C. Du
microcrédit à la microfinance
1. Distinction
Crédit orienté vers les pauvres et les exclus,
peu susceptibles d'accès aux prêts classiques, le
microcrédit a en quelques années évolué vers la
microfinance qui se présentent comme un ensemble de services financiers
répondant à des besoins précis offerts par des
institutions très variées.
Qu'y a t-il de fondamentalement nouveau avec le
microcrédit ? Pour bon nombre d'observateurs, la différence
avec les prêts bancaires classiques, est qu'il est orienté vers
une cible nouvelle : les pauvres, jadis exclus du système bancaire
traditionnel. Il s'agit de la mise en oeuvre d'outils, de méthodes et
des garanties qui conviennent à leurs besoins. Il a permis de constater
que cette catégorie sociale était dotée d'esprit de
créativité et d'une capacité de jugement et qu'en plus,
ils remboursent mieux que les riches. A titre d'illustration, les
résultats obtenus par la GRAMEN BANK, soit un taux de remboursement de
crédits avoisinant 97% sont probants. Cette évolution a
suscité l'imagination d'un certain nombre de produits d'accompagnement
qui ont abouti à la microfinance.
Schématiquement, la problématique du
microcrédit s'inscrit dans une logique de financement d'activités
génératrices de revenus par le bénéficiaire du
crédit. Elle exige après la mise en place du prêt, un
travail d'accompagnement du bénéficiaire. Le coût de ce
suivi peut accroître de façon exponentielle et amener l'instance
qui fournit le prêt à un mode de fonctionnement par subvention.
La problématique de la microfinance s'inscrit elle dans
la fourniture d'une panoplie de services financiers à des populations
non bancarisés. Ces services vont évidemment du crédit
à l'épargne en passant par les polices d'assurance, des
garanties, du transfert d'argent...etc.
2. Points communs
Tout d'abord, si l'on considère les populations cibles,
on peut penser que le microcrédit est aujourd'hui plus adapté aux
pays développés dans lesquels il permettrait aux populations
n'ayant pas accès au crédit bancaire (mais vivant tout de
même dans un cadre de protection sociale), de lancer une activité
d'auto-emploi et de se soustraire ainsi du chômage. Par contre, la
logique de la microfinance rendra davantage service aux populations des pays en
développement qui, dans leur immense majorité, n'ont aucun
accès au système financier et social.
Cependant dans la pratique, microcrédit et microfinance
se côtoient et connaissent un ensemble d'enchevêtrements au sein
des structures qui les pratiquent.
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