apport de l'ergonomie ne va pas de soi. Quels
enseignements en effet tirer de l'exploitation des systèmes existants,
souvent considérés comme obsolètes par les concepteurs du
futur projet qui porte lui tous les enjeux de l'innovation? L'article
présente les principaux résultats d'une recherche portant sur un
projet innovant de contrôle-commande des circulations ferroviaires. Il
montre que si l'apport de l'ergonomie est nécessairement limité
sur les aspects techniques, d'autant plus si le projet est à un stade de
pré-conception, il peut par contre être déterminant sur la
dimension organisationnelle et aussi, par cette voie, influer en retour sur la
conception technique.
Levy Leboyer, C. et Sperandio, J.C. (1987) se proposent de
dresser un tableau aussi complet que possible de la psychologie du travail :
modèles théoriques et méthodes utilisées sur le
terrain ; problèmes rencontrés et solutions mises en oeuvre. Il
est une tentative de constat de la situation actuelle en France et dans les
pays d'Europe francophones, qui fait ressortir l'inégal
développement des différents domaines de la psychologie du
travail.
Ghislaine Doniol-Shaw, Huez D., Sandret N (2001), pour leur
part, à travers leur ouvrage, Les maux de la sous-traitance,
présentent l'ensemble des résultats d'une enquête
longitudinale, conduite en 1993 et en 1998 auprès des salariés
sous-traitants de la maintenance des centrales nucléaires. Cette
enquête investigue les liens entre l'organisation du travail, ses
conditions environnementales, et la santé. Au-delà des
spécificités du nucléaire, ses résultats semblent
emblématiques des conditions de l'organisation de la sous-traitance et
de ses répercussions délétères. Les conditions de
travail des salariés sous-traitants, extérieurs à la
structure juridique de l'entreprise, sont le plus souvent
dégradées et précarisées bien au-delà de ce
que l'on rencontre chez les salariés de l'entreprise «donneuse
d'ordre».
Ganascia, J.G. (1999), décrit la situation
des acteurs de l'industrie. Selon Ganascia, des acteurs de l'industrie et des
chercheurs se sont interrogés sur les solutions possibles pour
améliorer les conditions du travailleur moderne, travailleur qui connait
un épuisement intellectuel, les contraintes physiques auxquelles
était astreint l'homme au travail s'étant muées en
contraintes "cognitives".
Dejours, C. (2000) répond à trois questions :
comment la souffrance au travail peut-elle modifier le sujet de
l'intérieur ? Quelles défenses psychiques, quelles
stratégies, est-il conduit à mettre en place parfois à son
détriment ? Dans quelle mesure ces attitudes se sont-elles
banalisées, que l'on soit à l'atelier, au bureau ou dans
l'entreprise ? Il fait découvrir au lecteur combien ces questions
restent d'actualité : non seulement la centralité du travail, qui
en était le postulat, ne peut être remis en cause, mais l'auteur
constate que sont apparues ces dernières années de nouvelles
pathologies liées à la souffrance psychique engendrée par
le travail. Au-delà de la compréhension nécessaire d'un
tel phénomène, l'auteur apporte des outils pour agir.
Amalberti, R., De Montmollin, M., Theureau, J. (1991)
regroupent des contributions originales sur une réflexion
théorique concernant l'analyse du travail, qui seule rend possible le
progrès méthodologique, en trois parties : modèles de
l'activité (de l'analyse des comportements à la
modélisation cognitive) ; signes, langages et communications
(sémiologie des raisonnements, activités verbales et
communications dans le travail) ; compétences et expertise
(connaissances, savoir-faire, expertises et qualifications).
Gollac, M. ; Volkoff, S (1999) mobilisent
l'économie, la sociologie, l'ergonomie, la psychologie et la
médecine, à travers des études globales et des
études de cas, pour apporter des éléments de
réponse aux questions suivantes : le travail subit des changements
techniques et organisationnels, des changements dans les formes d'emploi et la
gestion des carrières mais quelles sont les conséquences de ces
évolutions sur la santé physique et mentale des salariés
au long de leur parcours professionnels ? Quels sont les principaux facteurs de
diversité des conditions de travail, entre catégories sociales,
entre grands secteurs de l'économie, entre les âges et les sexes ?
