II.1.3. LES INFRASTRUCTURES DES
TRANSPORTS
Le réseau de transport est constitué de
16 238 km de voies navigables, de 5 033 km de voies ferrées
qui datent pour l'essentiel de l'époque coloniale, de 145 000 km de
routes nationales et régionales et des pistes secondaires rurales, de
7 400 km d'axes urbains et de 270 aéroports répartis sur
l'ensemble du pays, dont 5 aéroports internationaux (à
Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma et
Gbadolite).
La R.D.Congo est un pays semi-enclavé du fait
qu'en plus de la faible densité de ses réseaux de communication
(0,074 km de voies de communication au km².), elle ne possède
qu'une façade maritime, sur l'océan Atlantique, de 37
km.
Pour un pays aussi vaste (2 345 000 km²), les
infrastructures jouent un rôle majeur. La situation du système des
transports en République démocratique du Congo est
désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une
insuffisance totale de l'offre des services de transports, accentuée par
le mauvais état des infrastructures de transports et par une
non-satisfaction chronique de la demande.
Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs
économiques les infrastructures et les services qui
favorisent les échanges de toute nature et qui améliorent la
mobilité des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle
majeur au développement économique, entrave les
échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations aux
services sociaux de base.
D'importants partenariats avec la République
populaire de Chine sont annoncés en septembre 2007. Ceux-ci
concernent notamment la complétion est-ouest du réseau
ferroviaire, et qui verrait la création d'une ligne continue entre
Matadi (Bas-Congo) et Sakania (Katanga). La route
Kisangani - Kasumbalesa (frontière avec la Zambie)
serait à réhabiliter. Le tronçon Lubumbashi -
Kasumbalesa deviendrait une autoroute, bien que la route nationale ait
été déjà refaites récemment. Dans le
même registre, les investisseurs brésiliens vont aussi dans le
même sens que les chinois.
II.2. LA MONNAIE ET
L'INFLATION
II. 2. L. LA MONNAIE
L'économie congolaise est fortement dollarisée.
L'évolution du taux de change entre le dollar américain et le
franc congolais influence en grande partie l'activité économique
du pays, en transmettant des signaux crédibles sur l'état de
santé de l'économie congolaise. Ainsi, l'un des objectifs de la
politique monétaire est de maintenir la stabilité de la monnaie
nationale, tout en palliant les dérapages budgétaires, dans le
but de maintenir la stabilité macro-économique.
Tableau 2 : opérations financières de
l'Etat (en pourcentage du PIB)
Le début de l'année 2007 a été
marqué par d'importantes fluctuations du franc congolais. Ces mouvements
ont conduit à une certaine imprévisibilité de
l'évolution future de sa valeur et, de ce fait, à l'incertitude
et à la méfiance. Ce climat a nui à l'efficacité
des politiques macro-économiques et à la croissance
économique.
Le taux de change s'est déprécié de 10.5
pour cent entre janvier et février 2007, en partie à cause du
creusement du déficit public, intégralement financé par la
planche à billets à hauteur de 28 milliards CDF. Par la suite, la
BCC (Banque centrale du Congo) a mené une politique prudente et
restrictive qui a conduit à une forte appréciation du franc, et
lui a permis de dégager des excédents monétaires à
concurrence de 76 milliards CDF. Ainsi, elle a pu intervenir pour compenser les
dommages de la politique budgétaire restrictive, et injecter dans
l'économie une quantité de liquidité nécessaire au
bon déroulement des transactions. C'est pourquoi le taux de change s'est
stabilisé durant la deuxième partie de 2007, avant de se
déprécier en fin d'année et au début de
20089(*).
L'inflation a évolué parallèlement au
taux de change jusqu'en août. Pendant cette période, la reprise de
l'inflation était liée au dysfonctionnement du marché des
biens, et à l'application de certaines mesures d'ordre fiscal. Les
services étatiques procèdent désormais à une
vérification sévère - avant embarquement - des
marchandises à destination de la RDC. Cela entraîne une hausse des
coûts ainsi que des prix de certains produits importés tels que
les denrées alimentaires. En fin d'année, l'inflation a
avoisiné le taux de 11.4 pour cent.
La dimension du secteur bancaire est toujours réduite.
En effet, depuis que la restructuration a été engagée,
certaines banques ont été liquidées et d'autres sont en
cours de liquidation. Pour augmenter la bancarisation, la BCC vient
d'agréer une nouvelle banque (Ecobank), et elle poursuit les discussions
avec cinq autres groupes. Actuellement, le secteur compte 11 banques, et le
total des actifs qui atteignait 780 millions USD en 2006 et 480 millions en
2005, a franchi la barre de 1 milliard USD en septembre 2007.
Ces actifs sont essentiellement constitués par les
réserves liquides (plus de la moitié du bilan). Les encours de
crédits forment un poste relativement peu important, mais leur part ne
cesse d'augmenter depuis deux ans. Du côté du passif, les
ressources à la clientèle dominent largement les autres postes,
et sont essentiellement constituées de dépôts à vue
en monnaie étrangère. Ceci caractérise un secteur
financier peu développé.
Ces dernières années, les banques commerciales
sont devenues beaucoup plus ouvertes aux PME (petites et moyennes entreprises),
grâce à l'installation des institutions de micro-finance,
notamment Procredit Bank (en 2005) et Afriland First Bank
(opérationnelle en 2007). En 2008, la Banque africaine de
développement et d'autres partenaires financeront l'installation d'une
nouvelle institution de micro-finance dans le pays.
* 9 OECD : la politique
monétaire de la RDC, in perspectives économiques en Afrique,
BAFD, 2008
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