CHAPITRE 1. GENERALITES
1.1. Définition
L'hémiplégie est un trouble de la commande
motrice, souvent associée à des désordres du tonus et
à des troubles de la sensibilité. Elle se traduit en terme
d'incapacité, essentiellement par une perte de fonctions de marche,
d'activité gestuelle et de préhension. Les fonctions
supérieures psychologiques et intellectuelles peuvent être
affectées également. Les organes de sens sont souvent
concernés (13).
1.2. Epidémiologie
L'hémiplégie est la première cause de
handicap physique et mental de l'adulte. Son incidence est
évaluée à 1,5 pour 1000. Sa prévalence,
estimée entre 5 et 8 pour 1000, progresse régulièrement du
fait de la réduction de la mortalité des patients
hémiplégiques et des personnes âgées.
1.3. Etiologie
Les causes de l'hémiplégie sont essentiellement
vasculaires (AVC :malformation vasculaire congénitale,
ramollissement cérébral et hémorragie) mais aussi
traumatiques, tumorales ou infectieuses (13).
L'AVC appelé aussi attaque cérébrale, est
provoqué par une mauvaise irrigation du cerveau due à l'occlusion
d'une artère cérébrale (ischémie) ou par une
hémorragie cérébrale due à la rupture d'un vaisseau
sanguin. Une paralysie ou un engourdissement du bras, de la jambe, du visage ou
de tout un côté du corps (hémiplégique), un
déséquilibre inexpliqué, une diminution ou une perte de la
vision d'un oeil, un mal de tête sévère, soudain et
inhabituel, une aphasie ou une dysarthrie. Tels sont les principaux
symptômes de l'attaque cérébrale, variables selon la
gravité et la localisation de la lésion
cérébrale.
Les facteurs de risque sont multiples : l'âge
avancé, l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'alcoolisme, le
diabète sucré, l'hypercholestérolémie, la
malformation vasculaire, les anomalies cardiaques susceptibles de favoriser la
formation des caillots qui migreront jusque dans les artères
cérébrales (13).
Le pronostic est influencé par :
- le type de la lésion ;
- son étendue ;
- l'âge ;
- les facteurs de co-morbidité ;
- la précocité de la prise en charge
médicale, chirurgicale et en rééducation ;
- le côté atteint.
1.4. Troubles
On distingue deux types de troubles : les troubles
moteurs et les troubles associés. Ces derniers sont dus à
l'atteinte des zones proches de la zone motrice :
- aphasie ;
- trouble de la perception visuelle et
visuo-spatiale ;
- agnosie ;
- apraxie ;
- héminégligence ;
- troubles des réactions émotionnelles ;
- hémiasomatognosie ;
- hémiagnosie ;
- hémianopsie ;
- épilepsie ;
- paralysie faciale ;
- trouble de la respiration ;
- trouble de la nutrition ;
- troubles sphecteriens.
Tous ces troubles vont gêner la
récupération motrice. L'atteinte de l'hémisphère
gauche entraîne souvent des troubles du langage et de l'organisation de
la pensée (34).
L'atteinte de l'hémisphère droit entraîne
souvent des troubles de la formation des images et du positionnement dans
l'espace.
Il est admis qu'à déficit moteur égal,
les hémiplégies gauches ont moins bon pronostic que les
hémiplégies droites (conséquence de la
désorganisation des fonctions cognitives).
Dans le cadre des atteintes vasculaires, les atteintes
hémorragiques ont peu de troubles associés alors que les embolies
(ischémiques) qui provoquent un ramollissement cérébral
sont susceptibles d'être accompagnées de gros troubles
associés.
L'hémiplégie n'est pas qu'un trouble moteur mais
entraîne aussi une désorganisation des fonctions
supérieures corticales. L'hémiplégique n'aura pas du tout
les mêmes troubles associés à l'hémisphère
atteint est le dominant ou non. La différence de ces troubles
entraîne un comportement du thérapeute tout à fait
différent. Celui-ci devient pour le traitement des
hémiplégiques un psychomotricien. Le thérapeute est
là pour permettre au malade de gagner, un niveau moteur le plus
évolué possible vers lequel il ne saurait pas aller seul en
suivant la récupération naturelle. Il faut un éventail de
techniques importantes pour que le malade ne soit jamais mis en position
d'échec. Un travail est toujours possible en fonction des
possibilités motrices du moment considéré. Les bilans sont
intimement liés au traitement car il faut évaluer les
possibilités motrices du moment et présenter un exercice que le
malade pourra effectuer sans erreur.
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