I.1.3.3- La commercialisation et le prix au producteur du
coton graine burkinabé
La politique de traite du coton repose sur des
mécanismes consignés dans l'accord interprofessionnel
signé en novembre 1998 entre le conseil d'administration de la SO.FI.TEX
et l'U.N.P.C. Cet accord a une durée de trois ans renouvelables tout en
tenant compte de la conjoncture du marché mondial de coton. Il a permis
la mise en place d'un comité paritaire de gestion de la filière,
un fond de soutien des prix et un prix plancher au producteur et un prix
d'achat complémentaire ou ristourne coton.
Désormais, les producteurs de coton du Burkina sont
mieux avertis face aux aléas des cours mondiaux. Ce qui les met en
confiance. Malheureusement les évènements de ces dernières
années, la tension du marché, concourent à épuiser
le fond de soutien entraînant du coup une conséquence
négative sur le prix au producteur.
La détérioration des termes de
l'échange a creusé le fossé entre les coûts des
intrants et le prix au producteur. En effet entre 1990 et 2000, le coût
des intrants enregistre une croissance de plus de 100% contre une augmentation
de 68% pour le prix au producteur. De telle marge crée un pessimisme au
niveau de la production affectant négativement la commercialisation
(exportations).
La commercialisation du coton burkinabé à
l'extérieur, sur le marché international dépend de sa
compétitivité par au coton étranger. L'analyse en terme de
compétitivité permet d'apprécier la position
concurrentielle du coton burkinabé par rapport à celui de ces
concurrents. Nous pouvons retenir à ce niveau deux (2) indicateurs : les
normes de qualité et le prix de revient.
a) Les normes de qualité
Les caractéristiques retenues pour la classification
du coton fibre au plan international sont : la brillance, la longueur, la
finesse et la ténacité des fibres. Aussi, il semble que le coton
récolté à la main est de meilleure qualité que
celui récolté à la machine. Ainsi, au regard de cet
indicateur le coton burkinabé était classé
5ème en 2002.
b) Le prix de revient
Une étude publiée par le Comité
Consultatif International sur le Coton (C.C.I.C) en 2001 indique qu'au plan
international, le Burkina Faso avait le coût de revient par livre le plus
faible soit 147 F C.F.A/ livre contre un coût de 476 F C.F.A qui est le
plus élevé pour les U.S.A.
Dans le même temps, le cours moyen du coton fibre sur
le marché mondial estimé par "l'indice cotlook A" était de
294 F C.F.A. Partant de ces considérations, les U.S.A auraient vendu le
coton avec une perte de 182 F C.F.A alors que le Burkina Faso aurait un gain de
147 F C.F.A sur chaque livre de coton vendu è cette époque.
Aussi, le coton burkinabè reste compétitif par
rapport à celui des pays développés concurrents qui ont un
prix de revient situé autour de 70 cents/livre en 2002, sortie d'usines
d'engrenage alors que le cours mondial à la même époque
était de 55 cents/livre.
Le prix au producteur est fixé par le Comité
de Gestion de la Filière (C.G.F). C'est un prix unique dans l'ensemble
des zones cotonnières du pays. Ce prix est de deux (2) composantes :
l'une variable et l'autre fixe.
La partie variable dépend des cours mondiaux de coton.
Cependant une étude nationale a montré que la variation de cette
partie est retardée d'une (1) année par rapport à la
variation du prix mondial. C'est à dire que tout impact du prix mondial
sur le prix au producteur se fait après un (1) an.
La partie fixe est un quota donné par le C.G.F. Elle
ne respecte aucune loi du marché. C'est une politique nationale
permettant de mettre à l'abri les producteurs nationaux des fluctuations
des cours mondiaux. Elle est financée par le Fond de Soutien au Prix de
Base. Pour les trois (3) années avenirs, le C.G.F a fixé cette
partie à 175 F C.F.A.
De 1960 à 1993, le prix d'achat au producteur a
évolué au-dessous de 100 F C.F.A le kilogramme à
l'exception des périodes 1985 à 1987, c'est à dire la
période révolutionnaire où le cours était à
100 F C.F.A le kilogramme. Après la dévaluation, il va
évoluer au-dessus de 100 F C.F.A pour le seuil de 200 F C.F.A/kg en
2001.
Pour la campagne cotonnière 2004/2005, le C.G.F a
fixé le prix au producteur à 210 F C.F.A le kilogramme. Ainsi,
nous constatons une évolution en dent de scie du prix au producteur.
Toutefois la tendance est à la croissance.
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