CHAPITRE I
Cadre du stage et notions de rachat de police
d'assurance
SECTION 1 :
PRESENTATION DE UAT- VIE
1 - HISTORIQUE DE L'UAT-VIE
Union des Assurances du Togo (UAT) est une compagnie
d'assurance implantée au Togo depuis 1958 sous la raison social de
l'Union des Assurances de Paris. Ce n'est qu'en 1998 que Union des Assurances
de Paris (UAP) est devenue Union des Assurances du Togo. Selon les exigences du
code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance), il
nous faut distinguer aujourd'hui UAT-VIE de UAT- IARDT (Incendie, Accident,
Responsabilité Dommage et Transport). M. Kodjo LOCOH, au paravent
Directeur adjoint, est devenu Directeur Général de UAT-VIE celle
qui fait l'objet de notre étude.
2- SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET NATURE D'ACTIVITE
UAT - VIE est une compagnie d'assurance - vie située au
7ème étage de l'immeuble BTCI sur le Boulevard du 13
Janvier.
C'est une Société Anonyme (S.A.) au capital
social de 500.000.000 F CFA entièrement libéré. Elle
emploie onze agents de qualités requises et plus de soixante-dix (70)
agents commerciaux. La société reste donc
spécialisée dans la vente des produits d'assurance relatifs
à la protection de la vie humaine. Pour atteindre sa mission une
structure organisationnelle très souple est mise en place.
3 - STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
L'organigramme de l'UAT-VIE comporte les services
suivants :
-Direction Générale ;
-Secrétariat ;
-Service Informatique ;
-service Marketing ;
-Service Production PIER (Plan Individuel Epargne
Retraite) ;
-Service Production décès et sinistres (ils sont
confondus) ;
-Service de Comptabilité qui a sous son contrôle
la caisse ; (Annexe1).
L'activité d'assurance était méconnue par
le grand public, il convient, pour nous situer sur les éléments
clés du champ d'action de l'activité avant d'aborder les
caractéristiques du produit d'assurance vie.
4 - CARACTERISTIQUES DES COMPAGNIES D'ASSURANCE - VIE
4-1.) COMPAGNIES D'ASSURANCE COMME LES INTERMEDIAIRES
FINANCIERS
Les banques sont les plus connues comme les
intermédiaires financiers c'est-à-dire qu'elles collectent les
fonds disponibles chez les agents à excès de financement pour les
donner aux agents à besoin de financement. Ainsi, elles maintiennent le
taux de crédit qu'elles reçoivent supérieur aux
coûts des ressources collectées en fin de dégager une marge
suffisante pour couvrir les risques liés à cette
transformation.
Pour les compagnies d'assurance plus précisément
l'Union des Assurances du Togo vie (UAT-VIE), à la différence des
banques, leur intermédiation financier est moins immédiate et de
plus n'est pas leur but principal mais le moyen pour pouvoir exercer leur
activité première c'est-à-dire se couvrir contre les
risques. Toutefois, le secteur d'assurance prend le risque en accumulant une
masse importante des fonds et les utilisent pour les placements financiers.
La différence entre les deux secteurs (assurance et
banque) reste le temps et le coût des services qu'elles accordent.
Au fait, si le banquier craint le non remboursement du
capital prêté aux clients, l'assureur redoute au prime abord le
taux de chute, le non renouvellement des contrats et le remboursement
anticipé des capitaux. Ce qui montre qu'il n'y a pas une grande
différence entre la banque et l'assurance. Par ailleurs les banques
vendent par leurs guichets des produits financiers des assurances. C'est le cas
du « compte parrainé de l'ECOBANK », un produit
d'assurance initiée par l'UAT - VIE et l'ECOBANK.
4-2.) ASPECTS JURIDIQUES ET TECHNIQUES DU
FONCTIONNEMENT DES ASSURANCES
Les compagnies d'assurances sont généralement
contrôlées par l'Etat.
En fait l'autorité de l'Etat s'exerce dans trois
domaines à savoir l'autorisation d'entreprendre, le maintien d'une marge
de solvabilité à tout moment et la réglementation des
placements.
La politique des placements est aussi affectée par des
contraintes législatives. Ces considérations montrent que les
conditions de création et de fonctionnement des compagnies d'assurance
vie sont beaucoup plus strictes, ce qui est sans doute justifié compte
tenu des risques courus par des assureurs.
