CONCLUSION GENERALE
Rendu à ce niveau, nous sommes au terme de notre
étude. A l'origine de notre réflexion, nous nous questionnions
sur la manière dont le FNE appréhende le risque lié
à l'activité d'octroi de crédits. Nous nous demandions en
d'autres termes, si les pratiques utilisées et les mesures prises dans
cet organisme public sont suffisamment fiables et performants, pour permettre
à celui-ci de recouvrer efficacement ses concours financiers. Et ce, en
atteignant son objectif essentiel qu'est la promotion de l'emploi.
A travers ces interrogations, nous avons voulu montrer dans
ce travail, que la théorie d'évaluation des performances et de la
survie d'une activité, fût-elle dans un organisme étatique,
portait un regard pertinent et décisif sur l'étude des risques
liés aux prêts accordés. Cette démarche s'est
illustrée par l'étude de la demande de crédit de M. SAAS
MALICK. Pour l'essentiel, nous pouvons relever que notre analyse s'est
réalisée en deux étapes successives pour lesquelles les
aspects suivants ont été abordés :
v nous avons tout d'abord rappelé les
déterminants et les différents aspects du concept de risque de
crédit, puis, considérant le risque majeur
d'insolvabilité, nous avons évoqué les principales
méthodes d'évaluation, et avons envisagé les techniques
essentielles de contrôle et les garanties offertes dans le cadre de la
gestion du risque ;
v ensuite, nous avons présenté le FNE,
énoncé la méthodologie de réception des dossiers de
prêt et de leur évaluation, et nous avons procédé
à une application par l'étude de la demande de prêt de M.
SAAS MALICK. Dès lors, il est apparu opportun de porter un regard
critique et d'apporter des suggestions tant dans la gestion du crédit
que dans l'activité du FNE.
En somme, notre étude nous a permis de constater que,
malgré son statut d'établissement public, le FNE porte un regard
sérieux sur son activité de promotion de l'emploi, par l'emploi
indépendant et les conditions de pérennité de celle-ci.
C'est dans ce cadre que des mesures sont dictées par le sommet
stratégique de cet établissement pour minimiser à chaque
fois le risque de perte de créances sur les crédits
octroyés. Ces mesures utilisent tant bien les techniques de l'analyse
financière, que les pratiques imposées par les usages du
métier.
C'est ainsi que cette institution a pu faire face aux
turbulences de la crise économique en général et celle de
l'emploi en particulier. Les clés de voûte de ce succès
sont la gestion prudente instituée par ses dirigeants, la mise en place
de mesures appropriées et efficaces répondant aux exigences du
marché. Et aussi, l'extension de son réseau d'agence afin de
bâtir une politique de proximité en se rapprochant des publics
cibles. On comprend alors pourquoi cet organisme est au centre de la politique
de l'emploi du gouvernement camerounais.
Signalons cependant que de nombreux défis restent
à être relevés par le FNE. Le chômage connaît
une propension à la hausse inquiétante, les jeunes
diplômés sortent chaque année des universités et
autres centres de formation, les privatisations en cours provoquent des pertes
d'emplois, pourtant le tissu économique à présent
n'enclenche point une dynamique de création d'emplois
conséquents. Il s'agit donc pour le FNE de concourir à la
satisfaction de la demande d'une population active de plus en plus croissante
et aspirant à un emploi indépendant ou non.
Il est enfin grand temps pour cette institution de sortir de
sa logique administrative pour se comporter comme une véritable
entreprise autonome et soucieuse de sa mission de service public sensible. Pour
cela, le FNE devra développer dans l'avenir ses capacités
opérationnelles et organisationnelles, se doter d'instrument de gestion
moderne et d'un capital humain adéquat, afin de pouvoir affronter avec
sérénité le défi de l'emploi au Cameroun et devenir
une entreprise citoyenne.
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