UNIVERSITE DE
KINSHASA
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE MEDECINE INTERNE
PLACE DE L'ECHOGRAPHIE ABDOMINALE DANS LE DIAGNOSTIC DE
LA CIRRHOSE HEPATIQUE ET DE L'HEPATOCARCINOMIE
A KINSHASA
Par
MALENGA MPAKA SERGE
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de Spécialiste en Radiodiagnostic
Directeur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA
Benjamin
Juin 2006
INTRODUCTION
La très grande importance du foie pour le
métabolisme et pour le rétablissement des hémostases est
très bien connue.
En Afrique Sub-Saharienne en général et en
République Démocratique du Congo (RDC), les agressions
fréquentes et les étiologies variées (infectieuses,
parasitaires et toxiques) ont été décrites dans les
affections du foie (1). La cirrhose hépatique constitue une phase
évolutive ultime dans l'histoire naturelle des affections chroniques du
foie. L'hépatocarcinome ou carcinome hépato-cellulaire, le plus
fréquent des cancers primitifs du foie, survient toujours sur une
cirrhose hépatique dans plus de 90% des cas (2). Quelle que soit la
cause de la cirrhose hépatique, l'incidence de
dégénérescence est de l'ordre de 1 à 3% des cas par
ans (2).
De 1885 à 1990, la prise en charge (étiologique,
diagnostique, bilan de l'évaluation, décision médicale,
surveillance) de la cirrhose hépatique et de l'hépatocarcinome a
été fondée exclusivement sur la séméiologie
médicale, la clinique et la biologie. L'introduction de
l'échographie abdominale et l'arrivée des premiers pionniers
congolais formés à l'étranger (MATUSILA A, MANONO K, BONGO
B, LONGO MBENZA B, LELO T, NDOMA E) a propulsé dès 1990
l'échographie abdominale au rang de scanner des pauvres de la RDC, pays
sans plateau technique sophistiqués par manque de politique
adéquate d'équipements (3). L'introduction de
l'échographie abdominale à Kinshasa, a profondément
bouleversé les stratégies de diagnostic de la cirrhose
hépatique et de l'hépatocarcinome. Comme dans les pays
développés et riches, l'échographie est souvent l'examen
pratiqué en première intention, juste après l'examen
clinique, le cliché radiologique d'examen sans préparation
(Radiologie conventionnelle) et le bilan biologique de débrouillage en
cas de suspicion de masse palpable, de douleur abdominale et de bilan
biologique hépatique perturbé (4).
Dans l'investigation clinique du parenchyme hépatique,
l'échographie ou l'ultrasonographie permet d'une part de
démontrer la forme et les dimensions du foie et, d'autre part, d'en
représenter l'architecture interne (5). L'apport de l'échographie
abdominale appliquée à des pathologies générales
est déjà évident dans les pays d'Afrique Sub-Saharienne
(6-8).
Les performances de l'échographie abdominale
centrées sur les parenchymes pleins de l'abdomen (le foie, la rate, les
reins, les ganglions) sont bien connus à ce jour (9). Le carcinome
hépatocellulaire est détecté par l'échographie
abdominale qui est supérieure à la scanographie et aux tests
biologiques (10).
Pour TAKAYASU et al (11), la sensibilité pour
détecter un hépatocarcinome sur une série
rétrospective de 100 patients est proche de 80%, , la preuve
chirurgicale et biologique ou l'artériographie étant le test de
référence. En ce qui concerne la cirrhose hépatique, les
renseignements de l'échographie abdominale complètent utilement
le bilan clinique et biologique en première intention (12). Aussi la
biopsie hépatique avec étude histopathologique est très
rarement nécessaire au diagnostique de cirrhose (13).
Toutefois, l'analyse de la littérature ne montre aucun
travail publié sur les performances de la symptomatologie, de la
biologie et du diagnostic relatif à la cirrhose hépatique et
à l'hépatocarcinome, en considérant l'échographie
abdominale comme test de référence (Gold Standard).
Ce qui justifie la présente étude initiée
avec des objectifs précis.
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