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Conditions de travail des operateurs de photocopie sur le campus de l'universite de Cocody

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par Gnoka Modeste BOUABRE
Universite de Cocody - DESS de Psychologie du travail, Ergonomie et NTIC 2008
  

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CONCLUSION

En définitive, l`enjeu et l'intérêt de l'étude sur les conditions de travail des opérateurs de photocopie sur le campus de l'université de Cocody nous a conduit vers des pistes de recherche bien précises. Nous retenons que les conditions de travail sont l'ensemble des facteurs physiques, matériels, psychologiques et sociaux, interne et externes à l'environnement de travail, qui influencent le procès de travail. Les conditions de travail sont donc perçues comme l'état, la nature, la qualité du travail. C'est en somme, l'environnement physique, technique, psychologique et sociologique, de l'activité de photocopie qui met en oeuvre les procédés de reprographie en vue d'obtenir un phototype, un document appelé copie du document reprographié.

Dans l'étude de ce sujet, nous avons recouru aux méthodes de collecte d'information suivante :la recherche documentaire, l'observation directe, l'entretien semi-directif et l'entretien par questionnaire. Chaque méthode était spécifique par son échantillonnage, par sa passation et par sa collecte.

S'agissant de l'observation directe, nous avons recouru, comme grille d'observation, à la méthode de Moraes et Mont'Alvão. Il convient de noter dans l'ouvrage de Stammers et Shephard (1995) que toutes les techniques d'analyse de tâche ont pour objectif de produire des informations importantes tant pour le projet d'un nouveau système homme-machine que pour l'évaluation d'un projet de système existant. Ceci peut s'obtenir par l'analyse systématique des exigences humaines de la tâche et/ou du comportement de la tâche. Dans le cas de projet, le point prédominant implique l'analyse de la tâche de l'opérateur de photocopie dans des contextes de systèmes existants, de manière à appliquer les résultats dans le projet d'un nouveau système. L'analyse de la tâche de l'opérateur de photocopie a pris en compte les caractéristiques de l'opérateur, celles de la machine et celles de l'environnement.

L'examen des conditions de travail de l'opérateur de photocopie a porté d'abords sur les caractéristiques intrinsèques de l'opérateur, ensuite sur la relation opérateur-photocopieuse, enfin sur la relation opérateur-environnement de travail. Tout ceci peut être regroupé au tour de quatre grands axes d'analyse ergonomique.

Premièrement, l'observations ergonomiques ; cette phase a consisté à examiner l'espace de travail des opérateurs de photocopie en observant l'environnement et en se questionnant sur les opérateurs (employés et employeurs) de photocopie. Cette phase s'est terminée par l'opinion ergonomique, qui comprend la présentation des problèmes (la formation des opérateurs de photocopie, l'état des photocopieuses utilisées, et la motivation au travail des opérateurs de photocopie).

Deuxièmement, le diagnostic ergonomique: c'est-à-dire l'approfondissement du problème. Dans cette phase, nous avons considérés l'environnement physique et l'organisation des tâches. Les observations systématiques des activités et le comportement des opérateurs de photocopie : recherche de client, identification d'une cible potentiel, approche de la cible, contact verbal, parfois physique, par l'opérateur ou par son représentant (son collaborateur ou son démarcheur), persuasion, acceptation ou refus de la cible, si acceptation ; examen du service sollicitée par le sujet ; prise du document à photocopier, exécution de l'opération de reprographier ; Remise du document orignal au client ; décompte du nombre de pages des tirages ; facturation ; paiement au comptant dans le plus générale des cas ou à crédit pour certains clients habituels ou de gros tirages qui paient au retrait ; fin du cycle de l'opération.

Troisièmement, le projet ergonomique: il s'agit d'adapter les postes de travail, des photocopieuses et des outils aux caractéristiques physiques des opérateurs de photocopie par exemple, en recommandant et en conseillant aux opérateurs de photocopie des chaises, des lunettes, des gans, des masques, des combinaisons (ou des blouses par exemple) ergonomiques ; tout en leur expliquant la nécessité de les utiliser pendant les opérations de travail. 

