PARTIE III : AJUSTEMENT DE LA TABLE D'EXPERIENCE
CHAPITRE 1 : LISSAGE DE LA COURBE DE MORTALITE
1.1-Régression à l'aide des quotients
de mortalité
L'objet de cette partie est de lisser la série de
quotients bruts obtenus dans la partie précédente. De nombreuses
lois statistiques existent pour ce type de lissage.
Pour notre étude, deux lois seront utilisées pour
l'estimation des quotients de mortalité, les lois de Gompertz et de
Weibull.
On ne va pas ajuster les paramètres de ces lois sur l'
intervalle d' observation car les données aux âges extrêmes
ne sont pas suffisantes et pourraient nuire à la qualité des
ajustements, On prendra donc l'intervalle d'âge qui permet d'observer la
meilleure tendance.
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
âge
quot mort
Graphique 6 : courbe des quotients bruts de
mortalité ; Source : nos calculs
Les résultats obtenus sont assez stables de 22
à 60 ans en raison d' effectifs suffisamment importants pour être
fiables. La baisse du nombre de retraités sous l'effet de la
mortalité aux grands âges accroit la variabilité des
quotients de mortalité à partir de 80 ans. Nous pouvons
considérer dans l' ensemble une croissance presque
régulière selon l' âge.
1.2-Les résultats obtenus à l'aide
des différents modèles
Avant d'opter pour le choix de scinder notre analyse sur deux
plages d'âge, nous avions effectué une régression sur toute
la plage concernée avec les lois de Gompertz et de Weibull. Nous avons
obtenu de mauvais résultats et des khi deux largement supérieurs
au seuil prescrit (250,56 et 294,19 pour un seuil tolérable de 85,96).
Afin de voir la régression relative à cette option, le graphique
est disponible à l'annexe 6.
1.2.1-Les résultats avec le modèle de
Gompertz
La loi de Gompertz se traduit mathématiquement par la
formule : ux =BCx avec B>0, C>1
En utilisant le logarithme népérien, nous obtenons
:
ln ux =ln(B) +x ln(C) + ~x avec ~x ~ N(0,a)
· de 22 ans à 60 ans, nous obtenons :
ln(B) = -7,41034577 soit B = 6,0496.10-4
ln(C) = 0,04038693, soit C = 1,04852
Les indicateurs relatifs à cette régression sont
disponibles ci-dessous :
Variable
|
coefficient
|
Erreur-type
|
p-value
|
ln (B)
|
-7,4103458
|
0,04400658
|
0,000
|
ln (C)
|
0,04038693
|
0,00103504
|
0,000
|
|
R2
|
0,98265266
|
F- Statistic
|
2095,8922
|
R2 ajusté
|
0,98218381
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
11,092073
|
Erreur-type
|
0,07274814
|
SCR
|
0,19581481
|
Akaike
|
-5,1915835
|
|
Tableau 1 : résultats obtenus à
l'aide du modèle de Gompertz de 22 à 60 ans Source :
nos estimations
Cette régression est relative à 39 tranches d'
âge.
· De 60 à 89 ans, nous obtenons :
ln (B) = -9,97658694, soit B = 4,64754.10-5 ln (C) =
0,0903653, soit C = 1,099526
Les indicateurs statistiques relatifs à cette
régression sont :
Variable
|
coefficient
|
Erreur type
|
p-value
|
ln (B)
|
-9,9765869
|
0,16603562
|
0,000
|
ln (C)
|
0,0903653
|
0,00220016
|
0,000
|
|
R2
|
0,98568912
|
F- Statistic
|
1859,676
|
R2 ajusté
|
0,98515909
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
18,2743635
|
Erreur-type
|
0,09912938
|
SCR
|
0,26531914
|
Akaike
|
-4,5561867
|
|
Tableau 2 : résultats obtenus avec le
modèle Gompertz de 61 à 89 ans Source : nos
estimations
Cette régression est relative à 29 tranches d'
âge.
