1 Première hypothèse (H1)
L'analyse contextuelle a révélé une
inadaptation du cadre économique, juridique et social à une
politique de bancarisation. Bien que l'étude économétrique
ait montré une contribution positive du PIB par habitant à la
réduction de la marge de bancarisation, il n'en demeure pas moins que
l'insuffisance de la croissance et sa répartition inéquitable
constituent un handicap.
Nous acceptons donc l'hypothèse H1.
L'environnement global ne contribue pas à l'amélioration
de la bancarisation.
2 Deuxième hypothèse (H2)
La grave crise bancaire des années 80 a laissé
des souvenirs amers à une partie de la population qui demeure
confrontée à des difficultés émotionnelles les
conduisant à l'autoexclusion.
Les investigations économétriques ont
montré que le volume de crédit bancaire ne contribue pas à
la réduction de la marge de bancarisation.
En outre, bien que les conditions de banque soient en
amélioration sous l'effet de la concurrence, elles demeurent
relativement élevées par rapport au revenu des populations. La
pénétration géographique des agences bancaires reste
modeste. L'émiettement du secteur bancaire (53% de banques de petite
taille) ne favorise pas la réalisation des économies
d'échelle nécessaires à la baisse des coûts. En
plus, certains coûts de transaction sont réglementés. Ce
sont autant de facteurs de blocage.
Nous acceptons donc l'hypothèse H2. Les
principales caractéristiques du secteur bancaire ne contribuent pas
à l'amélioration de la bancarisation.
3 Troisième hypothèse (H3)
Le taux de pénétration du microcrédit dans
la population active est de 9,04%23 en 2005.
23 Le calcul de la pénétration
démographique du microcrédit sur la base des données
statistiques de BCEAO (2006a) donne 14,4%. Il existe un grand écart
entre ce nombre et celui (9,04%) que nous avons obtenu sur la
Le volume de microcrédit a été
identifié comme étant un facteur de croissance de la
bancarisation. Il existe donc entre la distribution des microcrédits et
la demande d'ouverture de compte bancaire un lien dont il faudra
préciser la nature. Une explication plausible est un effet de passage
d'une partie de la clientèle des IMF vers les banques après une
période d'initiation, d'apprentissage et d'utilisation des services
financiers formels. Les banques seraient ainsi pourvues en clients par les IMF
qui d'ailleurs au-delà d'une certaine taille (effet de seuil)
choisissent de se muter en banque. La Grameen Bank fondée par Muhammad
Yunus, prix Nobel de la paix 2006, en est un exemple édifiant.
Nous acceptons donc l'hypothèse H3.
La microfinance contribue à l'amélioration de la
bancarisation.