Impact des subventions du Nord sur les recettes d'exportations burkinabés: Cas de la recette cotonnière( Télécharger le fichier original )par Zakaria SORGHO Université de Ouagadougou - Maîtrise en économie 2004 |
I.1.3.1- La place du coton dans les stratégies de lutte contre la pauvreté au Burkina FasoLa stratégie de lutte contre la pauvreté au Burkina doit nécessairement commencer dans les zones rurales par l'augmentation des revenus des ménages villageois. De tel objectif nécessite la maîtrise d'un outil capable de prendre en compte la plupart de la population cible. Le coton paraît ainsi comme l'outil approprié de lutte; Le coton est la principale culture de rente dans plusieurs systèmes d'exploitation agricole, notamment dans les régions de l'Ouest, du Sud-ouest et du Nord-Ouest. Aujourd'hui, il est la principale source de revenu pour près de 200 000 familles rurales. En 1997, on dénombrait environ 150 000 producteurs de coton, organisés en 2 700 groupements villageois et 3 100 groupements de producteurs de coton19(*). Au niveau micro et mésoéconomique, le revenu net des producteurs était en 1977 de 1,9 milliards F C.F.A. Il est passé à plus de 11 milliards F C.F.A en 1994, soit une progression moyenne annuelle de 5%. Cela s'ensuit une croissance de la population agricole dans le même temps dans ces régions, progression de 3% par an. En 2001-2002, avec une production de 378 400 tonnes, les producteurs ont eu comme recettes brutes 75 milliards F C.F.A et en recettes nettes 45 milliards F C.F.A, ce qui revient à 225 000 F C.F.A en moyenne par exploitant soit trois (3) fois le seuil de pauvreté estimé à 72 000 F C.F.A en 1998. Ainsi une bonne recette cotonnière induite par une hausse du prix mondial a une incidence positive sur la réduction de la pauvreté. Il a été montré que dans les régions cotonnières en période de hausse des prix mondiaux, la pauvreté enregistre une réduction de près de 50%. Et ce, environ 2 millions de personnes sont concernées. La production de coton permet donc de relever le niveau de vie des exploitants Aussi, la SO.FI.TEX comptait comme employés 1 266 salariés permanents et 2 871 saisonniers en 2002. Ces statistiques montrant le rôle du coton en matière d'emploi placent le produit comme principal moyen de lutte contre la pauvreté. I.1.3.2- La contribution du coton dans l'amélioration du niveau de vie ruraleLa contribution du coton à l'économie nationale ne s'arrête pas seulement au niveau des indications macroéconomiques (P.I.B, taux de croissance) mais bien plus loin. Il contribue à l'amélioration des conditions de vie des ruraux. Par ailleurs, mis à part le revenu direct généré par le coton, l'introduction de nouvelles techniques culturales : utilisation d'engrais, acquisition de matériels agricoles plus modernes et l'adoption de nouvelles variétés plus productrices, profitent assez bien au développement des cultures vivrières et céréalières (C.A.P.E.S, 2003). Il a été observé aussi une alternance de cultures et des économies externes sur les cultures céréalières notamment grâce aux engrais utilisés pour le coton. Selon certaines études, notamment l'O.M.S, la Rotation coton/maïs est plus renumératrice et conduit à un meilleur régime alimentaire que la culture de niébé (conférence du Pr. Taladidia THIOMBIANO, 2004). Toutes ces techniques précitées profitent aux cultures vivrières d'une manière où d'une autre. De nombreuses études dont celles de Raymond G. et Fok M. (1994), du C.A.P.E.S (2003), de A. Schwartz (1999) soutiennent l'idée d'une augmentation des productions vivrières dans les régions cotonnières. Ce qui améliore sensiblement la sécurité alimentaire. Au regard de ces effets induits du coton sur les autres cultures en plus du revenu direct qu'il produit, nous pouvons dire que la production cotonnière contribue à la croissance économique et améliore très significativement les conditions de vie des villageois en majorité pauvres. En outre, il y a un ensemble d'infrastructures qui e créé : services sociaux de base (écoles, pharmacies villageoises), pistes rurales... Il reste cependant que le coton fait face à de multiples contraints parmi lesquelles la baisse des cours mondiaux ayant un effet négatif sur la positon du coton dans l'économie nationale. * 19 Audit partiel de la gestion et des ressources humaines de la SOFITEX, SEMA GROUP, mars 1997. |
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