Pour collecter l'épargne à travers la vente des
produits d'assurance, UAT-VIE est contrainte de concevoir par son service
marketing toute une gamme de produits adaptés à son environnement
et aux exigences des clients
5- LES PRODUITS ASSURANCE-VIE A UAT-VIE
La société dispose d'une gamme de produit (20
produits au total) très varié parmi laquelle on peut citer Plan
individuel épargne retraite (PIER) , Rente éducation plus,
indemnités funérailles, Protection sociale entreprise,
indemnités de fin de carrière (IFC), Assurances prêts
bancaires, VISA, Temporaire décès, Contrat Mixte, Avenir
Enfant, Plan Protection , etc. Pour l'exercice 2006, la
société a innové avec l'introduction de nouveaux produits
à l'exemple du SUPER CAPI, compte parrainé Ecobank avec un atout.
Pour nous situer sur les spécificités des produits, nous nous
proposons d'évoquer dans les lignes à venir les cinq premiers
types de produit ou contrat d'assurance de l'UAT-VIE .
1- PLAN INDIVIDUEL EPARGNE RETRAITE (P.I.E.R)
Avoir plus d'argent au moment de la retraite, ce n'est jamais
négligeable. Ce contrat garantit, en cette période si
difficile, une retraite complémentaire à la fin d'une vie
active.
2- INDEMNITES FUNERAILLES
Etre enterré dans la dignité, c'est la
dernière volonté d'un être humain. Ce type de contrat est
intéressant. Il garantit le versement d'une indemnité
forfaitaire afin d'assister la famille pour les obsèques. Ce type de
produit a été spécialement adapté au
réalité africaine.
3- PROTECTION SOCIALE ENTREPRISE
Ce produit est destiné aux directeurs
généraux de sociétés et aux chefs d'entreprise. Ce
contrat tient compte des besoins en matière de protection sociale de
tous les employés, et enlève le souci des tracasseries
financières en cas de décès prématuré des
employés des entreprises.
4- INDEMNITES DE FIN DE CARRIERE (I.F.C)
Ce type de contrat est lié au respect des engagements
vis à vis de la Convention Collective du travail et avec les exigences
d'une bonne gestion. C'est une nécessité des temps modernes que
de garantir par le contrat « IFC » la gestion des
indemnités de départ à la retraite du personnel. En plus,
les cotisations que les sociétés versent sont des charges
déductibles du BIC.
5- ASSURANCES PRÊTS BANCAIRES
Ce type de contrat est tel qu'en cas de décès de
la personne assurée pendant la durée du crédit bancaire,
ce contrat met les héritiers à l'abri de tout contentieux avec la
banque c'est à dire que l'assurance prend en charge le crédit.
SECTION 2 : Notions de RACHAT POLICE assurance et
CARACTÉRISTIQUES DE
RISQUES FINANCIERS EN
ASSURANCE-VIE
1- CONTRATS D'ASSURANCE-VIE
Un contrat d'assurance -vie est un contrat à prime
périodique ou à prime unique régie par le code des
assurances et soumis au régime fiscal de l'assurance-vie. Il a pour
objet la constitution d'un capital par le versement libre ou régulier.
Son fonctionnement est basé sur le principe suivant
:
- L'assuré verse à l'assureur des primes
(unique, périodique ou libres).
- L'assureur fait des placements et fait fructifier les
montants reçus.
- L'assureur reverse la somme fixée dans le contrat en
fonction de la réalisation d'un évènement
aléatoire : la vie ou le décès.
On distingue donc deux grandes branches de l'assurance
vie ; l'assurance en cas de vie et l'assurance en cas de
décès. Pour les contrats en cas de vie, la prestation est due si
l'assuré est vivant à la date de l'échéance du
contrat. La prestation de l'assureur peut se faire en une seule fois ou en
plusieurs fois (versement d'un capital différé en fin de
période et jusqu'à la mort de l'assuré (rente
viagère). Les fonds collectés sont placés dans les
Institutions financières pour qu'elles génèrent des
revenus que la compagnie d'assurance est obligée de reverser à
concurrence de 85% minimum aux assurés.
Ainsi, notons que la loi (art. 86 du code CIMA) à
déterminé les principes de calcul du montant minimal global de la
participation bénéficiaire et la manière dont ce
bénéfice doit être réparti entre les assurés.