Va-t-on vers une amélioration des conditions de travail sous l'effet du
progrès technique ? Cette amélioration est-elle automatique ou
nécessite-t-elle des stratégies de régulation ? Où
se situent, aujourd'hui, les marges d'action ? Pour améliorer les
conditions de travail, faut-il vraiment envisager l'activité de chaque
travailleur dans sa globalité et sa singularité ? Telles sont les
interrogations qu'ils soulèvent dans leur ouvrage.
Bourdieu, J. et Reynaud, B. (2004) mettent l'accent
sur le rôle qu'a tenu la santé dans la réduction du temps
de travail : l'hypothèse n'est sans doute pas neuve, mais il leur a
semblé que sa portée a été sous-estimée. Ils
rappellent d'abord que l'augmentation des salaires réels ouvriers de la
seconde moitié du XIXe siècle s'est accompagnée d'une
détérioration des conditions de vie, et en particulier de la
santé, saisie à travers de multiples indicateurs. Ils montrent
ensuite que la dégradation de la santé au travail est une
externalité négative, subie par les ouvriers et résultant
de la concurrence entre les entreprises. Dans la dernière partie, les
auteurs mettent en évidence que l'une des conditions nécessaires
à la réduction de cette externalité est la prise de
conscience, du côté des employeurs comme du côté des
ouvriers, des effets à long terme des conditions de travail sur la
santé.
MEYER (Jean-Jacques) et Naville, P. (1980)
soutient que du temps de Marx, on comptait 30 % de salariés. Dans
les années 80, 85 % des Français actifs, 100 % de la population
d'Union Soviétique, étaient salariés. Et voila que
l'informatique menace de bouleverser les équilibres du salariat,
suscitant de nouvelles tensions, de nouvelles contestations à l'Ouest
comme a l'Est. Du temps de Marx, on parlait de socialisme plutôt que
d'autogestion. Aujourd'hui le socialisme est un mot qui couvre bien des
marchandises; et l'autogestion fait confusément recette, de l'U.D.F. au
P.C.F., sans que personne ne sache trop ce qu'il faut en conclure. Multipliant
les approches concrètes (le cas Yougoslave, le débat politique en
France, la réalité du travail dans les entreprises
nationalisées...) l'auteur propose ici des réponses à la
question "l'autogestion, comment ? ".
Leplat, J. et Cuny, X., (1984) dans la
première partie de leur ouvrage, donnent des informations
générales sur le travail, les travailleurs et délimite le
champ de la discipline. Une seconde partie présente l'analyse
psychologique du travail. Une dernière partie décrit quelques
situations types et indique le bénéfice de leur étude,
tire du concours du psychologue du travail. Elle montre les formes que peut
prendre ce concours, aussi bien pour le diagnostic des difficultés que
pour leur réduction, autrement dit le rôle que le psychologue peut
jouer dans l'amélioration des conditions de travail.
Martory, B. et Crozet, D., (1988) dans cet ouvrage,
concrétisent la collaboration d'un universitaire et d'un praticien. Ils
s'adressent donc naturellement : aux étudiants soucieux de trouver une
présentation synthétique dans une discipline de plus en plus
fondamentale ; aux cadres de la fonction personnel souhaitant faire le point
sur l'évolution des pratiques de leur domaine. Ils traitent de la
gestion des hommes dans les organisations modernes : gestion des flux de
ressources humaines (analyse prévisionnelle, recrutement,
carrières, rémunération, performance humaine...) ;
animation des structures humaines (conditions de travail, régulation des
dysfonctionnements, information...).
Pour Sée N. (1989) si l'on admet que
l'analyse de l'activité de l'opérateur est un
élément important du processus ergonomique (l'analyse de la
situation réelle du travail et sa transformation), on ne peut
qu'être frappé par l'absence de prise en compte de son
activité psychique. Le propos de l'auteur est d'analyser en quoi
l'introduction de cette partie du fonctionnement de l'opérateur va soit
enrichir, soit détourner, soit déplacer l'ergonomie comprise
comme corps de connaissance autonome. Les questions que se pose le chercheur en
ergonomie sont alors les suivantes : premièrement, est-il possible
d'importer en ergonomie des éléments du corpus de la
psychopathologie du travail définie à partir du savoir
psychanalytique ? En quoi la théorie du sujet divisé
(conscient-inconscient) est-elle fondamentale et radicalise-t-elle les
différences avec d'autres disciplines ? Deuxièmement, quel est
l'objet de la recherche pour l'ergonome ? Troisièmement, en quoi ce
difficilement connaissable qu'est l'activité psychique du sujet va-t-il
modifier la dynamique ergonomique ? Telles sont les préoccupations sur
lesquelles a porté la réflexion de Sée.
