2.2.5. ETIOLOGIES DES PERICARDITES
A l'admission, une première ponction
péricardique a ramené un liquide sérohématique chez
les patients VIH positifs et un liquide séro-fibrineux chez les VIH
négatifs. Les résultats des analyses effectuées sur ce
liquide sont rapportés au tableau 6 : 75% (n = 24) de
péricardites liquidiennes sont d'étiologie tuberculeuse chez les
patients VIH négatifs contre 25% (n = 8) chez les VIH positifs
(différence significative avec p < 0,05) ; alors que 65,7% de
péricardites (n = 21) sont probablement déterminées par le
VIH et 9,3% (n = 3) par le sarcome de Kaposi dans le groupe VIH+.
Tableau 6 - Etiologie des péricardites à
l'admission
chez les VIH+ versus VIH-
Etiologie
|
VIH+
n = 32
|
VIH-
n = 32
|
p
|
Mycobacterium tuberculosis
|
8(25%)
|
24 (75%)
|
<0,05
|
Anoeba Hystolitica
|
0
|
1 (3%)
|
|
Staphylococcus aureus
|
0
|
4 (12%)
|
|
Sarcome de Kaposi
|
3 (9,3%)
|
0
|
|
Influenza
|
0
|
3 (9%)
|
|
VIH (probable)
|
21 (65,7%)
|
0
|
|
Une deuxième ponction péricardique a
été effectuée pour non assèchement de
l'épanchement péricardique au-delà de 10 semaines
d'évolution de 21 péricardites VIH probables. Le Mycobacterium
tuberculosis a été incriminé comme facteur
étiologique dans 19 cas/21 de péricardites (90,5%) et le sarcome
de Karposi dans 2 cas/21 (9,5%).
2.2.6. EVOLUTION DE L'INFECTION A VIH ET DE LA PERICARDITE
LIQUIDIENNE
L'évolution de l'immunodéficience est
particulière en trois ans : et en fonction de leur taux initial de CD4,
2 patients sur 11 (18%) avec CD4 500/mm3, 11 sur 18 (61%) avec
CD4compris entre 200 et 499/mm3 et 3 sur 3 (100%) avec
CD4<200/mm3 ont connu une progression vers le stade SIDA (Figure
4).
Figure 4
Taux de progression verssw le SIDA en 3 ans d'observation
par référence
au taux initial des CD4
Les manifestations cliniques du SIDA apparaissent dès
la deuxième année d'observation. Il s'agit souvent
d'amaigrissement > 10%, de la diarrhée chronique, de la fièvre
chronique, de la lymphadémopathie généralisée, de
la candidose oesophagienne et de la méningite à cryptocoque. Au
total 16 patients VIH positifs (50%) ont progressé vers le stade SIDA
endéans 3 ans, soit un taux de passage annuel vers le SIDA de 16,6%.
Les figures 5 et 6 présentent la fréquence
cumulée et liée au temps de l'incidence des péricardites
liquidiennes en présence ou non de l'infection à VIH. Au cours
de l'étude, une explosion de cas de péricardite liquidienne a
été notée chez les patients VIH positifs (r = 0,67 ; pente
= 0,50) alors que la fréquence des cas de péricardite liquidienne
VIH amorce une tendance à la baisse (r = 0,37 ; pente = 1,8).
Figure 5
Incidence mensuelle cumulée des péricardites
chez les sujets
séropositifs (HIV+) et séronégatifs
(HIV-) pour le VIH
Figure 6
Droites de régression théoriques
calculées en fonction de l'incidence mensuelle des péricardites
chez les patients VIH séropositifs (HIV+) versus
séronégatifs (HIV-) : impact de la pandémie VIH sur
l'incidence multipliée des péricardites chez le noir
africain.
La durée moyenne d'hospitalisation (10 semaines) est
similaire dans les deux groupes de patients. La mortalité
cumulée est plus élevée chez les VIH positifs (69%, 22/32)
que chez les VIH négatifs (19%, 6/32) avec une différence
statistique significative (p<0,001).
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