Autres types des syndromes hypertensifs de la
grossesse
L'Hypertension artérielle essentielle
L'hypertension artérielle constitue un facteur de
risque important pour survenue d'une pré-éclampsie
surajoutée (risque relatif x 10).
En l'absence d'histoire d'hypertension artérielle, la
distinction entre la pré-éclampsie et l'hypertension essentielle
peut-être difficile.
En effet, la pression artérielle diminue classiquement
au cours des premiers trimestres. Une patiente avec une hypertension
préexistante peut-être normotendue lorsqu'elle est vue pour la
première fois au cours de la grossesse. Dans ce cas, différents
éléments permettent de rétablir le diagnostic :
1. La date : la survenue d'une hypertension artérielle
avant la 20ème semaine est habituellement due à une
hypertension en sous-jacente plutôt qu'une pré-éclampsie;
2. L'âge : la pré-éclampsie est
habituellement plus fréquente chez les primigestes à la fois
très jeunes, moins de 20 ans ou plus âgées plus de 35 ans.
L'hypertension essentielle sous-jacente est plus fréquente chez des
femmes plus âgées. L'âge est donc un critère de
diagnostic différentiel utile essentiellement chez les jeunes
primigestes.
Hypertension gestationnelle
La survenue d'une hypertension artérielle transitoire
est généralement modérée sans protéinurie et
parfois observés à la fin du 3ème trimestre.
Celle qui est appelé parfois hypertension
gestationnelle a peu d'effet délétère sur la mère
ou le foetus. Cette hypertension typiquement se résoud peu de temps
après la délivrance mais peut également récidiver
à l'occasion de grossesses ultérieures.
La signification précise de cette forme d'hypertension
n'est pas bien connue. Il est vraisemblable que cette forme d'hypertension
gestationnelle reflète assez souvent une tendance sous-jacente à
développer ultérieurement une hypertension artérielle
essentielle.
Hypertension exacerbant une maladie rénale
sous-jacente
L'atteinte rénale peut être l'une des
manifestations de la pré-éclampsie et inversement une maladie
rénale prédispose à la survenue d'une
pré-éclampsie (risque relatif x 20) notamment d'une forme
sévère et précoce.
3. La protéinurie est présente et augmente avec
le temps au cours de la pré-éclampsie alors qu'elle est tout
à fait inhabituelle au cours d'une hypertension essentielle.
4. Concentration d'acide urique plasmatique : la
pré-éclampsie est classiquement associée à une
hyper-uricémie au-dessus de 55 mg/l (327 mol / l). Cette anomalie est
présumée refléter l'augmentation de la réabsorption
d'urates, induits par l'ischémie rénale.
Au cours de l'hypertension essentielle
révélée au cours de la grossesse, la concentration
plasmatique d'urates est très inférieure à ces valeurs
inférieures à ces valeurs sauf si la patiente est traitée
par diurétiques.
5. Calciurie : l'excrétion urinaire de calcium tend
à être base inférieure à 100 mg par jour (2,5
mmol/l) au cours de la pré-éclampsie et ceci pour des raisons
inconnues. Chez les femmes normotendues ou avec une hypertension essentielle,
la calciurie est classiquement normale, supérieure à 200 mg par
jour au cours du 3ème trimestre.
6. Evolution : l'hypertension tend à se résoudre
dans les 2 à 6 semaines après l'accouchement en cas de
pré-eclampsie alors que les valeurs tensionnelles restent
élevées au cours de l'hypertension essentielle.(14)
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