Bronckart, et al,(2004) exposent et situent la perspective
théorique dans laquelle s'inscrit le programme et présente les
recherches qui seront rapportées dans la seconde partie. Ils s'ouvrent
par un chapitre consacré à une investigation approfondie des
différents champs (philosophique, économique, social et
psychologique) dans lesquels l'agir peut s'inscrire et qui contribueront
ultérieurement à l'élaboration de la problématique.
Pour Dadoy, M., Henry, C., Hillau, B., De Terssac, G.,
Troussier, J.F., et Weill Fassina, A. (1990) si l'analyse du travail est l'un
des moyens pour aborder les qualifications, c'est bien parce que cette
méthode a pour objectif de révéler toutes les
"qualités" mises en jeu dans le travail mais aussi implicitement de
modifier le processus de reconnaissance de ces qualités. Les
différentes contributions présentées, ici, illustrent bien
cette double fonction de l'analyse du travail : d'un côté elle
produit des connaissances sur le fonctionnement réel des situations de
travail grâce aux modèles et aux méthodes qu'elle met en
jeu. De l'autre elle donne lieu a des pratiques visant la résolution de
problèmes concrets dans des domaines aussi variés que la gestion
de l'embauche, la classification, la formation, l'organisation du travail, la
conception des installations, etc. Cet ouvrage tente de restituer cette double
fonction de l'analyse du travail dans la diversité de ses formes et de
ses enjeux.
Peretti, J.M. (1991) pour sa part, la maîtrise de
l'emploi et des rémunérations, l'investissement en formation et
en sécurité, l'amélioration des conditions de travail, la
gestion des temps, les relations sociales, la communication, la motivation,
l'audit social sont devenus des facteurs clés de succès de
l'entreprise. Les défis des années 90 imposent un renouvellement
des pratiques de la fonction Personnel et un aménagement des Ressources
humaines qui intègre les dimensions stratégiques et
internationales. Cet ouvrage y contribue. Fruit de relations étroites
avec les Directions de Ressources Humaines (DRH) les professionnels, les
enseignants français et étrangers, cet ouvrage propose une vision
d'ensemble de la fonction du Personnel et du Management des Ressources
humaines. Actuel, concret, illustré d'exemples, il répond aux
besoins des étudiants des Grandes Ecoles et des Universités, des
stagiaires en formation, des DRH et cadres de la formation, des responsables
opérationnels et des décideurs.
Guerin F., Laville A., Daniellou F., Duraffourg J., Kerguelen
A., (1991) se proposent d'aider à construire un point de vue sur
l'activité de travail dans ses relations avec le fonctionnement de
l'entreprise. Ses auteurs explicitent la manière dont l'activité
de travail intègre les caractéristiques à l'homme dans ses
relations avec les variables techniques et organisationnelles de l'entreprise.
L'analyse de l'activité et sa compréhension sont
présentées comme un moyen permettant de mieux connaître,
d'expliquer les relations entre les conditions de réalisation de la
production et la santé des salariés, de proposer des pistes de
réflexion utiles pour la conception des situations de travail.
L'association de différents acteurs dans l'entreprise à la mise
en oeuvre de cette démarche doit permettre une meilleure anticipation et
donc une plus grande maîtrise des processus de transformation du
travail.
Alter, N. (1996) affirme que depuis une dizaine
d'années, la sociologie appliquée au monde du travail porte son
regard sur l'entreprise, en tant que lieu de rationalité
économique et de socialisation. L'ouvrage présente ces
réflexions selon trois axes théoriques : l'action, la culture et
la rationalité. Ce manuel, structure de manière
pédagogique, explique et classe les acquis de la sociologie du travail,
de l'organisation de l'entreprise à propos du fonctionnement et de
l'évolution des firmes. Il définit également les relations
entretenues par l'entreprise avec son environnement politique,
économique ou culturel.
