II / LES FORTES MODIFICATIONS SUR L'ENVIRONNEMENT
Cette absence d'eau douce et cette forte salinisation durant
de longues périodes ne sont pas sans conséquences sur le milieu.
Ces deux (2) facteurs ont entraîné successivement la disparition
et l'apparition de nouvelles espèces végétales puis une
reprise des activités d'exploitation du sel.
1 / Mortalité et apparition de nouvelles
espèces végétales
La sursalinisation notée aux moments de fermeture du
barrage de Diama entraîne la mortalité de certaines espèces
végétales. Il s'agit surtout des arbres fruitiers comme le
cocotier (Cocos nucifera), le sapotier (diospyros digyna), le
manguier (Mangifera indica), le papayer (Carica papaya)...ce
sont des arbres fruitiers intégrés aux cultures
maraîchères. Il existe néanmoins des cocotiers (Cocos
nucifera) non associés au maraîchage et qui sont très
affectés par la salinisation.
Si la salinisation a causé la disparition de certaines
espèces végétales, elle a aussi entraîné
l'apparition de nouvelles. L'espèce nouvelle qui a fait son apparition
dans certaines zones du Gandiolais est sesuvium portulacastrum. Il
existait dans certains milieux mais son expansion a été
favorisée par l'ouverture de la brèche en octobre 2003.
La mangrove est aussi menacée de disparition car
Rhizophora racemosa ne peut pas supporter certains taux de
salinité car n'étant pas dotée d'un fort système de
dilution du sel. Et cette espèce, dans le zonage de l'implantation de la
mangrove, est en première position dans la zone de balancement des
marées.
2 / Reprise de l'exploitation du sel
L'exploitation du sel était délaissée par
les populations du Gandiolais à cause d'une diminution de la
salinité constatée ces dernières années.
L'ouverture du canal de délestage a favorisé sa reprise elle est
aujourd'hui l'une des activités principales des femmes. La cuvette de
Ngaye-Ngaye est le lieu où l'activité se développe le
plus. L'exploitation du sel y est possible car Ngaye-Ngaye est tributaire de la
cuvette de Gueumbeul qui enregistre un taux de salinité de 39.6 g/l en
début d'hivernage. Son taux de salinité est donc supérieur
à celle de son affluent d'autant plus que les vannes du pont Ndiakher
qui les relie sont fermées en périodes de basses eaux du
fleuve.
Le manque d'eau douce dans ces localités du Gandiolais
a induit des conséquences néfastes sur la vie des populations et
sur l'environnement. L'approvisionnement en eau domestique est devenu plus
difficile. Les populations développent différentes
stratégies pour satisfaire leurs besoins en eau domestique. Ce qui n'est
pas sans conséquences sur leur santé car on a constaté des
cas de fatigue chez les femmes qui sont les principales actrices dans la
recherche d'eau. Les conséquences de ce manque d'eau douce sur
l'environnement se manifestent par une mortalité de certaines
espèces végétales et l'apparition de nouvelles due
à l'augmentation du taux de salinité.
Photo 8 : Femmes de Mbambara allant chercher de
l'eau Photo 9 : File d'attente des populations pour
chercher de
à Bontou Ndour
l'eau à Bountou Ndour
Photo 10 : Anciennes réservoirs d'eau de
Dieule Mbame Photo 11 :
Réservoir d'eau de Ngaina Lébou
Photo 12 : Femme de Gueumbeul s'alimentant en
eau Photo 13 :
Camion citerne du Service Régional de
L'hydraulique de Saint-Louis
Clichés : El H. I. THIAM août 2005
Photo 14 : Puits céane asséché
Photo
15 : Mortalité d'un sapotier (diospyros digyna)
Photo 16 : Risque de disparition Rhizophora
racemosa Photo 17 :
Mortalité des cocotiers (Cocos nucifera)
Cliché : A. Kane juillet
2005
Photo 18 : Maraîchage près du
déversoir des eaux usées de Saint-Louis Photo 19 :
Reprise de l'exploitation du sel
Clichés : El H. I.
THIAM août 2005
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