II.3.Diagnostic sur la micro finance
Notre objectif en abordant ce point, n'est pas de
présenter à nouveau les détails d'une situation connue de
tous, à savoir une couverture bancaire insuffisante du pays et les
distorsions existant dans l'implantation provinciale des guichets des banques
commerciales et des autres institutions financières, mais plutôt
de réfléchir sur les principaux thèmes sur lesquels
reposeront notre analyse et l'identification des priorité pour une
éventuelle intervention.
a) Les dispositifs gouvernementaux
La faillite des banques commerciales principalement celles
contrôlées par l'Etat et l'essoufflement des celles à
capitaux privés s'expliquent par une situation héritée de
plusieurs décennies. En effet, dans sa note de présentation de la
situation économique du pays, La Banque Centrale du Congo
révélait déjà en Octobre 2003 qu'entre 1995 et
2000, le PNB a connue une baisse de 40% et le pays a vécu sous un
régime d'hyperinflation avec un rythme annuel de 62% de la
dépréciation monétaire.( 7) Cette
situation a conduit à la réduction significative des
activités des Institutions financières non bancaires et le
ralentissement voire la disparition de l'activité des structures de
proximité en matière de collecte de l'épargne et de la
distribution de crédit.
Ces constats ont rendu prioritaire la nécessité de
promouvoir des structures alternatives de financement capable :
- D'assurer la mobilisation de la petite épargne et
d'octroyer du crédit en milieu rural et urbain
défavorisés,
7 Rapport de la Banque Centrale du Congo, Présentation
de la situation Economique du Congo , Octobre 2003
- 8 IDEM , Octobre 2003
De créer des conditions d'une insertion progressive du
secteur informel dans l'économie nationale moderne.
Pour atteindre ces objectifs, l'effort du gouvernement s'est
plus appuyé sur une relative stabilité politico-économique
par la maîtrise de l'inflation, le respect des procédures
d'engagement des dépenses et la libéralisation des taux
d'intérêt. Ces mesures ont eu pour bénéfice :
- La surveillance et la réduction de l'inflation qui est
passée de 511% en 2000 à 5,7% en 2003,
- Une appréciation de la monnaie nationale par rapport
aux principales devises, estimée à 12%, et une croissance
économique évaluée à 3,4% du PIB en 2003.(
8)
Ces différents indicateurs ont favorisé
l'émergence du secteur de la micro finance capable de soutenir
efficacement la croissance économique et la création des nouveaux
emplois.
b) Le cadre juridique et réglementaire du secteur de
la micro finance
En l'absence d'une loi spécifique à ce secteur,
la Banque Centrale du Congo, conformément à l'article 6 de la loi
005/2002 du 7 mai 2002 relative à la constitution, à
l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, à
publié le 12 septembre 2003 (modifiée le 18 décembre
2005) l'instruction n° 1 aux Institutions de Micro finance afin de
canaliser et réglementer le fonctionnement de ce secteur.
Signalons cependant que cette instruction de la Banque
Centrale du Congo ne règle pas les matières relevant du domaine
de la loi et peut avoir entre autres inconvénients :
> une identification imprécise des Institutions de
Micro finance : pour appréhender leur identification, l 'instruction
s 'intéresse à définir des institutions de micro finance
à partir de leur fonction économique,
> une confusion entre les opérations de banque et
celles de micro finance conduisant à une compétition non
maîtrisée entre les établissements de crédit
(comme les coopératives d 'épargne et de crédit)
et les institutions de micro finance,
> une fiscalité non favorable et ne tenant pas compte
de leur caractère de structures chargées de la réduction
de la pauvreté.
Disons enfin que ces différentes dispositions sont,
à elles seules insuffisantes et ne permettent pas de favoriser
l'émergence d'un secteur de micro finance solide et pérenne.
D'où ils doivent être bien structuré et
réaménagé en vue de remplir leur fonction de la
réduction de la pauvreté
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