Les méthodes d'analyse utilisées sont de deux ordres : la démarche génétique et la démarche comparative. La méthode génétique cherche la genèse des évènements, c'est-à-dire les antécédents. La génétique pose les questions : Quand ? Pourquoi ? Comment ? Il s'agit donc d'un processus se déroulant dans le temps, c'est une explication diachronique. Elle a été surtout utilisée dans l'analyse des données de l'observation directe et de l'entretien semi-directif.

Quant à la comparaison, elle a consisté à opérer des rapprochements, des regroupements et des recoupements de manière à distinguer les éléments généraux ou spécifiques à travers l'étude scientifique du problème qui nous est posé. Elle a été surtout utilisée dans l'analyse des données de l'enquête par questionnaire.

L'approche des conditions de travail a consisté alors à examiner les domaines suivants : les emplacements de travail -- pour éliminer ou maîtriser les risques --, les méthodes et les pratiques opératoires et la formation du personnel, l'état des photocopieuses et la motivation des opérateurs.

Les résultats sont différents d'une variable à une autre, à l'intérieure d'une même variable selon la modalité d'analyse choisie mais semble emprunter la même direction c'est-à-dire la confirmation des hypothèses formulées à l'exception de la variable formation dont la modalité « formation qualifiante » reste infirmée. En effet la variable indépendante principale « conditions de travail des opérateurs de photocopie » mettaient en jeux une variables dépendante « qualité des tirages ».

L'approche précise du sujet nous a orienté vers la formulation d'hypothèses opérationnelles donnant lieu à l'éclatement de la variable indépendante principale en trois variables indépendante à savoir « la formation des opérateurs de photocopie », « l'état des photocopieuses utilisées » et « la motivation des opérateurs de photocopie ».

La variable « formation des opérateurs de photocopie » se subdivisait en deux modalités à savoir « le niveau d'instruction des opérateurs de photocopie », « la formation qualifiante des opérateurs de photocopie ».

La variable « l'état des photocopieuses utilisées » se scinde quant à elle en trois modalités à l'occurrence la modalité « l'état d'achat des photocopieuses », «  la durée d'utilisation (l'âge) des photocopieuses » et « le modèle de photocopieuses utilisées ».

La variable motivation se fractionne, pour sa part, en trois modalités notamment « le statut professionnels (employé ou employeurs) de l'opérateur de photocopie », «la satisfaction par l'opérateur de photocopie de son revenu » et «les prestations sociales (déclaration à la CNPS) ».

Quant à la variable dépendante « qualité des tirages », elle se fractionne en deux modalités notamment « la qualité des copies » et « le taux de rebut »

Lorsque nous analysons la variable «  la formation », nous nous rendons compte que la formation initiale tout comme la formation qualifiante des opérateurs de photocopie a une incidence apparente sur la qualité des tirages.

L'interprétation des résultats par le test de khi deux nous a, en fait, révélé que la formation qualifiante des opérateurs de photocopie n'a pas d'incidence significative sur la qualité des tirages (la qualité des copies et le taux de rebut). Ni la qualité des copies ne s'améliore pas significativement, ni le taux de rebut se réduit pas significativement avec la formation qualifiante de l'opérateur  de photocopie; C'est pourquoi beaucoup d'opérateurs de photocopie n'éprouvent pas le besoin de se former avant d'exercer cette activité.

En revanche, il a été révélé que le niveau d'instruction des opérateurs de photocopie a une incidence significative sur la qualité des copies. Bien plus, la qualité des tirages est proportionnelle au niveau d'étude des opérateurs de photocopie. Elle s'améliore avec la croissance du niveau d'étude de l'opérateur. Mais, cela jusqu'au niveau secondaire deuxième cycle. Car après ce niveau, la qualité de tirage ne s'améliore plus de façon significative. Le niveau secondaire deuxième cycle semble être le niveau idéal de l'opérateurs de photocopie performant.

Cela s'explique par le fait que les utilisateurs des photocopies sont avant tout des intellectuels (des personnes d'un certain niveau d'étude : du primaire au supérieure) qui, savent très bien faire la différence entre bonnes et mauvaises copies (copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées). Et quand il ont l'occasion d'exercer l'activité de photocopie comme métier, ce pré requis (des personnes d'un certain niveau d'étude : du primaire au supérieure) constitue pour eux un bon potentiel pouvant dans une certaine mesure, remplacer des sessions de formation. Mais N'a-t-on pas besoin de formation dans cette activité ?