Kergoat J., Boutet J., Jacot H., et Linhart D (1998) affirment
qu'en quelques décennies le travail a changé : quelle place
occupe-t-il aujourd'hui dans nos vies ? Quelles sont les conditions de travail
? Quels chemins emprunte la division du travail? Qu'en est-il des acteurs de
l'entreprise, de leurs partenariats et de leurs conflits ? Bien des questions
se posent aujourd'hui sans que les réponses soient toujours
évidentes et assurées. En effet, sous l'égide de RESSY
(Recherches, Société, Syndicalisme), des chercheurs, des
syndicalistes et des praticiens tentent d'analyser la réalité
actuelle du "monde du travail", sa complexité et ses énigmes.
Sociologues, ergonomes, historiens, médecins, anthropologues,
philosophes, psychopathologues, linguistes, politologues et statisticiens :
dans tous ces domaines, le résultat des recherches les plus
récentes a été mobilisé. Et à ces voix sont
venues se mêler celles des consultants en entreprise, de praticiens de
diverses origines, de responsables à la CFDT, à la CGT ou
à FO, contact quotidien avec les réalités du travail. Pour
Kergoat J., Boutet J., Jacot H., Linhart D, si les auteurs ne parlent pas d'une
même voix, une même exigence ressort cependant de l'ensemble des
contributions : il faut changer le travail, et ne pas se contenter de le
regarder changer.
Marie-claude Bonneville (2003), à travers la
présente recherche, a étudié les modalités «
naturelles » de capitalisation et de transfert des savoirs des agents
horairistes. Elle démontre l'existence de deux types de savoirs
correspondant à deux niveaux de conceptualisations. Le premier niveau
concerne les savoirs «procéduralisables » qui tournent autour
des concepts de sillons et de train tendu : être capable de tracer un
sillon/horaire d'une gare à une autre. Un second niveau nécessite
des savoirs « pragmatiques » : savoirs maîtrisés par les
experts qui ne sont pas procéduralisables. C'est aussi une
capacité à penser « réseau ». Ils font donc
appel aux concepts de train tendu et de flexibilité du réseau ;
ce qui correspond aux savoirs combinés de Hatchuel, 1992. Il existe une
autre dimension : c'est l'interactivité entre les horairistes des
différentes régions. Il faut trouver le meilleur compromis
acceptable qui ne bouleverse pas la tâche des autres. C'est la notion de
prescription croisée. Le graphique de sillons devient alors l'instrument
privilégié qui permet une conception distribuée.
Florence MOTTE (2003), montre comment une analyse de
l'activité réalisée par étapes a permis de mettre
en évidence les besoins des utilisateurs et d'impulser un projet qui va
devenir stratégique pour l'entreprise.
Fabiana FIGUEIREDO, Beatriz RUSSO, Anamaria de MORAES (2003),
présentent un projet d'ergonomie et sa validation dans le
département des ressources humaines d'un opérateur de
téléphone à Rio de Janeiro. A partir d'une recherche
approfondie des données, les problèmes sont identifiés
puis classifiés. Le projet, validé par le biais de tests
réalisés par les employés, cherche à
améliorer les conditions d'exécution des tâches dans le
plus grand confort sans négliger la sécurité.
Jean-Jacques MEYER et David FRANCIOLI (2003),
Considérant que les mesures d'éclairagisme étaient
insuffisantes, voire parfois inapplicables, conçoivent un nouvel indice
de confort visuel physiologique pour évaluer toute situation qui
s'éloigne des postes de bureautique avec textes imprimés bien
éclairés. C'est aussi dans le cadre de ce programme de recherche
que Jean-Jacques MEYER et David FRANCIOLI ont mis au point un protocole
d'analyse, conçu non seulement dans le but de valider l'indicateur sur
le terrain et en laboratoire, mais aussi pour permettre un suivi de l'astreinte
visuelle et des facteurs qui la déterminent. Alors que les signes
d'inconfort visuel et de fatigue visuelle ne diminuent pas, les données
de terrain et de laboratoire indiquent que l'on sous-estime l'effet de
conditions lumineuses insuffisamment adaptées par rapport aux exigences
de la tâche et à la variabilité des performances
d'acuité et de sensibilité à la lumière qui
caractérise une population tout venant.
