Section4 : Les partenariats
Une façon pour une banque de s'impliquer en
microfinance, sans s'exposer directement au risque, consiste pour elle,
à développer des relations de partenariat avec les institutions
de microfinance déjà en place sur le marché. Aussi, une
façon pour une institution de microfinance de s'automatiser, de se
viabiliser des ressources longues pour son développement futur consiste
à nouer des relations de partenariat avec le secteur bancaire. Cette
voie indirecte exhibe un manque de complémentarité, dans la
mesure ou chaque institution dispose d'un avantage comparatif dans la
production de son bien de référence.
En effet, les deux mondes se rapprochent par intérêt
réciproque dans la mesure ou les banques et les IMF font chacune face
à des contraintes spécifiques pour répondre à la
question du financement de l'agriculture familiale : les banques cherchent
à étendre leur clientèle notamment en milieu rural mais
n'ont généralement pas de réseaux d'agences
décentralisés ; les IMF, décentralisées en
zones rurales, manquent souvent de ressources financières
adaptées aux contraintes agricoles (volume, durée et
saisonnalité) et rurales.
Les formes de partenariat entre microfinance et banque peuvent
être diverses :
4-1/Partenariat financier
Le partenariat financier peut recouvrir plusieurs formes en
fonction du degré de confiance liant les deux institutions. La forme de
partenariat la plus courante et la plus simple est le placement auprès
d'une banque de l'excèdent d'épargne de l'IMF. Cette forme de
partenariat est une relation traditionnelle du client avec son banquier. Toutes
les IMF, eu égard à la réglementation PARMEC, sont tenues
de placer leur excédent de trésorerie en banque. Ce partenariat
simple revêt une image de complémentarité dans la mesures
ou les deux partenaires en tirent simultanément avantage : l'IMF
trouvent un gage de sécurisation pour son épargne et la banque y
trouve une source d'élargissement de son épargne.
Le refinancement de l'IMF par la banque requiert un degré
de confiance plus important entre les deux institutions : la banque
prête des ressources financières à l'IMF qui les
reprête à son tour et s'engage à les rembourser.
Les conditions de refinancement taux d'intérêt,
échéancier de remboursement du crédit) entre IMF et la
banque, sont souvent difficiles pour l'IMF qui est le plus souvent en situation
de faiblesse par rapport à la banque, mais ces conditions peuvent
s'améliorer à mesure que la confiance se consolide entre les deux
institutions. Une relation durable de confiance sera le plus souvent
conditionnée par des résultats de gestion, des relations
financières, l'application de normes réglementaires l'IMF doit
pouvoir présenter régulièrement à la banque de
refinancement.
4-2/Partenariat technique
Le partenariat technique est basé
généralement sur la prestation de services de la banque au profit
de l'IMF. Il peut porter sur la formation, le transfert de fond, l'audit, le
contrôle, la mise à disposition par la banque de son
infrastructure à l'IMF etc.
Les banques disposant d'une infrastructure matérielle et
humaine conséquentes peuvent offrir aux IMF des possibilités de
réduction de coûts d'ouverture de points de distribution de
services de microfinance. Les banques de par leur personnel compétent
dans plusieurs domaines afférents aux services financiers, peuvent jouer
un rôle important dans la formation du personnel d'institutions de
microfinance.
Pour les deux institutions, le partenariat technique est
mutuellement bénéfique : une banque met ses guichets
è la disposition d'une IMF peut en tirer avantage, en prenant,
notamment, connaissance des habitudes d'épargne des clients à bas
revenus.
En gros, la banque peut fournir à l'IMF des prestations
en matière de formation, d'audit, du contrôle, de transfert de
fonds.
4-3/Partenariat institutionnel
La forme la plus simple et qui engage moins la banque est le
mécénat.
Cette formule de partenariat peut recouvrir plusieurs formes
institutionnelles : parrainage, subventionnement, apport d'expertise,
initiateur, maître d'ouvrage etc. Elle permet à la banque
d'être reconnue comme supporter de la microfinance, sans exposer son
image de marque.
Ce type de partenariat est plus fréquent dans les zones ou
la microfinance est en phase de démarrage.
La CNCAS a joué un rôle déterminant dans la
création de certaines IMF à l'image de la Mutuelle d'Epargne et
de Crédit de Hann (MECH) à Dakar, la Mutuelle d'Epargne et
Crédit du PRODAM à Matam et la Mutuelle d'Epargne et de
Crédit de Sédhiou (devenue UMEC Sédhiou).
Elle est la principale partenaire des IMF en milieu rural et son
partenariat avec ces dernières est fondé particulièrement
sur le rôle de complémentarité que peuvent lui protiguer
les IMF, dans l'atteinte des populations rurales.
D'autre formules de partenariat institutionnelles plus banales
consistent à pour une banque à subventionner le démarrage
d'IMF ou à édifier un trophée pour les acteurs de la
microfinance.
Conclusion :
Au total, les IMF sont en pleine expansion au
Sénégal.
L'une des ambitions de la microfinance rurale est
d'étendre le marcher financier rural et de donner aux populations
rurales un accès durable au marché financier englobant. Mais les
nombreuses et diverses contraintes spécifiques aux zones rurales
pèsent lourdement sur le développement de la microfinance
rurale.
Pour mieux appréhender la situation de la microfinance
rurale, on se propose de faire une étude panoramique de celle-ci.
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