AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES
La propagation du VIH dans cette région a
débuté au même moment qu'aux USA. Déjà en
1993, le recensement a rapporté 250.000 cas de SIDA et un cumul de 1,5
million d'individus infectés par le VIH (WHO, The HIV/AIDS, 1993).
Dans les îles Caraïbes, l'infection à VIH
est une véritable mosaïque de données
épidémiologiques liées aux spécificités
locales. La transmission du VIH par la pratique de l'homosexualité
masculine est prédominante à Trinidad, à Tobago, à
Barbados et à Guyane (BARTHOLOMEW C. et al., 1987). La toxicomanie et
le sexe ont élu domicile à Bahamas, à Bermuda et au Puerto
Rico (LEWIS P. et al., 1989).
Le mythe des Haïtiens avait défrayé la
chronique au début de 1982. Les Haïtiens constituaient
historiquement une entité de sujets à risque de SIDA, en raison
du nombre important des cas de transmission hétérosexuelle (PAPE
J.W., 1988). Cependant, c'est par leur forte appartenance aux drogués
et aux homosexuels qu'ils ont été contaminés et non pas
pour leur localisation géographique.
AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
Le Zaïre, le Rwanda et l'Ouganda sont des pays
endémiques du VIH-1. Le VIH-2 a été isolé chez des
patients de l'Afrique de l'Ouest, de l'Angola et du Mozambique (DE COCK K.M.,
1991).
Le contrôle sanitaire est on ne peut pus précaire
dans la région africaine au sud du Sahara. En juin 1993, l'OMS a
estimé à plus de 1,5 million de cas de SIDA en Afrique noire
même si le diagnostic n'est pas toujours porté et les cas non
recensés en totalité (WHO, The HIV/AIDS, 1993). Une maladie
dénommée "SLIM" en Ouganda correspondrait au SIDA africain.
La prévalence de l'infection à VIH dans la
population africaine dépasse les 10% ; elle est de 50 à 80% chez
les femmes prostituées avec des ulcérations génitales
(maladies sexuellement transmissibles = MSD). Le comportement sexuel y joue un
grand rôle chez des jeunes adultes (entre 20 et 40 ans) en intense
activité sexuelle : à Nairobi, capitale du Kenya, 66% des
prostituées provenant d'un milieu économiquement
défavorisé et ayant 963 partenaires par an sont VIH positives et
31% de celles ayant un niveau de vie élevé et un nombre moyen de
partenaires par an de 124 deviennent séropositives pour le VIH
(TEMMERMAN M. et al., 1992).
L'incidence de la séroconversion VIH va de 0,3 à
5% (NKOWANE B.M., 1991). Les hommes et les femmes sont infectés dans
des proportions égales malgré quelques variations
géographiques du sex ratio : 1 homme pour 1,2 femme au Zaïre et en
Ouganda et 2 hommes pour 1 femme en Côte d'Ivoire.
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