Mais quelle est la technique financière de détermination de la
participation aux bénéfices (PB) ?
Considérons de plus près le calcul de la
participation aux bénéfices noté : PB.
Le bilan simplifié de la société
d'assurance se présente comme suit :
ACTIF
|
PASSIF
|
Placement
|
Fonds propres
-PM* en francs hors collecte décès
-PM* collecte décès
|
Placement ACAV, ACAVI, contrats
de capitalisation collective
|
-PM ACAVI, ACAVI, contrat de
-capitalisation collective
|
Actif à court terme
|
Passif à court terme
|
PM*= Provision Mathématique.
On exclut de ce calcul les contrats collectifs et en cas de
décès, car l'assuré n'a aucun droit sur les provisions
constitués. Ainsi supposons que les provisions mathématiques qui
donnent droit à la participation aux bénéfice sont
égales à 70% des actifs non cantonnés (=0.7) et que la
société dégage 100 Frs des revenus financières.
Elle doit distribuer soit :
100*0.7*085=59.5 frs.
Pour calculer les pertes ou les gains techniques, on
considère le compte d'exploitation des opérations donnant droit
à la PB.
Charges
|
Produits
|
Dotation aux PM
|
Primes
|
Intérêt crédité aux PM
constitués,
au taux minimum garanti et selon la table de mortalité
prévue
|
Produits financiers plafonnés au taux minimum
garanti
|
Frais de gestion
|
Chargement sur les primes
|
Solde
|
Produit financier : excédant par
rapport
au taux minimum garanti
|
Si on exclut de ce compte l'excédent des produits
financiers par rapport au taux minimum, on obtient le résultat technique
de la société. 90% de ce solde technique est attribué aux
assurés s'il est positif.
La participation aux bénéfices minimum totale
distribuée aux assurés se compose donc de deux parties : 85%
des bénéfices financiers plus 90% des bénéfices
techniques.
Cette clause d'affectation aux provisions permet d'estomper
les gains ou les pertes exceptionnels et de lisser dans le temps les
résultats distribués aux assurés. La liberté
d'affecter la totalité ou une partie seulement de la PB permet de
créer aussi une sorte de garantie de fidélité en
différant selon l'ancienneté du contrat la partie de la
participation affectée, racheter son contrat ou obtenir des avantages
selon que le client a besoin momentanément de liquidités.
En cas de rachat, l'assureur peut prélever une
indemnité qui limitée par la loi à 5% de la provision
mathématiques pendant les dix premières années et doit
être nulle au-delà. Dans les cas, l'assureur obtient une valeur de
rachat très proche de la PM de son contrat.
Le fait que l'assureur doit disposer à tout moment d'un
actif qui garantisse la valeur de rachat des contrats très proche
à la PM de ceux-ci, l'incite à investir dans les placements
offrant la sécurité, la rentabilité et la liquidité
(par exemple les obligations qui garantissent un revenu régulier). Nous
allons, pour continuer, analyser brièvement la tarification des contrats
avant de présenter la particularité des contrats d'assurances
vie.
2 - NOTION DU RISQUE FINANCIER EN ASSURANCE VIE
La notion de risque en finance est très proche de celle
d'incertitude. Le risque d'un titre financier peut avoir plusieurs origines. On
distingue notamment des risques économiques (politiques, naturels,
d'inflation...) qui menacent les flux liés aux produits (les titres) de
la trésorerie et relèvent du monde économique, et des
risques financiers (liquidité, change, taux...) qui ne portent pas
directement sur ces flux et sont propres à la sphère
financière. Quelque soit sa nature, tout risque se traduit par une
fluctuation de la valeur du titres financiers. C'est d'ailleurs ce qui
distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de taux
de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque
pour déterminer la valeur. Ainsi le risque financier en matière
d'assurance se mesure à la volatilité de la valeur des contrats
et de ses placements financiers (de son taux de rentabilité) : plus
la volatilité est élevée, plus le risque est fort et
inversement.
3 - LA GESTION DES BÉNÉFICES, DES RACHATS ET DES
RÉDUCTIONS SUR LES CONTRATS À L'UAT-VIE
3-1- GESTION DES BENEFICES
Comme illustration considérons un contrat d'assurance
vie à capital différé à prime unique avec les
caractéristiques suivantes :
Montant = 100 000
Durée = 8 ans
Age de l'assuré = 45 ans
Taux garanti = 3.5%
Pour le calcul des primes en assurance on retient la table de
mortalité TV 88-90 (annexe 2)
Qui donne le nombre de vivants à l'âge
donné sur 1.000.000 naissances.
