Effets de la Dépréciation de la Gourde par rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits Alimentaires Distribués sur le Marché Haïtien ; Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot sec (Période : 1990-2004)( Télécharger le fichier original )par Gardy LETANG Université d'Etat d'Haïti (UEH)/Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) - Ingénieur-Agronome (Economie et de Développement Rural ) 2007 |
3-2-. La crise du secteur agricole haïtien et ses origines3-2-1-. Importance économique du secteurEn Haïti, 2/3 des ménages résident en milieu rural où l'agriculture occupe un actif sur deux, mais la plupart ont également d'autres sources de revenus. L'agriculture représente 26% du PIB, 7% des exportations en 2003-04 (BRH, 2004). Elle a permis la survie de ses dépendants et à favoriser la rentrée de devises dans le pays via exportations. Graphique 4 : Contribution du secteur agricole au PIB réel Source : COUHARDE, 2005 d'après BRH, 2004 3-2-2-. Les origines de la crise du secteur3-2-2-1-. L'environnement physique des exploitationsLe secteur agricole constitué essentiellement de petites exploitations agricoles absorbe près de 45% de la population active. Ces exploitations évoluent dans un environnement caractérisé par de multiples contraintes (PNUD, 2005) telles que la mauvaise organisation du travail, la non protection du droit de propriété, l'émiettement du foncier14(*), l'utilisation des techniques culturales rudimentaires, le déficit d'infrastructure, la déforestation accélérée, la quasi inexistence de crédit agricole, les aléas climatiques etc. Tout ceci est à la base de la faible productivité du secteur connaissant une contraction de l'ordre de 1,5% (BRH, 2001). Malgré tout, son poids dans le PIB réel reste important, environ 25% en 2002-03 (BRH, 2004). 3-2-2-2-. Baisse des prix aux producteurs et baisse d'intérêtUne forte part de la population rurale active se caractérise par de petits revenus, un taux élevé de sous-emploi et de chômage déguisé. Plus de 1.2 millions d'actifs évoluent dans l'agriculture, où l'on enregistre une baisse notable de productivité due à une baisse d'intérêt, conséquence d'une baisse des prix réels aux producteurs. Face à cette situation, les producteurs ont tendance à réduire l'intensification des cultures de riz, maïs et haricot sec aussi bien que l'élevage de poulet. La valeur ajoutée des producteurs est à la baisse, et l'offre locale de ces produits a connu sur la période 1980-1998 un fléchissement sensible (CNSA, 2001). Parallèlement, on assiste à un accroissement de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur. 3-2-2-3-. Libéralisation des importations alimentairesLes causes de cette récession sont aussi liées aux mesures de politique commerciale entreprises et qui ont conduit à la mise à la casse de nombreuses entreprises, contracter la demande locale et réduire tout intérêt à produire ou à rechercher la productivité agricole. De ces mesures, l'ouverture aveugle de l'économie joue un rôle prépondérant. Conséquemment, elle favorise la contrebande quasi-légale et oriente l'économie nationale vers la priorité de la consommation alimentaire. Le démantèlement des barrières tarifaires dans le secteur agricole a été rapide et de grande ampleur15(*) (IRAM, 1998). La libéralisation des échanges a changé la rentabilité des divers actifs du secteur agricole et livre les producteurs locaux à une concurrence accrue. Malgré la suppression des taxes à l'exportation, ils n'ont pas pu profiter de nouveaux créneaux. Cette incapacité à s'ajuster à l'accroissement de la concurrence et à pouvoir profiter des opportunités actuelles est imputable en grande partie à l'handicap de la compétitivité dont souffre le secteur agricole. Graphique 5 : Compétitivité du secteur agricole haïtien relativement aux USA Source : COUHARDE, 2005 ; d'après OCDE et BRH * 14 75% des exploitations ont une superficie de moins de 2 ha, d'où la limitation de l'économie d'échelle * 15 / IRAM ; tarification des produits agricoles en Haïti ; 1998. |
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