Le rôle des investisseurs institutionnels dans la gouvernance des sociétés cotées( Télécharger le fichier original )par Koussay AMMAR Université Bordeaux IX - DEA en Science de Gestion 2003 |
1- Les fonds de pension :Un fond de pension est une institution financière chargée de collecter, de détenir et d'investir des actifs en vue d'assurer le paiement de prestations futures à ses adhérents. (Jeffers et Plihon, 2002). Les fonds de pension se sont surtout développés dans les pays qui pratiquent les systèmes de retraite par capitalisation, en particulier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. En revanche, dans les pays d'Europe continentale, où prédominent les systèmes de retraite par répartition, les fonds de pension ont un poids encore faible. Les dirigeants du fonds de pension sont responsables des décisions de gestion qu'ils prennent au nom des adhérents au fonds. Il peut décider de gérer l'argent avec l'aide d'une équipe interne (in house management) ou de déléguer la responsabilité de gestion de portefeuille à un gestionnaire externe (money manager). Monks et Minow (1995) considèrent que suite aux changements des prestations et du fait qu'ils deviennent des actionnaires presque permanents, les fonds de pension sont des investisseurs de long terme idéal. Useem (1993)16(*) indique que dans la majorité des exemples concernant l'activisme des zinzins, les fonds de pension sont à l'origine de diverses attaques contre le management des entreprises. Ces attaques se manifestent par des pressions sur le dirigeant pour l'adoption de certaines réformes dont ceux qui touchent aux principes de corporate governance et les rémunérations des dirigeants (Monks et Minow, 1995). En effet, contrairement à leurs homologues assureurs ou banquiers, la plupart des fonds de pension n'entretiennent pas d'autres relations avec les entreprises que celle d'actionnaire. Comme le souligne Black (1990), « les gestionnaires de fonds de pension ne font pas d'affaires avec les dirigeants d'entreprise. Si bien qu'ils ne sont pas directement concernés par le fait que ceux-ci apprécient ou non leurs votes lors des assemblées générales ». Selon l'étude de Beldona et al (1998), les fonds de pension, en tant qu'actionnaires, ont des relations positives avec les dépenses en investissement et en R&D, et une relation non significative avec le budget publicitaire. Le résultat le plus important de cette étude est de montrer que les fonds de pension investissent dans des firmes ayant de perspectives stratégiques en R&D.
En effet, il existe deux types de fonds de pension : les fonds à prestation définies DB (defined benefit) et les fonds contribution définies DC (defined contribution). A. Les fonds à prestations définies (DB) : Ils sont financés en général par l'employeur, et ils s'engagent à verser aux adhérents lors de leur départ en retraite une pension égale à une fraction de leur salaire, sur la base de nombre d'années d'ancienneté. Le risque financier est donc entièrement assumé par le fonds (Jeffers et Plihon, 2002). Selon Baudru et Kechidi (1998), ce risque doit couvrir une obligation de résultat. Il en découle des mécanismes de financement qui donnent le primat, sur le long terme, à des politiques de placement prudentielles (visant à minimiser, au travers des techniques de gestion de portefeuille, le risque spécifique à chaque titre ou à chaque marché sur lequel le fonds intervient). Ainsi, le placement de ce type de fonds est par nature assez marquée par sa composante obligataire. Il est logique que ces acteurs, dont le fonds CalPERS est l'un des représentant les plus typiques, aient développé des principes de corporate governance applicables à l'ensemble des sociétés cotées (Baudru et Kechidi, 1998). B. Les fonds à contributions définies (DC) : Dans ce type de fonds le risque est envoyé aux salariés et le trust (l'employeur) n'assure qu'une fonction de sélection des gestionnaires pour tiers. Ce sont ces derniers qui proposent leurs services aux salariés pour leurs placements sur des plans individualisés. Comme ces régimes sont en outre à cotisations définies, il n'existe aucune obligation de résultat, mais plus simplement une obligation de moyen pour le trust, celle de sélectionner les meilleurs gestionnaires. Cette sélection sera donc effectuée en fonction des performances réalisées par ces gestionnaires pour tiers. Cela va conduire à une situation de concurrence féroce entre les gestionnaires. Elle se traduit par la recherche de rendements financiers les plus élevés Cette donnée structurelle du fonctionnement du marché de la délégation de gestion des fonds DC est une marque essentielle de leurs comportements. Elle les conduit à mettre en oeuvre des politiques caractérisées par l'obtention de couples rentabilité- risque plus élevés (Baudru et Kechidi, 1998). * 16 Cité par Beldona et al (1998) |
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