II.2. LE CRÉDIT DE BANQUE
Un Banquier appelle opération de crédit toute
opération par laquelle, faisant confiance à son client, il
accorde à celui-ci le concours de ses capitaux ou de sa garantie.
Ainsi, les opérations de crédit se classent en
deux groupes. Dans le premier, le banquier apporte des fonds et consent un
prêt, une avance en compte courant, un escompte d'effet de commerce. Pour
les opérations du second, il s'engagent en faveur de son client, soit
qu'il accepte une traite tirée par ce client, soit se porte caution en
faveur de son client auprès d'une administration, mais il ne lui fournit
pas des capitaux. A vrai dire, cette distinction n'est pas aussi absolue qu'il
parait à première vue. Le banquier qui s'est porté caution
d'un de ses clients peut être appelé à décaisser des
sommes importantes et doit envisager les répercussions que son
engagement peut avoir sur sa trésorerie. D'autre part le banquier qui
escompte une remise en met le montant à la disposition du cédant,
mais il peut négocier immédiatement les effets et, en pareil cas,
son intervention se ramène en fait à l'apposition d'une signature
de garantie. Par ailleurs, le client qui obtient l'acceptation d'une banque a
toutes les facilites pour faire réescompter sa traite chez un autre
banquier, et la garantie qui est donné lui permet souvent d'obtenir
immédiatement des fonds (2(*)).
L'aspect subjectif du crédit nous montre que le
créditeur a confiance à son débiteur. Une telle confiance
n'est pas sans risque ; l'emprunteur le plus digne de confiance aujourd'hui
pourra se révéler insolvable dans le futur. La notion du
crédit est, dès lors indissociable de celle du risque.
II.3. LE RISQUE DES OPÉRATIONS DE
CRÉDIT
II.3.1. La notion de risque
Le risque est pratiquement inséparable du
crédit.
Le banquier doit toujours craindre que son débiteur ne
puisse faire face à ses obligations dans les délais
prévus. Le simple retard dans un remboursement peut être
préjudiciable pour un établissement qui travaille avec des fonds
empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire
face, de son côté, à ses propres échéances et
par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires
à l'équilibre de sa trésorerie (1(*)).
II.3.2. Les risques liés aux crédits
consentis
Le risque particulier à un client dépend
d'élément, qui ne dépassent pas le cadre d'une affaire.
Il est fonction notamment de la situation financière, industrielle ou
commerciale de l'entreprise, ainsi que de la compétence technique et de
la moralité de ses dirigeants.
Les crédits accordées à des entreprises
qui manquent de ressources, qui sont trop immobilisées, qui sont
endettées ou dont la trésorerie est lourde, comportent des
risques assez grands.
Des installations industrielles vétustes ou, à
l'inverse des installations somptueuses, des frais généraux
excessifs, des prix de revient exagères, une production de mauvaise
qualité ou, au contraire de belle qualité mais trop chère,
doivent inspirer au banquier une certaine réticence.
Le risque particulier à une opération est
fonction de sa nature, de sa durée, de son moment, surtout lorsque
celui-ci a été fixé trop largement par rapport à la
surface du client. L'appréciation de ces risques est pour le banquier
d'une importance essentielle, car il peut éviter bien des
mécomptes en procédant à un choix judicieux parmi les
affaires pour lesquelles il est présent. La prudence lui conseille de ne
traiter qu'avec des entreprises qui méritent réellement sa
confiance et pour des opérations qui ne présentent pas de risques
anormaux en raison de leur nature, de leur durée ou de leur montant
(2(*)).
* 2 Jacques FERRONNIERE et
Emmanuel de CHILLAZ, Les opérations de banque, 6ème
édition, Dalloz, Paris, 1980, P. 241
* 1 Jacques Ferronniere et E.
de CHILLA Z, op. cit. pp. 248.
* 2 J. Ferronierre et E. de
CHILLAZ, op. cit PP 250.
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