Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien ; Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec (Période : 1990-2004)( Télécharger le fichier original )par Gardy LETANG Université d'Etat d'Haïti (UEH)/Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) - Ingénieur-Agronome (Economie et de Développement Rural ) 2007 |
Figure 1 : Cercle vicieux de paupérisation de l'économie par la libéralisationSource : Conception de l'auteur, 2006, d'après PNUD, 20023-3. La disponibilité globaleLe pays connaît une détérioration progressive des capacités de ses exportations à financer ses importations19(*). Cela augmente l'insécurité alimentaire du pays surtout si l'on se réfère au rapport entre importations alimentaires et le total des exportations comme mesure du degré de cette insécurité. Les importations de produits alimentaires absorberaient 78% des devises (hormis les narcodollars) produites par les exportations. 3-3-1-. Disponibilité alimentaireLa situation alimentaire haïtienne est caractérisée par une disponibilité alimentaire insuffisante. Pour nourrir convenablement la population locale de 8 millions d'habitants en l'an 2000 et répondre aux normes de la FAO (2260 calories/ personne/ jour), il fallait un total de 1,8 millions de tonnes d'équivalent-céréale (TEC) soit 225 kg/personne/an. La production nationale contribuait à environ 980.000 TEC (CNSA, 1996), soit un peu plus de 50% des calories requises, les importations commerciales 500.000 TEC, et l'aide alimentaire entre 100.000-150.000 TEC. La disponibilité alimentaire est instable dans l'espace et dans le temps, avec un déficit structurel chronique qui se situe autour de 200.000 TEC suite à la limitation de la production alimentaire locale due à nombreux facteurs20(*). 3-3-1-1. Les importations commercialesLes importations alimentaires et les exportations agricoles ont évolué en sens inverse. En moins de vingt ans (1981-1999), ces importations ont plus que triplé pendant que les exportations continuent de baisser. Il n'a donc eu aucun effet multiplicateur pour les exportations agricoles. Ces dernières ont drastiquement baissé au profit des importations alimentaires qui désormais occupent une part importante dans les importations totales (cf. graphe 8). Depuis 1995, les importations alimentaires excèdent les exportations agricoles totales qui n'arrivent à couvrir parfois qu'entre 75% et 90% de ces importations. Suite à la seconde baisse générale des tarifs dans le cadre du programme d'ajustement structurel, les importations alimentaires occupent le tiers des importations totales. La baisse croissante de la production céréalière (plus de 30% de la production par habitant 1992-2001), amplifie la dépendance alimentaire du pays et rend difficile sa sortie de cette situation d'asphyxie des importations. 3-3-1-2. L'aide alimentaireLe volume d'aide alimentaire subit des fluctuations inter annuelles. Selon le tableau ci-dessous, il passe de 68.000 TM en 1991 à 159.000 TM en 1994. Cette aide est fournie principalement par les USA, La Communauté Européenne (CE), le Japon, le Canada et la France. * 19 Ce niveau de financement varie de 70% en 1970 à 54% en 1991, 35% en 1996 et 47% en 1998 et en 1998 le total des importations était de USD 640M soit USD 234M en produits alimentaires contre des exportations de USD 299M (BRH, 1999). * 20 http://www.50years.org/factsheets/haiti.html, ces facteurs sont : surface cultivée (déclivité des pentes, eau, situation foncière), main d'oeuvre agricole, microclimats, intrants agricoles, mécanisation agricole, politiques fiscales et douanières, absence de politique de soutien-stabilisation des prix aux producteurs et de soutien à la demande. |
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