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Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien ; Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec (Période : 1990-2004)

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par Gardy LETANG
Université d'Etat d'Haïti (UEH)/Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) - Ingénieur-Agronome (Economie et de Développement Rural ) 2007
  

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Mécanisme de la libéralisation des importations alimentaires

Vu la vitesse de la libéralisation des échanges, Haïti est classé dans le groupe des pays champions de la libéralisation des importations et parmi ceux ayant libéralisé le plus rapidement leur économie. Suivant l'indice de restriction aux échanges (IRE)16(*), l'économie haïtienne est quatre fois plus ouverte que celle des Etats-Unis et du Canada. Ce phénomène a été déroulé en deux périodes : la prise de certaines mesures en 1986-87 puis la révision de la structure tarifaire et des protections non tarifaires en 1995-96. Ainsi, l'élimination des restrictions quantitatives17(*) à l'importation et des taxes à l'exportation, le remplacement des droits de douane spécifiques par des droits ad valorem et l'abaissement du niveau général de protection ont été adoptés.

Graphique 6 : Valeur des importations alimentaires par habitant en USD

Source: COUHARDE, 2005 d'après BRH et FAO

3-2-2-4-. La tertiarisation de l'économie

Elle constitue un second phénomène à la base de la dégradation de la situation économique locale.

Graphique 7 : Évolution de la part des différents secteurs dans le PIB

Source : IHSI, Comptes Nationaux

La part du secteur tertiaire dans le PIB a crû au détriment de celle des secteurs primaire et secondaire. Elle a augmenté de 11% entre 1975/76 et 1997/98 contre une diminution de 10,3% et d'environ 1% respectivement pour celle des secteurs primaire et secondaire. L'agriculture, secteur clef de l'économie nationale, n'a qu'une valeur ajoutée de 27% du PIB contre 16% et 57% respectivement pour l'industrie et les services. Eu égard à ces données théoriques, l'agriculture en absorbant 2/3 des actifs devrait être considérée comme une branche déterminante dans la lutte contre l'insécurité alimentaire.

En dépit de tout, cette tertiairisation de l'économie n'a pas entraîné une croissance substantielle du PIB. Pour PAULVIN cité par EXANTUS (2000), cette tertiairisation est orientée vers des services peu productifs18(*) non incitatifs de la performance économique. Par exemple, dans le secteur réel, entre septembre 1991 et septembre 1994, période de marasme économique, le PIB a décrû d'environ 25% de son niveau antérieur pour une baisse moyenne annuelle de 10% du PIB per capita. En 1999, le taux de croissance du PIB était estimé à 1.8% contre 4.4% en 1995. Son taux moyen de 2.8% est faiblement supérieure au taux de 2.4% de la croissance démographique du pays pour la période 1990-98 (PNUD, 2000).

* 16 Cet indice calculé par le FMI porte ce dernier et la Banque mondiale à citer Haïti comme un exemple d'excellent réformateur.

* 17 Les tarifs douaniers sur les produits agricoles ont été réduits; ils avoisinent 5,9% en moyenne dont 3% pour le riz, avec un taux de droit maximal de 15%.

* 18 Des secteurs clés à haute valeur ajoutée (tourisme, restauration-hôtellerie) restent inexploités.

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