II.2.2- Une analyse comparée des différentes
évolutions
La production mondiale de coton a connu
une croissance quasi-linéaire durant les 42 dernières
années (1960-2002). Le taux de croissance annuel de la période
est estimé à 0,43%. On est passé de près de 15
millions de tonnes en 1960 à plus de 20 millions de tonnes en
2002 ; soit une augmentation au tiers. La Chine, les U.S.A, l'Ouzbekistan,
l'Inde, le Pakistan assurent à eux seuls 75% de la production mondiale.
La consommation mondiale de coton fibre a augmenté au
rythme annuel de 1,2% par an depuis une quarantaine d'années. Cette
consommation dépasse quelquefois la production ce qui a
été le cas en 1975 par exemple. Depuis 1999, cette tendance est
observée sauf en 2001. C'est dire que malgré la production de
fibre synthétique et de laine, le marché mondial du coton se
porte bien. La Chine est le principal consommateur. Sur une production mondiale
d'environ 21 millions en 2003, elle a consommé 6,6 millions de
tonnes.
D'après le graphique N° 4 ci-dessus, nous
constatons que la consommation mondiale est en partie plus élevée
que la production mondiale, ce qui devrait avoir un reflet sur le prix
mondial.
Selon le principe de la théorie microéconomique
concernant l'offre et la demande, de telle situation devrait faire
croître le prix de vente sur le marché mondial. La
réalité observée sur le marché est contradictoire
à cette théorie.
Ainsi, la réalité économique du
marché serait donc perturbée par un facteur non
négligeable. Serait-il un facteur exogène ou endogène au
système du marché? Nous tenterons de répondre à
cette question plus loin dans votre étude.
Nous pourrions cependant opter pour le premier cas de
figure, lequel privilégie le facteur exogène. Et nous essayerons
tout au loin de notre étude de le montrer. Ainsi comme hypothèse,
les subventions des pays du Nord pourraient bien être ce facteur
exogène. Ce que se trouve être l'objet de notre étude.
II.3- Les subventions mondiales selon
l'O.M.C
Les accords de l'O.M.C comprennent essentiellement deux
dispositions pour ce qui est des subventions. Il s'agit de l'accord sur les
subventions et les mesures compensatoires et de l'accord sur l'agriculture
traitant du cas spécifique du secteur agricole.
II.3.1- La notion de subvention
Au titre de l'article premier de l'accord sur les subventions
et les mesures compensatoires, une subvention sera réputée
existante s'il y'a une contribution financière des pouvoirs publics et
si un avantage est ainsi conféré. En terme clair pour qu'il y'ait
subvention, trois (3) éléments doivent être réunis,
à savoir:
u une contribution financière
u l'intervention des pouvoirs publics ou tout autre organisme
de leur ressort territorial
u la nécessité que cette contribution
confère un avantage
Des ambiguïtés subsistent cependant dans la
définition même des ces différentes notions, lesquelles
rendent par conséquent les accords difficilement applicables. Aussi, les
différents pays utilisent à leur profit cette situation.
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