La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes.( Télécharger le fichier original )par Gaelle CAYAU Université Montpellier 3 Paul Valéry - MASTER 1 Institution-Organisation-Développement Gestion Stratégique des Ressources Humaines 2008 |
II : Le rôle des autres acteurs et organismes d'aide à l'emploiLes divers gouvernements ainsi que les différentes organisations doivent pouvoir mettre à disposition des mécanismes permettant d'encourager et d'appuyer les programmes d'aide à l'emploi des jeunes. En outre, différentes stratégies doivent être mises en oeuvre pour réduire la pauvreté : l'aide à l'emploi, la formation des jeunes, la mise en place du microcrédit, la valorisation de la formation professionnelle, le développement de l'esprit d'entreprise.... Dans la volonté de lutter contre la pauvreté on distingue de nombreux acteurs, ils constituent une grande diversité sur le marché du travail : l'Etat (contrôle, régulation, arbitrage) que nous avons vu précédemment, les syndicats et associations professionnelles, les ONG (coopération), le secteur privé (profit, concurrence, marché), la société civile (voix, action collective) et les organisations privées volontaires86(*). Dans une première section, nous verrons que même si ces acteurs sont nombreux il existe peu de dispositifs de recherche pour aider les jeunes à trouver un emploi convenable et de long terme. L'information sur le marché du travail doit être améliorée et les politiques visant à renforcer la demande d'emploi pour les jeunes doivent être augmentées. Dans une deuxième et dernière section, nous étudierons un exemple particulier de programme appuyé et soutenue par la CONFEJES pour promouvoir économiquement la participation des jeunes au développement. Section 1: Des dispositifs de recherches et d'informations présents mais peu développésL'insertion des jeunes sur un marché du travail « imparfait » est très difficile ce qui justifie l'intervention des pouvoirs publics et de divers organismes dont le but est de leur favoriser l'accès à un emploi, par des dispositifs ou des programmes qui visent à les aider et les assister. « Une meilleure connaissance des possibilités du marché du travail, la nature et la location de l'emploi, les conditions et possibilités salariales et de travail et l'assistance nécessaire pour exploiter cette information est vitale pour l'amélioration du fonctionnement du marché du travail. L'information sur le marché du travail, par des conseillers d'orientation compétents peut contribuer à augmenter le nombre et l'adéquation des emplois proposés par les employeurs et qui intéressent les personnes à la recherche d'un emploi, à réduire la fréquence et la durée du chômage et à augmenter en général l'efficience du fonctionnement du marché du travail87(*). » Beaucoup de jeunes se heurtent à des difficultés quand il s'agit de trouver les informations dont ils ont besoin notamment celles qui se « rapportent aux passerelles entre éducation et perspectives du marché du travail. » Ainsi, concernant les activités du marché du travail, de nombreux états africains participent à des projets pour améliorer les systèmes d'informations. L'objectif du projet mené par AFRISTAT88(*) (Observatoire Economique et Statistique d'Afrique Subsaharienne) est « d'améliorer les informations du marché du travail et de renforcer les systèmes de suivi de la pauvreté afin de disposer d'information appropriée pour la formulation, l'évaluation de politique et encourager la participation et la responsabilité rédibitionnelle dans le processus de développement. L'objectif spécifique du projet est de renforcer les capacités des gouvernements, des partenaires sociaux, des institutions nationales des pays bénéficiaires pour la collecte, l'analyse et la dissémination régulières des informations relatives au marché de l'emploi et le suivi des données de la pauvreté. » A l'issue de l'initiative pour les PPTE, ces Etats ont parallèlement élaborés des documents de stratégies de réduction de la pauvreté (DSRP89(*)) qui ont permis d'établir de grands programmes de développement. « Etant donné leur importance pour le développement des pays à faible revenu, les documents stratégiques de réduction de la pauvreté pourraient constituer un bon outil de promotion de l'emploi des jeunes », a stipulé Monsieur Makha Dado Sarr90(*), ancien Secrétaire exécutif adjoint de la CEA91(*). Par ailleurs, les jeunes doivent effectuer des choix décisifs concernant leur avenir professionnel. Il faudrait mettre à leur disposition des systèmes d'information sur l'offre et la demande de compétence sur le marché du travail tels que des documents écrits, des ateliers et des conseillers pédagogiques pouvant les renseigner sur les compétences à acquérir pour prospecter un type d'emploi, des informations concernant l'évolution des carrières correspondant à un métier particulier, internet et autres utilisations des NTIC. Or, dans beaucoup de pays, la plupart des transmissions d'informations aux jeunes sur la connaissance du monde du travail et ses caractéristiques sont limitées. Cependant, au Cameroun, le Fond National de l'emploi (FNE)92(*), engage de multiples programmes et outils de développement d'emplois (le PED programme emploi diplômés ; la PREJ insertion des jeunes diplômés en entreprise ; la semaine pour l'emploi des jeunes...). Tous les dispositifs de recherche mis en oeuvre sont certes peu nombreux, mais cela caractérise la persévérance et la ténacité des organismes et autres acteurs à fournir des efforts considérables en ce qui concerne l'amélioration de la diffusion de l'information sur le marché du travail. Par conséquent, il existe de véritables intentions pour aider les jeunes à sortir de la pauvreté et la précarité, c'est l'exemple de la CONFEJES. * 86 http://www-ilo-mirror.cornell.edu/public/french/employment/strat/download/etp28.pdf * 87 http://www.oit.org/public/french/employment/ * 88 AFRISTAT est une organisation internationale créée par un traité signé le 21 septembre 1993 à Abidjan par les 14 pays africains membres de la Zone Franc suivants: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Cte d'Ivoire, Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Elle a pour mission de contribuer au développement des statistiques économiques, sociales et de l'environnement dans les Etats membres et de renforcer leurs compétences dans ces domaines. http://www.afristat.org/?pg=10 * 89 Ç Ces documents ont pour but d'exposer les stratégies et les actions que comptent mettre en Ïuvre les pays en vue de réduire la pauvreté. Ils sont régis dans le cadre de leur mise en Ïuvre par les principes directeurs que sont la proximité, le faire-faire, la transparence, l'équité, la participation, la célérité, la complémentarité et la synergie. È * 90 Dr. Makha Dado Sarr du Sénégal, ancien Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique avec plus de 30 ans d'expérience en éducation, recherche, et analyse et planification de développement de politiques. www.nepad.org * 91 http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol20no3/203-jeunesse-emplois.html * 92 Crée le 27 Avril 1990, pour accompagner les PAS, le Gouvernement, en accord avec les bailleurs de fonds, avait mis sur pied un volet Ç Dimension Sociale È dénommé (DSA), avec une forte priorité accordée à l'emploi, en prévision des effets néfastes attendus sur ce marché. |
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