7.2 La
géomorphologie et la végétation
Du point de vue géomorphologique, la zone est
marquée par une monotonie du relief dont le seul accident remarquable
est la vallée du Baobolong. Cette vallée présente une
dénivellation de l'ordre de 40 mètres entre le lit et les
plateaux. A part cette dépression, le relief reste ondulé comme
à l'ouest dans le bassin versant du Saloum. Constitué par des
ruptures de pentes en corniches assez faibles comme les affleurements de
cuirasse à l'est du Baobolong.
7.2.1. Les ressources hydriques
La partie méridionale du Bassin arachidier est
peu pourvue en ressources hydriques. Ainsi les eaux de surface sont
essentiellement constituées par le Baobolong et ses ramifications.
Cependant les eaux souterraines évaluées à plusieurs
milliards de m3 se composent de 2 nappes d'inégale importance : le
Continental Terminal et la nappe maestrichienne.
7.2.2. Les nappes
souterraines
Les nappes de la région sont
constituées par les eaux souterraines issues du Continental Terminal et
du Maestrichien. On les retrouve en général dans les couches
sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire.
7.2.3. La nappe du
Continental Terminal
Elle est reconstituée par les formations
sableuses et gréseuses du Tertiaire. On localise cette nappe souterraine
entre 30 à 40 m de profondeur. L'essentiel de l'alimentation des puits
de la zone est axé sur cette nappe.
7.2.4. La nappe
du Maestrichien
Cette nappe est enfouie dans les sables argileux et
graveleux du Secondaire. Elle est très profonde, on la situe entre 200
à 400 m de profondeur dans le Département de Nioro du RIP, ainsi
son exploitation est très onéreuse. Cependant elle
présente un débit de forage supérieur à 50m3/s. Par
conséquent elle participe de façon importante à
l'alimentation en eau des populations et du cheptel de la zone.
7.2.5.
Les eaux de surface
Le Baobolong et ses ramifications en plus des bas
fonds constituent les principales eaux de surface de la Région. Le
Baobolong est une vallée drainée saisonnièrement par les
eaux du fleuve Gambie. Il présente une dénivellation de 40m entre
le lit et les plateaux. Cette vallée se remplit pratiquement au
début de la saison des pluies (fin juin) jusqu'au mois d'Avril. Ses eaux
sont salées et n'offrent pas beaucoup d'intérêt pour
l'agriculture sauf bien entendu pour la riziculture.
Cependant les vallées sèches ou bas
fonds sont assez abondantes dans la zone sud du bassin arachidier. Ainsi dans
les terroirs on trouve des dépressions temporairement drainées
par les eaux pendant la saison humide. Ces Bas fonds participent beaucoup
à l'exploitation de la culture maraîchère dans le
Département dans la mesure où ils constituent les sites d'accueil
des mares qui jouent un rôle très important dans la zone. En
effet, les mares permettent l'abreuvement du bétail et donnent des
possibilités réelles d'arrosage pour le maraîchage pendant
les semaines qui suivent la saison des pluies.
L'inventaire faunique a permis de déceler six mares sur
vallée qui, du fait de leur position et de leur relative profondeur,
gardent l'eau plus longtemps que les cinq mares qui se trouvent hors de la
vallée.
Photos de mares sur vallée et mares de
périphérie
Photo N°1 : Une mare sur vallée
Photo N°2 : Une mare de périphérie
7.3. Les Populations
Les estimations de la population, faites à
partir des tableaux de projection de la direction de la prévision et de
la statistique (DPS) montrent que le taux d'accroissement annuel de la
population de l'Arrondissement est de 2,72%.
Tableau n°1 :
L'évolution de la population dans l'arrondissement de Koumbal de 1998
à 2000
|
1998
|
1999
|
2000
|
Nbre d'hbts
|
21564
|
21949
|
22335
|
Tx d'accroissement annuel sur la
période
|
2,72%
|
Source : Direction de la
Prévision et de la Statistique.
La densité de l'occupation, de l'ordre de 89 hbts /km2,
est très inférieure à la moyenne du département de
Kaolack qui est de 121 hbts /km2. Toutefois elle reste supérieure
à la moyenne régionale qui est de 50,7 hbts (in PRDI de la
région de Kaolack 2000 - 2005. version provisoire Octobre 1999 page
10).
