CYCLE VIRAL DU VIH
La particule virale se fixe sur la cible cellulaire par
interaction de la gp 120 (glycoprotéine de 120 KD) et de la
molécule CD4, ce qui découvre la glycoprotéine
transmembranaire gp41 (hydrophobe).
Une des extrémités de la gp41 s'introduit dans
la membrane cellulaire et cet accrochage engendre la fusion entre la membrane
virale et la membrane cellulaire. Une nouvelle protéine CD26 vient
d'être identifiée comme un corécepteur aidant le virus
à pénétrer dans la cellule.
L'enveloppe virale conditionne donc l'infectivité du
VIH puisqu'il s'attache spécifiquement à la cellule qu'il infecte
par l'intermédiaire de ses glycoprotéines d'enveloppe.
Après la liaison spécifique de la gp120 avec la
molécule CD4 à la surface cellulaire, le VIH s'introduit dans la
cellule. Cette liaison est également très efficiente puisque
l'affinité de la gp120 pour la molécule CD4 est plus grande que
l'affinité du complexe majeur d'histocompatibilité Classe II
(MHC) pour CD4 (KLATZMANN D. et al., 1984). Libéré de son
enveloppe, le VIH perd sa capside et assiste à la transcription de l'ARN
génomique en ADN par la transcriptase inverse. Grâce à une
enzymée codée par le VIH (intégrase), une partie de l'ADN
viral est intégrée dans l'ADN cellulaire de la cellule
hôte.
Une latence apparaît alors, caractérisée
par l'inactivité des gènes viraux et l'absence de synthèse
des antigènes viraux. Le VIH intracellulaire, intégré
dans le génome de la cellule hôte infectée sous forme
d'ADN, se met ainsi à l'abri des attaques du système immunitaire.
Cette intégration de la copie d'ADN rend le VIH difficilement
détectable par les techniques sérologiques classiques et
correspond à l'état du porteur séropositif
asymptomatique.
L'exposition à des stimuli exogènes (surtout
herpès virus ou virus d'Epstein-Barr) active le VIH latent pour la
poursuite du cycle de réplication du virus.
LES CIBLES CELLULAIRES DU VIH
Les anomalies induites par l'infection VIH ne sont pas
restreintes à la seule déplétion des lymphocytes CD4.
Elles concernent aussi les monocytes, les macrophages, les lymphocytes B, les
lymphocytes CD8, les cellules dendritiques folliculaires, les cellules
nerveuses, les cellules de Langerhans, les précurseurs
médullaires, les cardiomyocytes, les cellules de la rétine, les
cellules épithéliales rénales, les cellules
trophoblastiques, les cellules du col utérin et les cellules de la
muquese rectale.
LES MECANISMES DE LA LYMPHOPENIE CD4
Les lymphocytes CD4 sont une des cibles cellulaires
privilégiées du VIH. L'atteinte des lymphocytes CD4, une des
causes de l'immunodépression et élément essentiel de
pronostic au cours de l'infection par le VIH, est la conséquence d'une
déplétion multifactorielle.
Les mécanismes évoqués, non mutuellement
exclusifs, sont :
- l'effet cytopathogène du VIH n'est probablement en
cause que pour un faible nombre de cellules ;
- la cytotoxicité cellulaire dépendant des
anticorps ;
- les phénomènes autoimmuns (anticorps ani-CD4,
anti-HLA classe II) ;
- la mort cellulaire programmée ou apoptose (par
interaction moléculaire gp120-CD4 ou action de superantigènes)
;
- la production de cytokines (boucles d'amplification entre le
TNF et le VIH) ;
- l'infection des progéniteurs lymphocytaires ;
- les cofacteurs infectieux (virus, bactéries).
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