3.2.5. L'endettement excessif et l'opportunisme
managérial
En se basant su les travaux de Welch (2002) ainsi que Leland
et Toft (1996), on a supposé que l'absence d'opportunisme de la part du
dirigeant (actionnaire) doit se traduire par la stabilité du ratio
d'endettement de la firme. Bien qu'on peut expliquer le recourt de la
société à la dette pour des montants considérables
entre « 1996 » et « 1999 » par le fait
que l'endettement bancaire représente, dans une économie
d'endettement, la seule source de financement -en plus qu'il permet de
préserver la concentration de la propriété et donc
l'efficacité du contrôle, selon la théorie de l'agence. Il
est à notre avis intéressant de mentionner que la famille
propriétaire doit à la société un montant de
1209920 TND, conservé au compte courant associés(ce denier ne
figure pas cependant aux bilans de la société), et qui n'est pas
converti en fonds propre. Le recourt exorbitant à l'emprunt bancaire et
le maintien de leur apport en numéraire sous forme de dette
malgré l'initiative de la banque par la conversion d'une part de ses
emprunt sous forme de participation au capital témoignent de l'existence
d'un opportunisme managérial.
3.2.6. Les dettes fournisseurs comme mécanisme
disciplinaire
Dans leurs analyse sur la structure du capital, Hart (1993)
ainsi que Shleifer et Vishny (1992) conseillent de tenir compte des engagements
au comptant de la firme envers ses créanciers (cash
obligations). En effet la prise en compte des créanciers autres
ceux institutionnels et obligataires permet d'apprécier le niveau
d'endettement réel de la firme. Pour Jensen (1986), ce type de dettes
permet d'exercer une pression sur le dirigeant et l'incite à
améliorer son rendement. Ce résultat fût cependant
réfuté par DeAngelo et al (2002). Pour eux le
décalage des flux permet de générer un niveau assez
élevé de fonds de roulement pour financer des projets perdants.
Notre hypothèse « H5 » qui suppose que
les dettes fournisseurs n'exercent aucun rôle disciplinaire et permettent
en raison du fonds de roulement généré de faire
bénéficier au dirigeant est vérifiée.
3.2.7. Le degré de liquidité des actifs et le
rôle disciplinaire de l'endettement
Le degré de liquidité des actifs de la firme
influence aussi le rôle de la dette comme moyen de contrôle et de
discipline de l'équipe dirigeante. Ainsi en cas ou les
opportunités de croissance de la firme connaissent une baisse (comme
dans notre cas), DeAngelo et al (2002) considèrent que les
dirigeants des firmes en difficulté peuvent utiliser cet excédent
pour financer des investissements perdants. Il convient à ce propos de
rappeler que la firme a cédé en 1999 certaines de ses
immobilisations corporelles pour une valeur comptable de 1150600 TND. Au cours
de la même année, la valeur des immobilisations financières
a connu une dépréciation brutale, passant de 1241100 TND en 1998
à 41600 TND en 1999. Toutefois, la valeur de l'endettement net au cours
de la même année s'est stabilisée au même niveau que
l'année précédente malgré la conversion de 1
million TND de la dette bancaire en capitaux propres. L'hypothèse
« H4 » n'est pas vérifiée puisque
aucun remboursement de la dette n'a été effectué. On peut
conclure que l'endettement bancaire n'exerce aucun rôle disciplinaire sur
l'équipe dirigeante. La participation du dirigeant au capital de la
firme n'est pas alors un gage pour l'efficacité de la gestion.
L'aversion de ce premier au risque, et la préférence qu'il
manifeste en faveur de la maximisation de sa propre utilité,
déterminent, en l'abscence de mécanismes internes de
contrôle efficaces, le degré de la discrétion
managériale (H11).
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