L'Arrondissement compte une diversité
ethnique importante avec Les Sérères, les Peulhs, les Wolofs et
les Bambaras. Ces ethnies minoritaires sont surtout présentées
dans les villages ou zones bien distinctes : il s'agit de
Sarakholé, Tourkas, Socé, Maures et Diakhanté. Les
activités de populations sont de type agroforestier avec une dominance
agricole. La population est en majorité de religion musulmane. On y
trouve aussi des chrétiens et des Animistes.
7.4. Les Ressources pédologiques
Sur le plan pédologique, l'Arrondissement de
Koumbal est caractérisé :
- par des sols d'une homogénéité
remarquable reflétant ainsi la forte influence zonale du climat.
Les principaux types de sol sont : les sols Dior ;
les sols Deck ; les sols Deck-dior ; les sols sulfatés
acides et Para sulfatés Acides (Tannes).
- Les sols Dior (sableux à texture grossière)
représentent près de 10 à 80% des terres cultivables
suivant les CAC. Ils sont essentiellement réservés à
l'Arachide, au Mil et à la pastèque. Ils sont soumis
à l'érosion hydrique et éolienne du fait de la disparition
du couvert végétal et de l'utilisation de techniques culturales
inadaptées. Ils se sont appauvris par manque de fertilisants
minéral et organique.
- Les sols Deck (argileux) se rencontrent dans les zones de
pâturage, le long du littoral et dans les vallées. Ils sont
adaptés aux cultures de sorgho, de Maïs de Riz et à
certaines cultures maraîchères en hivernage (Tomate, Gombo,
Diakhatou, Aubergine). Ils représentent 80% des terres, alors que dans
les autres CAC, ils sont très peu représentés, voire
inexistants (Principalement à Wengongo, Tenginse et Kodiolel).
- Les sols Deck-dior (Sablo-argileux) constituent les terres
de transitions entre les sols Deck et les sols dior. Ils sont inexistants ou
faiblement représentés dans les zones suivantes :
Manga-Caw ; Sam-gélé-koro ; Ndéry-Fama ;
Mama-Kaousso ; Koun-Thiaw ; Ndiguène ; Mari-Bob.
Là ou ils sont présents, ils représentent entre 10
à 65% des terres cultivables. Ce sont des sols de polyculture par
excellence.
- Les sols sulfatés Acides (tannes) se rencontrent le
long du fleuve Saloum, dans les zones de Saaré-Mawdé ;
Ngorel ; Maama- Kani et Coobeeje. Ils constituent une zone Tampon entre
les terres arables et les tannes pures. Ils sont en extension du fait de la
disparition du couvert végétal. Ces différents types de
sols sont tous soumis à des phénomènes de
dégradation. En effet le mode d'exploitation extensif avec l'abandon des
paquets technologiques (utilisation d'engrais, labour), l'exploitation des
pailles d'arachide, l'absence ou la faiblesse du couvert végétal,
les exposent à l'appauvrissement en matière organique et
éléments fertilisants, et à l'érosion
éolienne et hydrique.
7.5. Les Activités économiques
7.5.1. L'Agriculture
L'arachide et le mil constituent les principales
cultures de la Communauté rurale ; elles occupent à peu
près les mêmes superficies. Pour l'arachide, les
variétés d'huilerie occupent près des 2/3 et des
superficies et les variétés de bouche, le 1/3 restant. Les
rendements varient entre 0,8T et 1,6T/ha en cas d'apport d'engrais. Sans
engrais, et sur des parcelles fortement dégradées, les rendements
avoisinent 200kg/ha. Pour le mil, c'est généralement le souna qui
est cultivé. Les champs bien fertilisés peuvent produire
jusqu'à 2T/ha, alors que sans engrais, les rendements atteignent
à peine 400kg/ha.
Les autres cultures pratiquées, par ordre
d'importance des superficies sont : le maïs, le sorgho, la
pastèque. Dans certaines zones on note le sésame, et les cultures
maraîchères en hivernage et/ou en saison sèche. Ces
dernières sont surtout importantes dans les zones ou il y a une forte
présence de sols Deck, et sont généralement conduites par
les femmes. Le riz et le coton sont aussi cultivés.
