3.2.2. Impact de la dette sur les politiques
d'investissement
Le recourt à la dette comme seul moyen de financement
et le cumul qui a eu lieu depuis 1997, a fait augmenter le risque de
l'entreprise et les dettes sont de plus en plus risquées. Pour Myers
(1977), la présence de dettes risquées conduit les dirigeants
(actionnaires) à rejeter certains projets a valeur actuelle nette
positive mais faible et donc à un problème de sous
investissement. Le refus des actionnaires lors de l'assemblé
réuni en 2000 d'une proposition faite par la banque pour que
l'entreprise se spécialise dans les petits projets ne dépassant
pas la valeur de 500 mille TND fait preuve des conflits d'intérêts
entre la société et son créancier principal et de l'impact
des politiques de financement adoptées sur le choix des investissement
(H7).
3.2.3. L'endettement excessif et le problème de
substitution d'actif
L'attitude des actionnaires vient aussi confirmer les points
de vu de Jensen et Meckling (1976) qui considèrent, sur la base des
travaux de Black et Scholes (1973), qu'après l'emission de dettes les
détenteurs des fonds propres cherchent à augmenter le risque des
activités de la firme. Le désir d'entreprendre des projets de
grande envergure, et donc l'accroissement du risque d'activité, peut
être constaté à partir des nouvelles acquisitions en
matériel immobilisé surtout en 1997. L'accroissement des
investissements immobiliers, la concurrence acharné dans le secteur des
travaux publics ainsi que le refus apposé par la banque pour que
l'entreprise continue l'exécution d'un projet déjà
entrepris au centre du pays, prouvent de l'existence d'un
phénomène de substitution d'actif et du transfert éventuel
de richesse que veulent pratiquer les actionnaires au dépend des
créanciers (H7). Ce phénomène se justifie
davantage si l'on apprend que les actionnaires proposent dans la
procédure de règlement amiable d'éliminer toute les
charges de la dette (intérêts et indemnités de retard) et
de rééchelonner le payement du principal sur 10 ans à
compter de la date d'adoption de la dite procédure.
3.2.4. L'endettement en présence de coûts
d'agence et de coûts de faillite élevés
Sur la base des travaux de Black et Scholes (1973), Jensen et
Meckling (1976) ainsi que Leland et Toft (1996), on a supposé que
l'existence de coûts d'agences élevés liées au
problème de substitution d'actif et lorsque le risque des actifs est
élevé, des dettes à montant élevé et
à maturité longue peuvent conduire la firme à la faillite
(H3). Pour notre cas de figure on déjà prouvé
l'existence de problèmes de substitution d'actif et on a justifier la
volatilité des actifs de la firme par les investissement entrepris. En
se qui concerne la maturité des dettes on trouve qu'un emprunt dont la
valeur principal est de 259875 TND est échu et non payé à
la date du 31/12/99. Durant l'exercice 2000, l'ensemble des dettes, à
long et moyen terme, contractées par la firme s'élèvent
à 160000 TND. La situation à laquelle est parvenu la
société après l'assemblé général
réuni en août 2000, dont la première décision est de
classer la « STCR » dans le cadre des
sociétés en difficulté économique, confirme
l'hypothèse «H3». En ce qui concerne les
coûts de faillite, on estime qu'ils sont très élevés
à cause de l'arrêt d'un chantier de grande taille au centre du
pays, que la banque a refuser de fournir le financement nécessaire pour
le poursuivre, ajoutant à cela les indemnités de retard dues au
non payement des dettes en plus de la perte de nouveaux marchés et en
fin l'arrêt de toute activité depuis la démission du
représentant de la banque. Etant donné que le montant des dettes
à court terme est élevé, l'hypothèse
« H8 » est aussi
vérifiée.
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