CHAPITRE II
ESQUISSE DE SOLUTIONS
Au vue des multiples facteurs de la modification de la
qualité des eaux, des difficultés des populations pour trouver de
l'eau douce et des conséquences causées il nous est opportun de
proposer des esquisses de solutions. Celles-ci vont tourner autour de
l'adduction en eau potable de certains villages, du colmatage si possible de la
brèche et de l'espoir que suscite le canal du Gandiolais pour
résoudre les problèmes d'eau douce pour le maraîchage.
I / ADDUCTION EN EAU DES VILLAGES
L'adduction en eau des villages est possible vu la
proximité des villages concernés de Saint-Louis ou de villages
dotés de forages. Dieule Mbame et Mbambara peuvent être
raccordés au réseau de la SDE à Bountou Ndour qui se situe
à deux (2) voire trois (3) kilomètres. De même les villages
de Ngaina et Gueumbeul ont la possibilité d'être fournis en eau
potable car tous les deux sont proche de la RSFG qui est desservie par le
forage de Ndiakher. Le problème se situe pour Doune Baba Dièye
qui est complètement isolé dans un îlot de l'estuaire
à un (1) kilomètre au sud de la brèche. Son adduction
poserait de grands problèmes dans la mesure où il isolé du
continent par les deux (2) petits bras du fleuve Sénégal. Il est
bien sûr évident que l'adduction en eau ne réglerait pas
tous les problèmes liés à l'eau douce. Le maraîchage
ne verra pas toujours ses problèmes satisfaits car avec la cherté
de l'eau (25 francs pour 20 litres) ils ne peuvent pas se payer le luxe
d'arroser avec l'eau du robinet.
II / COLMATAGE DE LA
BRECHE
Il n'est pas facile à réaliser à cause de
sa largeur actuelle. Le coût de sa réalisation devrait
s'élever à des milliards de francs CFA. Ce qui veut dire que ce
n'est pas un problème dont on peut imaginer la solution dans un avenir
proche. Mais son colmatage permettrait au moins de revenir à l'ancienne
situation c'est à dire celle qui prévalait après
l'érection du barrage de Diama. Le taux de salinité sera moins
élevé qu'à ce moment.
III / LE CANAL DU
GANDIOLAIS
C'est un canal financé à hauteur d'un milliard
de francs CFA (1 054 433 545 plus précisément) par
l'Etat du Sénégal à travers le BCI du mois d'avril 2004.
Le maître d'ouvrage est l'APRHN qui a assuré la conception, le
suivi, l'exécution des travaux et le paiement régulier des
comptes. L'APRHN a confié HYDROCONSUL International (bureau
d'étude) les études d'ingénierie et de
faisabilité ; et à l'entreprise GENITE l'exécution
des travaux.
L'objectif principal de ce canal est de permettre le transfert
d'eau du marigot Galam à la dépression du Gandiolais qui se
trouve prés de Rao Peulh.
1 / Les différents équipements du
canal et leurs fonctions
Le Canal du Gandiolais est constitué de plusieurs
équipements :
? Le chenal d'amenée qui sert de relais entre le Galam
et l'ouvrage de prise c'est-à-dire l'entrée du canal.
? L'ouvrage de prise se situe en tête du canal et il est
doté de deux (2) passes vannées avec un seuil et un dispositif de
dissipation d'énergie.
? L'ouvrage en terre représente le canal qui est en
terre non revêtue. C'est un ouvrage en matériau sablo argileux
construit en remblai et déblai avec une pente nulle. Ce sont les
conditions hydrogéologiques du Gandiolais (la profondeur de certaines
nappes est de un mètre cinquante) qui ont imposé cette pente. Il
sert de voie de passage des eaux.
? L'ouvrage terminal se situe au bout du canal et il est
équipé d'un système batardeau afin de contrôler le
niveau des eaux dans le canal. Cet ouvrage permet aux populations riveraines du
canal de pouvoir bénéficier des eaux de celui-ci.