L'insuffisance des terres cultivables fait que la
jachère n'est plus pratiquée. Les exploitations disposent en
moyenne de 6 à 7 ha suivant les zones. Cependant, il faut noter que dans
l'arrondissement il y a des exploitations qui ne disposent pas de terre. Elles
sont ainsi obligées d'en emprunter ou d'en louer à raison de
7.500 à 15.000Fcfa/ha. Les femmes ont recours également à
ces solutions pour accéder à la terre.
Dans toutes les zones, les exploitations font appel
à des ouvriers agricoles :
« sourgha »et
« mbidane ». Mais, avec le contexte
dominé par l'insuffisance des terres et le manque et/ou les
difficultés d'approvisionnement en semences, les
« mbidanes » sont
préférés aux
« sourgha ». En effet, cette nouvelle
catégorie d'ouvriers agricoles présente deux avantages :
- Ils sont impliqués dans l'ensemble des travaux
pendant toute la campagne ;
- Leur rémunération en fin de campagne se fait
en espèces et varie de 70.000 à 110.000Fcfa suivant
l'âge.
Cette main d'oeuvre extérieure compense le
manque de main d'oeuvre familiale et libère une partie de la famille
pour la conduite d'autres activités (commerce notamment).
7.5.2. L'Elevage
L'élevage est pratiqué dans toutes les
exploitations. C'est un élevage traditionnel de type extensif. Les
paysans sont souvent agro pasteurs avec un cheptel plus ou moins important. La
propriété du gros bétail revient aux hommes et les femmes
possèdent des ovins, des caprins et de la volaille. L'élevage
permet la production de lait, la traction animale, la
capitalisation/thésaurisation, et la production de fumure. Il joue un
rôle important dans les exploitations de la localité. La gestion
du bétail est souvent confiée à des bergers Peulh ou
Sérères qui le mènent au niveau des mares et
pâturages pendant l'hivernage. Des bergers étrangers sont parfois
recrutés et rémunérés, entre 300 et
500Fcfa/tête/mois pour le gros bétail, et 100Fcfa/tête/mois
pour les petits ruminants. Pendant la saison sèche, le bétail est
lâché dans la nature et se nourrit des résidus de
récoltes, des réserves fourragères et des pâturages
aériens. On note des pratiques intensives d'embouche pendant la saison
sèche. Ces activités sont généralement
menées par les femmes (embouche ovine), ou les hommes (embouche bovine),
qui cherchent à mettre a profit la saison morte grâce à la
disponibilité de sous-produits agricoles et à l'existence des
marchés hebdomadaires. Elles ne modifient pas fondamentalement la
règle qui reste le mode de gestion traditionnel des gros troupeaux. Pour
la traction animale, ce sont surtout les chevaux qui sont utilisés. La
traction bovine est surtout répandue dans la zone où il y a la
présence de sols Deck, et l'exploitation du coton qui nécessite
un labour profond.
Tableau n°2 : Récapitulatif des
espèces animales dans l'Arrondissement de Koumbal
Espèces
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Equins
|
Asins
|
Effectifs
|
17501
|
46282
|
23143
|
9100
|
10756
|
Source : recensement agricole IRSV /
Kaolack. 2004
7.5.3. La Foresterie
En dehors de la forêt dominée par
Acacia seyal, cette zone se caractérise sur le plan floristique
par une variété d'espèces végétales
constituées essentiellement de Combrétacées. Cette
végétation est stratifiée en fonction des unités
géomorphologiques de la région.
On note une faible diversité floristique avec une
dominance de Cordyla pinnata. Les fruits de certaines espèces
sont consommés par les populations locales et peuvent faire l'objet de
petit commerce par les femmes et les enfants. Il s'agit principalement de
Zizyphus mauritiana, de Cordyla pinnata, Diospyros
mespiliformis, Adansonia digitata et Tamarindus indica. Les
périodes de cueillette des fruits sont en général
étalées sur l'année. En effet, les fruits de
Cordyla pinnata sont cueillis à
partir des mois de Mai/Juin. Les fruits de Zizyphus
mauritiana est cueilli dès le mois de Mars tandisque
celui de Parkia biglobosa est
disponible dès le mois de Mai. Cependant, les filières de
commercialisation, les revenus engendrés, les quantités
commercialisées restent mal connus. Le paysage caractéristique
est en auréoles, avec au premier plan les champs de cases, ensuite
viennent les champs de brousse, et enfin les forêts sèches des
plateaux.
|