3.2. Le deuxième changement stratégique
au sein de la STCR
La STCR est une société qui opère dans le
domaine des grands travaux de construction routière, domaine qui
nécessite des capacités professionnelles au double plan technique
et commercial. Sur le plan technique, il est nécessaire d'avoir
l'autorisation permettant l'exécution de taches bien définies, en
plus de la valeur scientifique et des compétences pour le suivi des
travaux en cours d'exécution ainsi que l'évaluation exacte des
projets entrepris de point de vu coût et rentabilité. Sur le plan
commercial, il est impératif de faire le suivi des planifications des
grands travaux à l'échelle nationale, en plus du suivi des
annonces d'appels d'offres et les capacités pour se présenter et
se procurer des marchés. Il est incontestable que l'absence de ces
instruments conduit inéluctablement les sociétés des
grands travaux à cesser toute activité. En 1996, Mr S.H a pris la
tête de la direction de la société en tant qu'actionnaire
majoritaire après la démission, et par suite le
décès de son père (le fondateur). Ce changement à
la tête de la direction a constitué un nouveau changement
stratégique pour la STCR. Le fils aîné du fondateur, a
éprouvé des difficultés à maintenir la
société sur pieds : le pointage, quant à la sortie et
à l'entrée des engins, ne se faisait plus comme auparavant ;
des heures supplémentaires sont marquées pour les ouvriers, alors
que les chantiers sont en arrêt ; la banque ne voulait plus garantir
la société pour qu'elle puisse se procurer de nouveaux
marchés ; le nouveau dirigeant- voué pour l'hôtellerie
et formé dans ce domaine- ne se déplaçait de son bureau
que pour recevoir les chèques de ses clients. Par ailleurs, le chiffre
d'affaire de la société qui traduit le volume des produits
d'exploitation ordinaires a connu durant la dernière décennie une
évolution positive, passant de 1 million TND en1992 à 5.8 million
TND en 1998 et 5.9 million TND en 1999 pour se limiter brusquement en 2000
à 1 million TND. La société a poursuivi ses
investissements en actifs immobilisés tel que l'acquisition de nouveaux
matériels, engins, matériel de transport, des produits
informatiques...Le niveau de ces investissements a atteint en 1997 : 322
mille TND. Toutefois, les résultats enregistrés depuis 1997 sont
tous négatifs soit : 1.2 million TND en 1998, 2.4 million TND en
1999, et 2.6 million TND en 2000. La valeur de l'endettement net est en
progression continue, passant de 3 million TND en 1997 à 3.9 million TND
en 1998 et 1999, arrivant à 4.7 million TND en 2000.
Ainsi, depuis 1996, les pertes ont commencé à
s'accumuler et alourdir la situation financière de la firme. Pour s'en
sortir, il y'a eu recours à plusieurs solutions pratiques tel que les
apports en numéraire par les associés ainsi que l'obtention de
nouveaux crédits bancaires. Toutefois, l'accumulation des dettes
bancaires a engendré des intérêts fixes
élevés en plus des indemnités de retard, conduisant par
cela à aggraver davantage la situation financière de la firme.
Devant cette situation, la banque a trouvé plus commode
de convertir une part de sa dette comme étant une participation au
capital, au nom de sa filiale (société d'investissement). Cette
opération n'a pas permis un apport de fonds réel et a
engendré une nouvelle structure de propriété.
L'intervention de la banque n'a pas permis de résoudre les
problèmes de la société ni d'équilibrer sa
structure financière. Il n'y a pas eu donc un nouveau apport en
numéraire permettant de continuer le fonctionnement et la gestion et par
suite l'adoption de politiques claires et de méthodes de travail plus
efficaces. En effet, et après vérification minutieuse et
étude de la situation de la société après
l'augmentation du capital de la façon sus mentionnée, le
rôle de la banque s'est limité à désigner un
deuxième gérant démuni de tout fondement ou programmes
clairs pour promouvoir la société et l'amener à bon port.
3.2.1. La concentration de propriété et le
choix du mode de financement
Conformément à l'étude de Ang et
al (2000), les actionnaires majoritaires préfèrent le
non recourt à l'émission de nouveaux fonds propres pour se
procurer des sommes supplémentaires. Ce choix est aussi confirmé
par plusieurs auteurs tel que : Shleifer et Vishny (1986) et Agrawal et
Knoeber (1996). Le recourt à la dette comme seule source de financement
depuis 1992 jusqu'à 1999 et plus précisément entre 1996 et
1999, prouve la grande réticence des propriétaires à une
ouverture du capital (H6) malgré le montant énorme de
fonds dont ils ont besoin pour faire tourner leur affaire.
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