2.2. RESULTATS
I. ETUDE RETROSPECTIVE
2.2.1. LES ASPECTS CLINIQUES DE L'INFECTION A VIH ET DES
PERICARDITES
Les principales manifestations cliniques de l'infection
à VIH sont respectivement l'amaigrissement (100%), la fièvre
chronique (88,2%) et la diarrhée chronique (41,1%), la pneumopathie
interstitielle à Pneumocystis carinii (29,4%), la candidose
oro-oesophagienne (29,4%), la méningite à cryptocoque et le
sarcome de Kaposi généralisé.
L'atteinte péricardique est notée chez 76,4% des
patients porteurs d'une infection à VIH de la catégorie B de la
révision CDC 1993. Le tableau électrocardiographique est
dominé par des troubles diffus de la repolarisation. Le bas-voltage
n'est noté que dans 23,5% des tracés. Sur le plan radiologique,
l'index cardiothoracique légèrement modifié ne
dépasse pas 0,60. Chez ces patients, l'image échocardiographique
(tableau 1) montre un espace clair postérieur mince en diastole (2-5 mm)
dans 60% des cas. La dilatation du ventricule gauche (Dd > 5,5 cm, D1
< 4,1 cm) concomittante à l'épanchement
péricardique chez 40% des patients ferait penser à une atteinte
myocardique associée.
Tableau 1 - Aspects échocardiographiques
chez 10 patients
Aspects anatomiques
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Nombre de cas
|
Pourcentage
|
- Espace clair postérieur :
en diastole
2-5 mm
6-10 mm
11 mm et plus
- Anomalies des valves
- Dilatation du ventricule gauche
|
6
3
1
1
4
|
60
30
10
10
40
|
2.2.2. LES EXAMENS BIOLOGIQUES
Au plan biologique, l'analyse du liquide péricardique
montre qu'il s'agit d'un exsudat pauvre en lymphocytes (tableau 2). Les
cultures bactérienne et fungique sont stériles. Une anergie
tuberculinique observée chez 17 patients (100%) et une diminution des
lymphocytes CD4 chez 15 patients (88,2%) confirment l'immunodéficience
acquise des patients.
Tableau 2 - Analyse du liquide péricardique chez
12 patients atteints du SIDA
Anomalies
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Nombre de cas
|
Pourcentage
|
- Exsudat
- Culture positive
|
12
0
|
100
0
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II. ETUDE PROSPECTIVE
2.2.3. ASPECTS GENERAUX
Au 31 décembre 1994, le cumul total de cas de
péricardite liquidienne a été estimé à 190
cas parmi les 2.150 patients examinés (prévalence
hospitalière de 8,8%). Ce taux ne montre pas de différence
significative (p = NS) en comparaison avec celui que nous avons observé
dans la partie rétrospective de cette étude (12,4%) ; toutefois
la prévalence des péricardites après
l'épidémie du SIDA demeure quatre fois plus élevée
que celle d'avant 1980. Cet ordre de grandeur observé sur un
échantillon plus large serait proche de la réalité.
L'incidence clinique annuelle (dérivée de la prévalence)
de péricardites liquidiennes chez les patients infectés par le
VIH est de 1,8%.
Seules la présentation clinique et les
caractéristiques biologiques de 64 patients ayant répondu aux
critères de sélection seront discutées dans la suite de ce
travail.
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