III.4.2.2. LA DEPENDANCE
FINANCIERE
Cette forme d'exploitation se manifeste à
première vue par l'ampleur des prélèvements que le capital
monopoleur étranger opère sur les produits des pays dans lesquels
il est placé. Ces prélèvernents sont constitués par
les profits réalisés et par les íntérêts
perçus.
Une partie de ces préièvements est
transférée dans le pays d'où est venu le capital et une
autre est réinvestie sur place, non pour contribuer à
l'accumulation intérieure du pays de placement mais pour accroître
le montant de sa dette par des nouvelles royalties. Au titre de ces
prélèvements, les pays développés (la France, la
Belgique, la suede et l'Afrique du sud) ont pompé, entre 2000 et 2003,
plus au moins 506,2 millions de USD sur la RDC. Et cette somme dépasse
de loin le capital placé pour servir d'investissements productifs.
CONCLUSION PARTIELLE
Les difficultés qu'éprouvent la RDC pour
développer harmonieusement son économie par le commerce
extérieur, tiennent au fait que le commerce porte essentiellement sur
les produits de base exportés à l'état brut ou semi-fini;
que ce commerce est concentré sur un ou deux produits et qu'il est
limité à un petit nombre de pays pour la plupart anciennes
métropoles coloniales.
A ces obstacles majeurs s'ajoute encore la dépendance
politique et économique, sous produits de la dépendance coloniale
et de la limitation des échanges à une aire
géographiquement exaigue : l'Europe et l'Amérique du Nord.
Pour se libérer de ce blocage, la RDC doit
impérieusement modifier profondément les structures de son
commerce extérieur ; entre autres, diversifier sa production au
lieu de se spécialiser dans une seule ou deux branches; exporter des
articles plus élaborés par la création des industries, de
transformation locale, élargir ses échanges à d'autres
pays et intensifier le commerce entre eux.
En outre, ce commerce doit être conclu en fonction des
besoins intérieurs du pays et non en fonction des besoins
étrangers. Il doit tendre à être de plus en plus
assuré par l'Etat national en tant que représentant des
intérêts de la collectivité. Car, quand bien même ce
commerce appartiendrait aux capitalistes nationaux, il n'est pas exclu que la
recherche du profit personnel que hante tout capitaliste n'emmène ce
dernier à importer de grandes quantités d'articles
étrangers et les maintiennent à un haut niveaux, ce qui
perpétuera la dépendance économique dans laquelle le pays
se trouve déjà plongé.
L'accession à l'indépendance économique
n'exclue pas le maintien des rapports commerciaux avec les divers pays
développés, ni éventuellement l'acceptation des
crédits provenant de ces pays, mais elle implique que les nouveaux
rapports commerciaux se développent désormais sur un pied
d'égalité, ce qui n'est possible pour un pays
économiquement faible que s'il a d'abord chassé
l'impérialisme des positions qu'il occupait auparavant à
l'intérieur de son économie.
Une autre condition du développernent économique
par le commerce extérieur est que la RDC doit réduire de plus en
plus ses importations d'articles manufacturés, la plupart alimentaires,
pour les remplacer par les biens durables produits localement. C'est dans
l'accomplissement intégral de ces conditions que l'indépendance
économique d'une nation devient certaine surtout lorsque le pays se
trouve doté d'un appareil de production industrielle en mesure de
couvrir ses besoins essentiels.
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