Evidemment si, cela dans la mesure où le taux de mauvaises copies (copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées) est largement supérieure à 10% (plus de 32,38% des copies tirées sont mauvaises : copies peu lisibles, tachetées et/ou mal cadrées). Ceci montre la nécessité d'une formation professionnelle non seulement pour réduire le taux de mauvaises copies (peu lisibles, tachetées et mal cadrées), celui de rebuts, mais aussi surtout pour faire de cette activité un métier au sens moderne du terme : formation initiale, formation professionnelle, stage et titularisation avec la possibilité d'accession professionnelle et de spécialisation. 

S'agissant de la modalité « l'état des photocopieuses utilisées » la modalité « l'état d'achat des photocopieuses », nous a permis de montrer que l'état d'achat de la photocopieuse utilisée a une incidence significative sur qualité des tirages. La qualité des copies s'améliore significativement avec la nouveauté de la photocopieuse. L'opérateur de photocopie qui utilise une photocopieuse neuve est plus performant que celui qui utilise une photocopieuse d'occasion. Ceci montre la nécessité de disposer dans ce secteur de plus d'appareils neufs même si c'est un secteur informel. Cependant beaucoup d'opérateurs de photocopie utilisent les photocopieuses de seconde mains par ce que celles-ci sont plus accessibles au plan du prix.

Pour ce qui est de la modalité « durée d'utilisation des photocopieuses, il a été attesté que l'âge de la photocopieuse a une incidence significative sur la qualité des tirages. Bien plus, la qualité de tirage est proportionnelle à l'âge des photocopieuses. Elle se dégrade avec le vieillissement de l'appareil. Mais, il n'existe pas de différence significative entre les photocopieuses de six mois et celle d'un an. Car entre cet intervalle la qualité de tirage de la photocopieuse ne change pas significativement, la qualité de tirage ne se dégrade pas, bien plus, s'améliore. Cela s'expliquerait par le fait que celles-ci auraient achevé leur temps de rodage. Il a été aussi révélé que la modalité « modèles de photocopieuses utilisées »  a également une incidence significative sur la qualité des tirages.

En ce qui concerne la modalité « statut professionnelle des opérateurs de photocopie » de la variable principale « motivation », il a été révélé que le statut professionnel (employé ou employeur) des opérateurs a une incidence significative sur qualité des tirages. La qualité des copies est meilleure lorsque les opérateurs de photocopie sont propriétaires de l'unité de production (employeurs) et elle est moins meilleure lorsque ceux-ci travaillent pour un tiers (employé). Cela veut dire que les opérateurs de photocopie sont plus motivés au travail lorsqu'ils travaillent à leur propre compte. Ce qui leur permet premièrement d'être, plus libre dans le travail : libre de choisir la qualité du matériel utilisé (machine, papier, encre).

Se référant aux revenus, il est montré que la satisfaction du revenu par les opérateurs de photocopie a une incidence significative sur la qualité des tirages. Les revenus constituent donc une source assez significative de motivation pour les opérateurs de photocopie qui donnent le meilleure d'eux mêmes pour produire des copies de meilleure qualité proportionnément à la satisfaction de leur revenu.

S'intéressant aux prestations en l'occurrence, la déclaration à la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (C.N.P.S), il est attesté que la déclaration des opérateurs de photocopie à la CNPS a une incidence significative sur la qualité de copies. Les opérateurs de photocopie sont plus motivés au travail lorsqu'ils sont assurés de leur retraite, qu'ils sont pris en compte pour les maladies liées au travail et la prise en charge de leur famille.

Cependant ces variables ne sont pas les seuls facteurs explicatifs des conditions de travail. Il y a d'autres facteurs notamment la qualité de l'encre et du papier utilisés, les modèles et les séries de photocopieuses utilisées, les relations avec les clients, la concurrence et bien d'autres qu'il faut prendre en compte dans l'analyse des conditions de travail des opérateurs de photocopie.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe