CHAPITRE 1.
GENERALITES
1.1. METHODES
DIAGNOSTIQUES
1.1.1. Electrocardiogramme
Durant une grande partie du siècle passé,
l'electrocardiographie a représenté la principale technique
d'investigation des cardiopathies. Elle a acquis une position si sûre en
médecine clinique qu'aucun examen cardiologique ne pourrait
actuellement être considéré comme complet sans ECG.
Les ECG sont devenus si familiers que leur valeur est
considérée comme chose établie plutôt que
jugée de manière critique ; L'électrocardiogramme
n'est qu'un moyen indirect d'enregistrement de la séquence des
modifications électriques ayant lieu dans le coeur au cours de la
systole et de la diastole. Les 12 dérivations enregistrées
normalement à l'extrémité des membres et sur la paroi
thoracique fournissent simplement différents points de vue sur ces
événements.
Ainsi, les dérivations précordiales de V1
à V6 s'étendent autour de la partie gauche du thorax pour
montrer comment les changements électriques se propagent sur les
ventricules droit et gauche. On découvre d'autres aspects de
l'activité électrique cardiaque grâce aux ECG à
l'effort, pendant la vie quotidienne et au moyen de dérivations
spéciales.
Des enregistrements en série sont souvent
particulièrement utiles parce qu'ils permettent de comparer des
observations pendant des jours, des mois ou des années.
L'ECG se présente sous forme des tracés dans les
12 dérivations standards enregistrés consécutivement. La
première déflexion à partir de la ligne de base
représente les changements électriques pendant la contraction
auriculaire ; elle est suivie par le complexe QRS ou ventriculaire, le
segment ST et finalement l'onde T.
La fréquence et la régularité de ces
réflexions, leur amplitude et leur forme, leur durée et les
intervalles sont les principaux critères sur lesquels repose
l'interprétation de l'ECG.
La fréquence cardiaque et la présence ou
l'absence d'arythmies devraient être immédiatement apparentes
sur chaque tracé, quoique la nature et la cause d'une arythmie puissent
demander l'interprétation d'un spécialiste.
Lorsque le tracé présente des déflexions
inhabituelles petites dans toutes les dérivations, il peut s'agir d'un
artefact dû à une mauvaise calibration de l'enregistreur ou
à une atténuation excessive des interférences ;
pourtant des tracés d'amplitude authentiquement réduite
signifient probablement une altération globale de la conduction
électrique à partir du coeur, provoquée par un
épanchement et/ou un épaississement péricardique.
Les différences relatives d'amplitude des ondes peuvent
indiquer ce que l'on appelle une déviation de l'axe à droite ou
à gauche, c'est-à-dire une domination électrique du coeur
gauche ou du coeur droit, ce qui dénote habituellement une dilatation ou
une hypertrophie (21 ).
La figure, la durée et l'amplitude d'autres ondes, et
les intervalles entre elles, permettent des conclusions quant à
l'état du système de conduction et du myocarde -
particulièrement la présence ou l'absence d'ischémie - et
les effets de certains médicaments, digitale.
Bref, l'ECG peut donner des informations sur la
fréquence cardiaque, le rythme, l'équilibre entre coeur gauche
et droit, l'état du péricarde, le système de conduction et
le myocarde, ainsi que les signes d'ischémie et d'effets
médicamenteux.
L'ECG ne fournit pas d'information directe sur des atteintes
valvulaires, une athérosclérose coronarienne ou une
hypertension à moins que ces troubles potentiellement sérieux ne
provoquent déjà une déviation axiale ou ne fassent
apparaître des indices ECG d'ischémie ou d'insuffisance du
myocarde. En d'autres termes, on ne peut le considérer comme un
inducateur précoce des affections cardio-vasculaires responsables de
la majeure partie de la morbidité et de la mortalité.
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