4.3 Niveau
socio-économique, facteurs de risque cardio-vasculaire et maladies
cardio-vasculaires
4.3.1 Inactivité
physique
Même dans la petite proportion de participants qui vont
au travail à pied, le taux de sujets à faible N.S.E est le plus
élevé. La majorité de participants restant
(approximativement presque 90%) peuvent être considérée
comme inactifs puisque allant en véhicule au travail. Cela suppose que
toutes les catégories de N.S.E sont exposées au risque
liée à la faible activité physique (62).
4.3.2 Tabagisme et
alcoolisme
Le tabagisme n'est pas influencé par le gradient
socio-économique, il se répartit aussi bien dans le niveau
socio-économique moyen qu' élevé tel que noté par
Longo-Mbenza (82). Mais dans les pays développés, il est
observé une fréquence significativement plus élevée
de tabagisme à la cigarette chez les ouvriers (2, 37, 39-41).
Il est difficile de comparer le taux de tabagisme courant et
quotidien estimé à 9,8% dans la présente étude
à celui d'antécédents personnels de tabagisme non
précisé compté à 19% par Mbala au sein de la
même entreprise en 1994 (15).
Par contre l'alcoolisme est significativement plus
élevé dans les niveaux socio-économiques faible et
élevé, la relation entre le niveau socio-économique et
consommation d'alcool étant en forme de U.
Dans les pays développés, la consommation
d'alcool est plus élevée chez les femmes de niveau
socio-économique élevé (102-105), alors qu'il existe une
association inverse entre le niveau socio-économique et la consommation
d'alcool chez les hommes (102, 106). Des études contradictoires sont
aussi rapportées chez l'homme (104, 107) et en dépit de la non
variation de la fréquence cardiaque, de l'axe électrique de QRS
et de la pression artérielle systolique avec les gradients
socio-économiques, la relation de l'HTA avec le niveau
socio-économique est aussi en forme curvilinéaire en U similaire
à la relation de la consommation d'alcool avec le niveau
socio-économique. Mais la relation significative et positive entre le
stress, la PAD et le niveau socio-économique est de type
linéaire. Toutes ces données semblent entrevoir le rôle
protecteur de la consommation modérée d'alcool vis-à-vis
de l'HTA au sein du niveau socio-économique moyen.
Dans le British regional hearth study, l'ajustement pour la
consommation d'alcool ensemble avec l'I.M.C explique environ 80% de l'effet du
niveau socio-économique sur la pression artérielle des hommes
(108).
Dans d'autres études, une association négative
entre niveau socio-économique et P.A persiste après ajustement
pour la consommation d'alcool et d'autres variables (109-112).
Dans l'étude l'INTERSALT, l'ajustement pour l'alcool,
l'I.M.C, le tabagisme, l'excrétion de Na+ et de K+
annulent l'association significative entre le niveau socio-économique et
la P.A (105).
Il existe de rares études dans les pays en voie de
développement, démontrant l'action de l'alcool sur l'association
directe entre la pression artérielle et le niveau
socio-économique. Au Nigeria où le niveau socio-économique
est positivement associé à la pression artérielle, la
consommation d'alcool est plus élevée au sein de niveau
socio-économique faible (113).
En Inde, l'association positive entre le niveau
socio-économique et la pression artérielle est
indépendante de la consommation d'alcool, étude sans
précision des caractéristiques du niveau socio-économique
dans la consommation d'alcool (114). Dans la présente étude,
à ce niveau préliminaire d'analyse univariée sans
ajustement pour la consommation d'alcool et d'autres variables, le niveau
socio-économique est directement corrélé aussi bien
à la P.A.S qu'à la pression artérielle diastolique. Dans
la même ville de Kinshasa, Longo-Mbenza et coll. observent des valeurs de
P.A.S et P.A.D les plus élevées au sein du niveau
socio-économique faible, donc une association inverse entre la P.A et le
niveau socio-économique (115).
La consommation excessive d'alcool détermine de
façon probable une élévation significative des chiffres
tensionnels et ce indépendamment de l'influence du poids corporel, du
tabagisme et du niveau éducationnel de noirs sud-africains (116).
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