O. BACHELARD et R. CANTIN (2003), s'appuient sur une action
originale engagée depuis trois ans avec un groupe d'entreprises
industrielles dans le département de la LOIRE. Il s'agissait en effet
d'aborder l'Evaluation des Risques Professionnels (l'E.R.P.) à partir de
l'analyse du travail en associant les différents acteurs. Une approche
globale, systémique de l'évaluation des risques paraît
aujourd'hui pertinente pour les entreprises industrielles françaises. De
la collaboration entre l'antenne risque sécurité de la CRAM et de
l'équipe d'enseignants-chercheurs de l'ESC Saint-Etienne autour de la
formalisation de cas concrets d'analyse de situations industrielle est
née une démarche, un projet de recherche appliquée sur les
liens entre les démarches d'audit social et d'évaluation des
risques professionnels (E.R.P.). L'intérêt du travail de O.
BACHELARD et R. CANTIN réside dans la formalisation d'une
démarche pluridisciplinaire permettant de passer du diagnostic à
l'action pour les entreprises industrielles. L'objectif de cet article est donc
de relater une expérience pilote.
Chantal AUROUSSEAU et Élise LEDOUX (2003), soutiennent
que Deux années de pratique d'intervention commune, sur deux terrains
différents, permettent de voir l'évolution des mécanismes
de régulation du travail, de la relation entre les intervenants au fur
et à mesure que leurs compétences disciplinaires
s'entremêlent. À la lumière d'une analyse a posteriori sur
l'un des terrains et d'une intervention en cours sur un autre - chacune des
interventions s'inscrivant dans le cadre d'une recherche exploratoire -, les
auteurs mettent en évidence les transformations dans le processus
interdisciplinaire, la pertinence du binôme, à la fois pour
l'approche réflexive sur la pratique et pour l'intervention. Ils
soulèvent également des enjeux relatifs au pouvoir des
intervenants par rapport à celui des gestionnaires participants.
Beatriz RUSSO, Giuseppe AMADO Anamaria De MORAES (2003),
décrivent une étude réalisée dans le centre
principal du contrôle opérationnel de la gare routière de
Rio de Janeiro au Brésil. Ce travail fait suite à une plainte de
la gare routière de l'absentéisme de ses employés pour
raisons médicales. Une première approche montre que les
employés souffrent de contorsions posturales dues à un espace de
travail réduit, inconfortable et peu adapté à la nature de
leurs tâches quotidiennes. L'étape suivante consiste à
modéliser le travail des employés pour comprendre la dynamique
des tâches effectuées et à réaliser un diagnostic
ergonomique. L'objectif final est d'arriver à une recommandation
ergonomique pour la phase de déploiement de la solution.
Sandrine KURTH, Viviane GONIK, David FRANCIOLI, Yann RANDIN,
Jean-Jacques MEYER (2003), de l'Institut universitaire romand de Santé
au Travail (IST) parle d'une intervention ergonomique menée dans une
industrie de micro-technique visant à établir un diagnostic des
situations de travail et l'élaboration commune de pistes
d'améliorations. Plusieurs méthodes d'évaluation ont
été utilisées, à savoir: un questionnaire portant
sur les perceptions des conditions de travail et les symptômes ressentis
par les employés, des entretiens et des observations
instrumentées ou non. Parmi ces instruments, nous présentons,
dans ce cadre, les résultats de l'analyse de l'activité que nous
avons effectué au moyen d'un nouvel instrument développé
par un ingénieur (Held, J, 2002) de l'institut d'hygiène et de
physiologie du travail de l'Ecole Polytechnique Fédérale de
Zürich (EPFZ): le "Fit System". A l'aide de ce système, Sandrine
KURTH, Viviane GONIK, David FRANCIOLI, Yann RANDIN, Jean-Jacques MEYER ont
analysé l'activité des employés travaillant sur
binoculaire en salle blanche de façon dynamique. Ces données ont
ensuite pu être mise en lien avec les données issues des autres
techniques d'investigations.
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