4.1.2 Non suivi des CPN
Dans la présente étude, le non-suivi des CPN
multiplie par deux le risque de survenue de pré-éclampsie
sévère, mais triple le risque de survenue de
l'éclampsie.
En effet, la négligence de consultations
prénatales est le principal facteur favorisant la survenue de la
pré-éclampsie sévère et de l'éclampsie dans
les pays pauvres (7,9,11,34-36).
Toutefois dans une étude réalisée aux
Cliniques Universitaires entre 1981 et 1982 (24), le suivi des consultations
prénatales n'a pas été retenu comme facteur de risque
d'éclampsie sur une série fort limitée de 28 cas.
En général le niveau d'instruction bas des
femmes africaines identifiées comme facteur de risque d'éclampsie
(7) ne permet pas la compréhension et l'utilité de la
surveillance prénatale. Ce niveau d'instruction bas, quoique non
précisé dans la présente étude et la
pauvreté expliqueraient l'importance du pourcentage des femmes sans CPN
(57,9%) dans la population totale, 43,8% en cas de pré-éclampsie
sévère et 52,2% des femmes avec éclampsie) comme
rapporté à LOME (7). Ceci suscite une inquiétude et fait
poser un certain nombre des questions sans réponses dans une Ville de
KINSHASA avec plusieurs maternités dans chaque Commune. Le taux de
toxémie gravidique compliqué d'éclampsie sans surveillance
prénatale à ABIDJAN (25) et à LOME (39) relevaient
respectivement 63,2% et 68,4%, taux de loin supérieur observé
à celui de la présente étude.
Mais le taux d'éclampsie sans suivi de CPN à
BRAZZAVILLE (42%) (37) est de loin inférieur à celui
rapporté par la présente étude.
L'éclampsie dans sa forme classique est survenue rare
dans les pays développés (40-42), du fait que l'on intervient de
plus en plus précocement et ce dès l'apparition d'un des trois
signes de la pré-éclampsie. La surveillance des grossesses par un
personnel de santé formé, le dépistage des grossesses
à risque d'une part, peuvent expliquer la rareté de cette
pathologie.
La consultation prénatale de qualité,
répondant à des objectifs précis permet de dépister
les grossesses à bas risque de celles à haut risque.
4.2 Pronostic maternel
La présente étude ne déplore aucune mort
maternelle au sein des mères avec pré-éclampsie
sévère tel que rapporté en TUNISIE (4). Le progrès
de la réanimation et l'amélioration de la prise en charge des
grossesses compliquées de pré-éclampsie ont
contribué à la diminution de la mortalité maternelle aux
Etats-Unis. Sachs (Etats Unis) a fait une étude où la
mortalité maternelle était de 50 pour 100 mille naissances en
1997, taux qui est passé à 10 pour cent mille naissances
actuellement et en TUNISIE (43 et 4)
Contrairement au taux bas de mortalité maternelle
observée il y a 20 ans chez les éclamptiques de KINSHASA (24),
à LIBREVILLE (9) et à LOME(7), la présente étude
dégage l'éclampsie comme facteur de mauvais diagnostic maternel.
En effet, il était noté dans la présente étude plus
d'accouchements prématurés, des césariennes, de
décollement prématuré du placenta normalement
inséré, d'hémorragie de la délivrance, d'oligurie
et de décès chez les éclamptiques que chez les
témoins.
Ces complications obstétricales largement
rapportées ailleurs (37,44-46) et la mortalité maternelle
(rendant compte de 42%-57% de décès maternel) toutes dues
à l'éclampsie (44,47-48) appèlent un renforcement de la
prise en charge des patientes éclamptiques admis à l'HGK.
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