II.1. 2. CAUSES DU
SUCCÈS
Le gouvernement transitoire a réussi à inverser
la tendance négative de l'économie et a entamé une
amélioration de la situation économique. Pour les deux
premières années du nouveau siècle,
L'économie était toujours en récession,
les taux de croissance étaient de -7% en 2000 et de -2% en 2001, mais
depuis 2002, le taux de croissance est devenu positif et passa à 3,5%,
soutenu par l'aide massive de la Communauté internationale et par des
investissements étrangers, particulièrement dans le secteur
minier.
L'économie de la RDC est essentiellement basée
sur l'agriculture. La part de l'agriculture au PIB, qui était
tombé à 25% en 1980, est revenue à 46% en 2003 (voir
Figure 1). L'agriculture commerciale, qui avait joué un rôle
important pendant l'ère coloniale, a presque complètement disparu
à l'exception de quelques plantations de café dans la province de
Kivu. Toutefois, ce secteur a connu une amélioration avec un index de la
productivité agricole pour l'exportation qui est passé de 58,7 %
en 1999 à 61,3% en 2003 (1995=100).
Figure 3: Structure du PIB
L'industrie minière et le secteur de manufacture ont
aussi atteint une meilleure performance. La contribution au PIB de l'industrie
a augmenté de 18% en 1999 à 23% en 2003. L'industrie
minière et les sous secteurs de la construction étaient les plus
dynamiques et leur importance relative a augmenté de 7,4% à 12,3%
(industrie minière) et de 3,4% à 5,9% (construction). Le secteur
de manufacture et le secteur électricité & eaux ont
continué la tendance de baisse et leurs parts dans le PIB est
passé de 5% à 3,9% (manufacture) et de 2,2 % à 1%
(électricité & eaux) dans cette même période.
La bonne performance de l'industrie minière et du
secteur des métaux est due principalement à l'augmentation de la
production de diamants, tant au niveau industriel qu'à plus petite
échelle, et elle représente presque 75% du total de la production
de minéraux en RDC. Au niveau industriel, l'ouverture d'une nouvelle
usine pour le traitement de diamants a augmenté la production. Au niveau
de production à petite échelle, le Processus de Kimberley a
dirigé la production dans des canaux officiels en lieu et place de la
contrebande vers les pays voisins. Pour d'autres métaux, la situation
semble plus morne; par exemple, la production de cuivre a continué
à se détériorer car la réhabilitation des usines
existantes exige un investissement énorme qui n'est pas attendu à
court terme.
La croissance du secteur de la construction est due à
la réhabilitation de l'infrastructure détruite par la guerre et
financée principalement par la communauté internationale. La
valeur ajoutée du secteur industriel a diminué de 3,3 % en 2003,
en raison du manque d'investissement dans la modernisation des usines et le
faible pouvoir d'achat de la population, bien qu'il y ait des résultats
positifs dans quelques branches comme les secteurs du ciment et de
l'alimentation.
Le secteur de l'électricité possède un
potentiel énorme, mais jusqu'à présent, le processus de
paix en transition est incomplet et n'a pas permis une pleine exploitation. Il
y a eu une augmentation de la demande domestique en électricité
de basse tension par les ménages, pendant que la demande en
électricité de moyenne et haute tension a baissé en raison
de la faible activité industrielle. L'exportation
d'électricité a baissé en raison d'une incapacité
à fournir une provision stable aux clients potentiels.
Au niveau macroéconomique, après une longue
période de performance économique chaotique et de
déséquilibres économiques fondamentaux, la RDC poursuit un
plan de stabilisation macroéconomique sous la supervision de la Banque
mondiale et du FMI. En 2003, le taux d'inflation avait diminué à
16 %, comparé à 554 % en 2000, et est tombé à 9 %
en 2004. Cependant, à mi-2004, le gouvernement a augmenté ses
dépenses, financées par la création monétaire, pour
faire face aux problèmes de sécurité dans les provinces de
l'est du pays et aux dépenses des institutions politiques. Cette
situation a affaibli la discipline macroéconomique et en 2005,
l'inflation est montée en flèche à 21 %.
Le RDC a bénéficié de l'augmentation des
prix mondiaux des matières premières en 2003 et 2004 et du retour
d'investisseurs privés dans le secteur d'exportation. Le résultat
a été une augmentation des exportations de cobalt, de bois de
construction, de pétrole brut et de métaux précieux.
En même temps, l'importation de capitaux et de biens de
consommation est montée rapidement avec la reconstruction de
l'économie et l'augmentation des revenus.
L'initiative d'allègement des dettes envers la RDC a
permis à la balance globale des paiements de rester stable, bien que la
balance commerciale se soit dégradée.
Au niveau fiscal, les réformes mises en place par le
gouvernement tant en ce qui concerne le revenu que la dépense, ont eu
des effets positifs sur le déficit public. En 2004, les revenus
gouvernementaux étaient supérieurs aux critères du FMI et
les dépenses sont restées en dessous du critère cible.
Le gouvernement s'est engagé pour la réalisation
de la stabilisation politique et la correction des déséquilibres
macroéconomiques, coupant les dépenses excessives pour la
sécurité et les institutions politiques. Très peu est
prévu pour financer des programmes sociaux et de réduction de la
pauvreté ainsi que pour la reconstruction des services sociaux de base
inexistants comme les écoles, la santé etc. Malgré
l'importante croissance du taux de l'économie, les progrès envers
les Objectifs de Développement du Millénaire sont
limités.
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