L'engagement de l'assureur consiste à payer aujourd'hui
la prime P.
L'engagement pour l'assureur consiste à payer dans 8
ans si l'assuré est en vie, le capital C8 = 100 000 Fcfa ce qui est
équivalent au paiement d'un montant (C) :
P= C / (1 + tg)n
P= 100 000 / (1 + 0.035)8
P= 75941.15
En appliquant le principe d'équité, on
déduit que l'assuré doit payer la prime de 75 941.15 FCFA pour
avoir dans 8 ans s'il est en vie 1.000.000 FCFA.
La prime que nous venons de calculer est une prime pure qui ne
tient compte que des engagements de l'assureur. Une fois ces engagements
remplis, la société doit faire face à des coûts de
fonctionnement administratif et commercial. C'est pourquoi on majore les primes
d'un certain pourcentage pour arriver à la prime commerciale.
Il n'y a pas de règlement spécial concernant les
charges, puisque selon le législateur, les tarifs applicables pour les
entreprises d'assurances vie doivent comporter des chargements permettant la
récupération par les entreprises d'un montant de frais
justifiable et raisonnable.
Donc on ajoute à la prime pure :
- les chargements liés au fonctionnement de la
société, gestion des contrats, recouvrements des primes,
placements des actifs.
- Les chargements liés à l'acquisition des
contrats (commissions des intermédiaires, frais des réseaux
commerciaux) Frais d'acquisition
(3% /an)
Les charges représentent normalement un pourcentage
fixe des primes versées par les assurés, mais peuvent
également être prélevés sur les résultats
financiers des placements ou sur les provisions mathématiques :
Soit P le taux de rendement obtenu sur le placement de 1 fr.
au bout d'un an.
L'assuré perçoit un montant équivalent au
produit du placement net des chargements de gestion, sans que ce montant puisse
être inférieur à celui qui lui est garanti :
L'assureur réalise une perte et doit prélever
une partie du complément versé à l'assuré soit sur
ses fonds propres, soit sur d'autres bénéfices qui reviennent
normalement au fonds propres.
En effet les bénéfices de l'assureur sont
limités et les pertes qu'il peut subir en cas de baisse de rendement
sont non limitées. Les assurés, par contre, ont des revenus
stables qui sont constants quelque soit l'évolution des placements. En
réalité, comme nous le verrons dans le chapitre suivant,
l'assureur transmet ce risque à l'assuré et les pertes
liées à la faillite à la société reposent
finalement sur les assurés.
Nous allons utiliser ce schéma comme base pour le
développement de la section suivante en y ajoutant pas à pas les
clauses contractuelles telles que : la participation aux
bénéfices (PB) et le droit de rachat anticipée.
3-2 - RACHATS ET RÉDUCTIONS SUR LES POLICES
A l'UAT-VIE et conformément au code CIMA, les
modalités de calcul de la valeur de rachat et celle de la
réduction sont déterminées par un règlement
général mentionné dans la police établi par la
société après accord du Ministre en charge du secteur des
assurances du Togo ou Ministre des finances. Quelque soit la nature du rachat,
le bénéficiaire adresse à la société une
lettre détaillant le type de rachat, le motif et les
références sur la police faisant l'objet du rachat. La
pluralité des demandes de rachat et des réductions a
poussé la société à prendre des mesures
financières pour ne pas se trouver en difficulté
trésorerie. Le traitement des demandes dure environ un mois. Il faut
noter que l'assuré doit cotiser en deux ans plein ou 24 mois avant la
demande des rachats. La valeur des rachats est égale à la
provision mathématique (PM) diminuée de 5% PM.
Au cours de ces dernières années, on note un
accroissement du nombre de demande des rachats. Comment gérer ces
demandes pour éviter des tensions de trésorerie au niveau des
comptes financiers de la société ? Tout ceci constitue un
risque financier à gérer.
La gestion de ces rachats et des calculs des provisions
mathématiques qui en découlent, indique le plus souvent des
risques financiers qu'il convient de gérer à travers des
stratégies financières.
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