1.2.2 -Les résultats avec le modèle de
Weibull
La loi de Weibull se traduit mathématiquement par la
formule : ux = axb
En utilisant le logarithme népérien, nous obtenons
:
ln ux = ln a + b ln x + ~x avec ~x ~ N(0,a)
· De 22 à 60 ans, nous obtenons :
ln a = -10,752679 soit a =2,1388.10-5
b = 1,40775844
Les indicateurs statistiques relatifs à cette
régression sont :
Variable
|
coefficient
|
erreur-type
|
p-value
|
ln (a)
|
-10,752679
|
0,25993253
|
0,000
|
b
|
1,4077584
|
0,07054724
|
0,000
|
R2
|
0,94621031
|
F- Statistic
|
650,864
|
R2 ajusté
|
0,94475654
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
10,6807159
|
erreur-type
|
0,128107
|
SCR
|
0,60717193
|
Akaike
|
-4,0599414
|
Tableau 3: résultats obtenus avec le
modèle de Weibull de 22 à 60 ans Source : nos
estimations
· De 61 à 89 ans, nous obtenons :
ln a = -32,000205 soit a = 1,26616.10-14 b =
6,75257786
Les différents indicateurs statistiques sont :
Variable
|
coefficient
|
erreur-type
|
p-value
|
ln (a)
|
-32,000205
|
0,5644324
|
0,000
|
b
|
6,75257786
|
0,1308779
|
0,000
|
R2
|
0,99083732
|
F- Statistic
|
2919,7352
|
R2 ajusté
|
0,99049796
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
18,369804
|
erreur-type
|
0,07931961
|
SCR
|
0,0062916
|
Akaike
|
-8,2979047
|
Tableau 4: résultats obtenus avec le
modèle de Weibull de 61 à 89 ans Source : nos
estimations
1.2.3- Interprétation des différents
résultats
En observant les résultats dans l'ensemble, nous avons
une bonne adéquation entre les données et les différentes
régressions observées. Nous avons choisi de scinder l'analyse de
la régression sur deux plages d'âge à cause de la forme de
la courbe de mortalité. En effet, entre 22 et 60 ans, la courbe augmente
lente et s'accroît de façon exponentielle après. Concernant
notre choix le modèle de Gompertz s'est avéré mieux
adapté à la plage d'âge allant de 22 à 60 ans et le
modèle de Weibull de 61 à 89 ans. Ce choix a été
effectué en observant un ensemble de critères. Ce sont : le
R² ajusté, le SCR, la statistique de Fisher et le
critère de Akaike. Un R² ajusté et un SCR faibles
permettent d' apprécier la qualité du modèle. Le test de
Fisher permet de voir si les coefficients du modèle sont significatifs
dans le cas d' une régression simple. Il permet également de
déterminer touj ours dans les mêmes conditions le modèle
idéal. Parmi les modèles que l' on compare, le meilleur d' entre
eux est celui qui aura la plus grande statistique enregistrée. Elle est
formulée mathématiquement par la formule :
1
SCE
F =
-
2)
SCR n
(
Cette statistique peut être également
comparée au Fisher théorique à 1 et n-2 degrés de
liberté afin d'évaluer la significativité globale du
modèle. Si elle est supérieure, alors l'hypothèse nulle
est rejetée, dans le cas contraire, elle est acceptée.
Le principe est pratiquement le même pour le critère
d'Akaike. C'est une statistique qui se présente mathématiquement
comme suit :
AIC = ln (
SCR) + 2 k avec :
n n
SCR : somme des carrés résiduels
n : nombre d'observations
k : nombre de variables explicatives
Pour l'utilisation de ce critère, on choisit le
modèle qui a le « Akaike » le plus faible.
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
âge
qx bruts
qx Gompert qx Weibull
Graphique 7 : quotients bruts et quotients
lissés selon Gompertz et Weibull Source : nos
calculs
Critères
|
Modèle de Gompertz
|
Modèle de Weibull
|
SCR
|
0,19581481
|
0,60717172
|
R² ajusté
|
0,98218381
|
0,94475654
|
F
|
2095,8922
|
650,864
|
p-value
|
0,000
|
0,000
|
AIC
|
-5,1915835
|
-4,0599414
|
Tableau 5 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 22 à 60
ans. Source : nos estimations
Nous avons ci-dessus le résultat des régressions
effectuées. De 22 à 60 ans le test de Fisher et le critère
de Akaike affichent respectivement pour le modèle de Gompertz des
valeurs de 2095 et de -5,19 15 alors que pour celle de Weibull, nous avons des
valeurs de 651 et de
-4,059. Le modèle retenu est celui de Gompertz.
Critères
|
Modèle de Gompertz
|
Modèle de Weibull
|
SCR
|
0,26531914
|
0,0062916
|
R² ajusté
|
0,98568912
|
0,99049796
|
F
|
1859,676
|
2919,7352
|
p-value
|
0,000
|
0,000
|
AIC
|
-4,5561867
|
-8,2979047
|
Tableau 6 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 61 à 89 ans
; Source : nos estimations
De 61 à 89 ans, le test et la statistique affichent les
valeurs de 1859 et de -4,556 pour le modèle de Gompertz et 2919 puis
-8,298 pour celui de Weibull. Le modèle retenu est celui de Weibull.
Dans la partie suivante nous allons effectuer quelques tests
d'adéquation afin d'attester de la validation de la nouvelle courbe
obtenue.
|
|