CONCLUSION
Dans ce travail, qui nous a amené à
vérifier de l'application, en RDC, de la Convention relative aux droits
de l'enfant (CDE) durant la période allant de 1 990 à 2000, nous
avons essayé de faire ressortir la valeur de l'enfant et le niveau de
respect de ladite Convention dans notre pays, qui l'a aussi ratifiée.
Nous avons ainsi examiné les différents aspects
de ladite Convention dans sa structure, son organisation, son
fonctionnement«, et nous en avons analysé les principales
dispositions autant que le respect de l'application de ces dernières
dans notre pays au regard de quelques textes légaux en vigueur en la mat
i è re.
Alors que dans toutes les décisions concernant les
enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées
de protection sociale, des tribunaux et autres, l'intérrt
supérieur de l'enfant doit rtre une considération primordiale,
nous avons pu constater de par cette analyse que la législation en
vigueur en RDC,
concernant les enfants, comporte d'une manière
générale, des
insuffisances sur les questions intéressant
particulièrement la protection de l'enfant, étant donné
notamment que plusieurs de ses dispositions demeurent peu appropriées,
peu adaptées voire lacunaires au regard de la CDE.
La mentalité collectiviste des Congolais ne permet pas,
généralement, à l'enfant d'avoir une vie individuelle dans
la société, pouvant favoriser son épanouissement et son
développement. Ce dernier vit plutôt dans un environnement
où il est souvent traumatisé et qui, dans certaines situations et
circonstances, pourrait le pousser à la révolte pour la
quête de ses droits à la vie, avec risque de poser des actes
nuisibles et aux conséquences incalculables. Pourtant,
l'intérrt
supérieur de l'enfant n'est pas synonyme de libertinage,
mais plutôt l'éducation à exprimer ses opinions.
De tout ce qui précède, et par le fait que sur 1 05
enfants de la rue interviewés lors de notre descente sur terrain :
- 24 nous ont dit qu'ils étaient dans cette situation
parce que leurs parents les ont taxés de sorciers et les ont finalement
chassés et abandonnés ;
- 22 nous ont déclaré s'être
réfugiés pour n'avoir plus eu de soutien après le
décès du papa et/ou de la maman ;
- 14 nous ont dit avoir préféré l'exode
rural d€ à la fuite de la guère à l'est de la RDC,
mais abandonnés à leur triste sort même par le Gouvernement
congolais;
- 9 nous ont avoué avoir fui la faim due à la
pauvreté au sein de leurs familles respectives ;
- 5 nous ont carrément dit que cette vie de rue leur
plaisait ;
- 31 ont refusé de nous répondre ;
Aussi, ayant observé, lors de notre descente au Site de
SOCOPAO de la commune de Limite à Kinshasa, abritant des
déplacés de guerre, que :
- la plupart d'enfants y trouvés sont victimes de
malnutrition et mal vêtus;
- le plus grand nombre d'enfants ne vont plus à
l'école suite à la pauvreté et aux mauvaises conditions de
vie de leurs parents.
- ceux qui vont à l'école ne savent pas
répéter leurs leçons à cause de mauvaises
conditions de leur hébergement, et y sont très irréguliers
pour les uns et n'achèvent pas l'année scolaire pour les autres
;
- lors des pluies drainant alors des matières
fécales souvent éparpillées dans ledit site de par
l'absence des installations sanitaires appropriées, les enfants n'ont
pas d'autres choix que de marcher pied-nu dans les espaces de leur site,
s'exposant ainsi aux diverses maladies ;
- plusieurs de ces enfants se droguent et se soulent avec des
boissons souvent non produites selon les normes en matière, et que des
jeunes filles y sont abusées au bénéfice entre autre d'un
pain à croquer et, aussitôt en grossesse, sont obligées de
procéder aux avortements entre autre par défaut de moyens pour
passer à des consultations prénatales, accoucher ou élever
les bébés etc.,
Nous avons jugé opportun de faire quelques suggestions
suivantes pouvant permettre de rendre beaucoup plus efficace la protection des
droits de l'enfant dans notre pays :
- que la RDC veille minutieusement à l'application de
ladite Convention en tenant compte, dans ses textes juridiques, du besoin
réel et constant de protection de l'enfant, et du bénéfice
d'une certaine faveur de l'enfant par rapport à l'adulte ;
- que la RDC prenne des mesures nécessaires pour faire
large diffusion, sur toute l'étendue de son territoire, des principes et
dispositions tant de la CDE que de ses textes juridiques concernant la
protection de l'enfant, aux fins de les faire connaître à ses
citoyens, notamment en faisant recours aux organisations non gouvernementales
capables de sensibiliser et de conscientiser les gens en matière;
- que la RDC renforce la promotion de changement de
comportement fondé sur le respect de la légalité, tout en
arrêtant des stratégies particulières pour ce qui est des
droits des enfants.
Enfin, estimant n'avoir pas tout dit ni n'avoir rien dit en
rapport avec l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant en
RDC, nous pensons que notre travail pourra porter tant soit peu une
contribution dans l'orientation d'autres chercheurs appelés à
aborder un tel sujet, qui a laissé en nous beaucoup de rancoeurs.
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