CHAPITRE 4 : DISCUSSION
Notre discussion s'articule autour de cinq points :
- les caractéristiques sociodémographiques
- les types des maladies associées au paludisme
grave
- la durée de l'hospitalisation
- le taux d'hémoglobine
- l'évolution
4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
L'âge et le sexe sont les deux paramètres retenus
pour cette rubrique
4.1.1 L'âge
Notre étude a concerné essentiellement les
enfants de moins de 5 ans ayant consulté ou été
transféré à l'HSLK pour le cas de paludisme pendant la
période allant du 01er janvier au 31 juillet 2007.
L'âge de ces enfants était compris entre 0 et 59
mois. Un peu plus de la moitié des cas se trouve dans les tranches
d'ages de 0 à 11 mois et de 12 à 23 mois suite à la
disparition de la prémunition soit 69%.
4.1.2 Le sexe
Au cours de cette étude, nous notons que le sexe
féminin a été le plus touché (soit 63,8%) avec une
mortalité plus élevée par rapport au sexe masculin soit 5
cas contre 3.
4.2. TYPES DE MANIFESTATIONS ASSOCIEES AU
PALUDISME
Les maladies respiratoires, la méningite et
l'anémie sont les 3 manifestations qui ont un taux élevé
d'association avec le paludisme grave soit 78.6% de cas.
Les maladies respiratoires ont une forte prévalence
chez les enfants de moins de 2 ans (8) qui constituent la tranche d'age la
plus vulnérable de notre étude.
Les manifestations cliniques du paludisme grave chez l'enfant
sont aussi dominées par les signes neurologiques (convulsions
fébriles, troubles de la conscience) dont les mécanismes ne sont
pas encore élucidés ; l'une des hypothèses est le
blocage des petits vaisseaux sanguins (capillaires) du cerveau par des amas de
globules rouges infestés (7).
L'anémie est secondaire à une augmentation de la
lyse des hématies parasitées (5).
Les décès ont été très
notables dans le cas de maladies respiratoires soit deux sur huit et dans le
cas de paludisme grave non associé soit deux décès ont
été enregistré. Il est a noté que les patients
décédés ayant fait un paludisme grave associé
à une maladie respiratoire, avaient aussi un taux d'hémoglobine
bas.
4.3. DUREE D'HOSPITALISATION
La durée d'hospitalisation pour la majorité de
patients était d'au moins deux semaines. Pour les cas de
décès , l'hospitalisation n'a duré que 24 heures pour 7
cas enregistrés et 48 heures pour le cas restant, les patients ayant
consulté l'hôpital dans un stade avancé de la maladie.
La durée d'hospitalisation est influencée par la
prise en charge qui elle dépend ; de l'espèce plasmodiale en
cause, de la sévérité de l'infection, de l'âge du
patient, du degré éventuel de l'immunité, de la
sensibilité de la souche aux antipaludéens, et du coût et
de la disponibilité du traitement (5).
4.4. TAUX D'HEMOGLOBINE
Le taux d'hémoglobine est un paramètre
déterminant de la forme anémique .le plasmodiums envahissant les
globules rouges entraînent une diminution du taux d'hémoglobine
par hémolyse avec comme corollaire une anémie.
A la naissance, le taux d'hémoglobine est de 14
à 19 g/dl et ce taux décroît progressivement pour atteindre
11 à 13 gr/dl vers l'âge d'une année (8).
Si l'anémie n'est généralement pas
létale en elle-même, elle diminue la capacité des enfants
à lutter contre les infections et a des conséquences sur leur
état de santé (5).
Lack Ritz et Coll. rapportent une surmortalité
hospitalière parmi les enfants les plus anémiés (5).
Au cours de notre étude, 13 patients ont
présenté un taux
d'hémoglobine pathologique. Nous avons noté que
75% des patients décédés (6 cas sur 8) ont
présenté un taux d'hémoglobine pathologique
(anémie).
Etant donné l'anémie, ces patients
étaient exposés au risque de développer des infections.
Quatre de six patients anémiques
décédés ont fait un paludisme grave associé soit
à une méningite, soit une maladie respiratoire.
4.5. EVOLUTION
A l'issu de la prise en charge, huit
décès (13 %) ont été enregistrés au cours de
notre étude.
Ces décès s'expliqueraient
généralement par le retard de la consultation vue l'état
avancé de la maladie.
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