CHAPITRE II - FREQUENCE ET ASPECTS CLINIQUES DES
PERICARDITES AU COURS DU SIDA
2.1. ETAT DE LA QUESTION
Dans la littérature, le tableau clinique de l'atteinte
péricardique au cours du SIDA comprend des épanchements
péricardiques asymptomatiques et des péricardites fatales par
tamponnade ou constriction (HERSKOWITZ A.H. et al., 1989). La fréquence
des péricardites associées au SIDA varie de 6 à 32% dans
des séries autopsiques (MARTIN R.P. et al., 1980 ; REILLY J.M. et al.,
1988 ; ANDERSON D.W. et al., 1988 ; CAMMAROSANO C. et LEWIS W., 1985 ;
FINK L. et al., 1984 : MONSUEZ J. et al., 1988 ; LAFONT A. et al., 1988 ; LEWIS
W., 1989) et se situe à 23% dans les études cliniques (MONSUEZ J.
et al., 1988 ; KAUL S. et al., 1991 ; LEVY W.S. et al., 1989 ; BLANCHARD D.G.
et al., 1991 ; CORALLO S. et al., 1983 ; STEFFEN H. et al., 1991 ;
HIMELMAN R.B. et al., 1989 ; KINNEY E.L. et al., 1989). Ces types de
péricardites, non bruyantes et non spécifiques, sont
lymphocytaires, à liquide sérohémorragique et
stérile. Elles sont associées à une myocardite dans 44%
des cas (REILLY J.M. et al., 1988) et rarement à des tumeurs de types
sarcome de Kaposi ou lymphome (CLIFFORD C.D., 1990 ; CAMMAROSANO L., 1985).
2.1.1. PATIENTS DE L'ETUDE RETROSPECTIVE
De janvier 1985 à décembre 1986, nous avons
évalué de manière rétrospective la fréquence
et les aspects cliniques des péricardites dues au virus VIH
auprès de 17 sujets atteints de péricardite liquidienne et
d'âge moyen de 28 ans. Le diagnostic clinique de l'infection à
VIH a été établi selon les critères de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique et les pays en
voie de développement (GENTILLINI, 1986). La recherche des anticorps
anti-VIH, le test tuberculinique de Mantoux et le compte des CD4 ont
été pratiqués chez tous les patients. Les explorations
cardiovasculaires ont été limitées à
l'électrocardiogramme, au cliché thoracique de face, à
l'échocardiogramme et à la ponction péricardique.
Depuis la découverte du syndrome
d'immunodéficience acquise, il y a une nette recrudescence des
péricardites en Afrique noire en général et au Zaïre
en particulier. En 1988, nous avons noté une prévalence
hospitalière de cas de péricardites six fois supérieures
à celle d'avant 1980, soit 12,4% (34/275 patients admis en
médecine interne). Les principales étiologies rapportées
étaient : l'infection à VIH (50%), la tuberculose (20,6%), le
rhumatisme articulaire aigu (17,7%) et de formes étiologiques non
précisées (MALU K., LONGO-MBENZA B., 1988).
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