? Les ouvrages annexes constitués du :
? Pont Tuwo, aussi appelé Pont Sinco, doté de
quatre (4) buses équipées de vannes de sécurité.
Son rôle est de permettre aux eaux de franchir la dépression de
Rao Peulh dans sa partie méridionale.
? Pont Madiagne retenu en lieu et place du Pont Bountou Baat,
à l'entrée de la cuvette de Gueumbeul qui est très
détérioré, régule l'entrée des eaux dans la
zone par un système de vannage.
? L'ouvrage de régulation de Gueumbeul ou Pont Albar,
complètement rénové, est constitué de deux (2)
vannes plates équipées de crémaillères, permet de
faire des lâchers vers
la dépression du Gandiolais à Rao Peulh en
périodes de hautes eaux du fleuve ou d'arrêter tout
écoulement si le fleuve et les cuvettes qui lui sont adjacentes
(Gueumbeul, Lac Salicorne et Ngaye-Ngaye) sont envahis par les marrées
de l'Océan Atlantique.
2 / Le fonctionnement actuel du système
hydrologique du Gandiolais
Le système hydrologique actuel du Gandiolais est
maintenant dépendant des ouvrages hydrauliques. Les ouvrages ponts
vannés de Bango, Madiagne et Albar régulent l'entrée des
eaux dans la zone. Pour la partie nord, le remplissage de la dépression
du Gandiolais est effectué à partir du Galam qui dépend
aussi de l'ouverture du pont barrage de Bango. Une fois le canal rempli
à une certaine hauteur, les vannes de l'ouvrage terminal sont ouvertes
pour permettre l'inondation de la dépression qui représente une
ancienne vallée asséchée.
Du coté ouest l'approvisionnement de la
dépression se fait en périodes de hautes eaux du fleuve. Ce sont
les ouvrages Madiagne et Albar qui assurent les points de jonction entre le
fleuve et la cuvette de Gueumbeul d'une part et la dépression de Rao
Peulh d'autre part. Le système fonctionne de la manière
suivante : l'ouverture des vannes de ces deux (2) ponts s'opère en
périodes de crue et leur fermeture aux moments de basses eaux du fleuve
qui est sous la domination des eaux océaniques. Cet arrêt des
écoulements permet d'éviter la salinisation de la
dépression du Gandiolais.
3 / Le canal comme solution à la
redynamisation du maraîchage
Le canal du Gandiolais est selon certains observateurs la
principale solution de sortie crise pour le maraîchage dans la zone. Les
ingénieurs agricoles prévoient, si le canal fonctionne
normalement, la mise en oeuvre de trois mille cinq cents (3 500) hectares
de terre pour des activités liées au maraîchage. La
redynamisation de ce secteur d'activité dans le Gandiolais se fera avec
l'inondation de la dépression de Rao Peulh via le canal. Cette
dépression (c'est une vallée fossile) qui a été
recreusée pour la circonstance pourra ainsi être inondée
pendant une bonne partie de l'année. Il faut aussi rappeler que les eaux
du canal peuvent être utilisées par les populations des villages
qu'elles traversent et qui ne se situent pas dans le Gandiolais. Ce sont les
villages de Poudioum Gouye Tour, Guineguélakh Peulh, Gandon et Diama
Toubé Peulh.
Ce sont les multiples problèmes liés à
l'eau douce qui ont imposé les nombreuses propositions de solutions pour
leur résolution. Ainsi les problèmes relatifs à
l'alimentation en eau domestique peuvent être réglés par le
raccordement de certains villages au réseau de la SDE ou à un
forage. Quant au maraîchage il peut être redynamisé
grâce au projet du Canal du Gandiolais. Mais le village de Doune Baba
Dièye pose toujours problème car il ne peut pas être
alimenté ni par un forage ni par la SDE.
Carte 4
Carte 5
Source : HYDROCONSUL
International
Graphique 2 Schéma du
fonctionnement hydrologique du Gandiolais
Fleuve Sénégal
A
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