II.4. LE COMPORTEMENT DES BANQUES DE
DÉPÔT
La gestion de la banque s'apparente à celle d'une
entreprise où les préoccupations de rentabilité et de
croissance prédominent.
II.4.1. L'ORGANISATION DE LA
BANQUE
L'organisation bancaire combine une activité de
clientèle (l'octroi de crédit, la collecte de dépôt)
très décentralisée et une activité de
trésorerie qui permet de coordonner à posteriori les relations de
la banque avec sa clientèle. On peut donc, en schématisant,
distinguer (1(*)) :
- Un département du crédit, qui analyse les
demandes de prêts, apprécie le risque et la rentabilité des
opérations proposées, et décidé des conditions
d'octroi des crédits ;
- Un département de collecte des dépôts,
qui s'efforce d'accroître constamment la part du marché de la
banque, c'est-à-dire d'attirer de nouveaux déposants ;
- Un département de trésorerie qui tire les
conséquences de l'action décentralisée des deux autres
départements, et qui couvre au jour le jour les déficits (les
"fuites") issus de leur activité. C'est le département de la
trésorerie qui doit financer le déficit issu des
opérations de la clientèle. Mais là, ne s'arrête pas
son activité. D'une part, les autorités monétaires
imposent des resserves obligatoires aux banques, et ainsi une portion
supplémentaire sur leur liquidités. Elle peut, en tous cas,
varier amplement et de manière discrétionnaire. En outre, les
banques peuvent souhaiter détenir de réserves
excédentaires ne fut-ce que pour faire face aux retrait de billets de
leur clientèle (2(*)).
II.4.2. LES BESOINS DE REFINANCEMENT
BANCAIRE
Les banques de dépôt poursuivent une politique
commerciale active de distribution du crédit. Compte tenu du
comportement du public concernant la détention des formes
monétaires, un déséquilibre entre l'activité de
crédit des banques de dépôt et leur activité de
collecte peut apparaître ; elles sont soumises à une fuite.
Les banques de dépôt doivent donc puiser dans
leurs liquidités, c'est-à-dire dans leur encaisse de monnaie
centrale (billets, mais surtout dépôts auprès de la banque
centrale) pour assurer ou boucher cette fuite. C'est ce qu'elles font lorsque
cette situation est momentanée et se produit épisodiquement.
Mais lorsqu'elle devient structurel, par suite d'une création excessive
(crédit) par rapport à la collecte de dépôt, il leur
faut pouvoir se refinancer, c'est-à-dire acquérir de la monnaie
auprès de la banque centrale (1(*)).
L'appel au refinancement dépend donc du
déséquilibre entre les dépôts et crédits.
* 1 VIVIEN LEVY-GARBOVA,
BRUNO VEYMULLER, Macro économie contemporaine, 2ème
édition, Economica, 1981,
Paris, p. 178.
* 2 VIVIEN LEVY-GARBOVA,
BRUNO YEYMULLER, op. cit. pp. 180.
* 1 VIVIEN LEVY-GARBOUA,
BRUNO Y., Op. Cit., p. 164.
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