CHAPITRE I. GENERALITES
1.1. La grossesse
Chaque année, plus de 200 millions de femmes attendent
un enfant. La plus part des grossesses se terminent par la naissance d'un
enfant vivant sans qu'il se pose de problème pour la mère.
Cependant il arrive que la naissance d'un enfant ne soit pas comme elle devrait
l'être, un événement heureux; c'est au contraire un moment
de détresse d'angoisse et de souffrance qui peut même avoir une
issue fatale.
Trop souvent, les besoins de la femme en couches sont
méconnus, d'où le risque d'incapacité ou de
décès chez la mère, chez le nouveau-né ou chez les
deux à la fois.
L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S)
évalue à 15 % environ la proportion de toutes les femmes
enceintes qui ont besoin de soins obstétricaux d'urgence sans lesquels
elles souffriront de troubles d'incapacités à long terme.
Chaque année, les complications de la grossesse
coûtent la vie à 580.000 femmes et les causes de ces
décès sont les mêmes dans le monde entier. L'on estime que
127.000 d'entre elles, soit 25 % meurent d'hémorragie, 76.000 soit 15 %
d'infection, 56.000 soit 12 % de troubles hypertensifs de la grossesse 38.000
soit 8 %, des suites d'un accouchement dystocique, et presque 67.000, soit 13 %
des suites d'un avortement. Environ 20 % des femmes meurent des suites d'une
maladie aggravée par la grossesse, telles que le paludisme,
l'anémie ferriprive, l'hépatite, la tuberculose ou une
cardiopathie (13).
1.2. Hypertension de la grossesse
1.2.1. Pré-éclampsie
Le développement progressif d'une hypertension
artérielle, d'une protéinurie et d'oedème au cours de la
grossesse est habituellement dû à la pré-éclampsie,
notamment chez la primigeste.
Ces anomalies deviennent typiquement apparents dans la
dernière partie du 3ème trimestre et s'aggravent
jusqu'à l'accouchement. Chez certaines patientes cependant, les
symptômes peuvent commencer dès la seconde moitié du
2ème trimestre alors que chez d'autres la survenue est
retardée jusqu'à l'accouchement et même aux 48 heures du
post-partum(14).
Physiopathologie
Classiquement considérée comme maladie des
hypothèses, la pré-éclampsie apparaît aujourd'hui
comme la conséquence d'une maladie maternelle endothéliale
liée à la présence d'un placenta. L'hypertension
gravidique, l'oligurie, les troubles de l'élimination urinaire de
sodium, l'hyper- uricémie sont de nombreux événements
tardifs, bien qu'essentiels sur le plan clinique, dans l'évolution du
processus physiologique. Avant de proposer un schéma physiopathologique
intégré, nous décrirons les anomalies placentaires et les
troubles de la placentation à l'origine de la
pré-éclampsie.
|