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Efficience des banques dans la CEMAC : Approche Data Envelopment Analysis

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par T.H. Jackson Ngwa Edielle
Institut Sous - Régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingenieur Statisticien Economiste 2007
  

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4.2 Estimation dynamique de la frontière d'ef~cacité

Contrairement à la majorité des analyses qui ne vérifient pas l'hypothèse de convexité de l' ensemble de production avant d'interpréter les coefficients d' efficience, nous testons dans cette analyse la convexité de l' ensemble de production nécessaire à l' application de la méthode DEA. Nous présentons ensuite l' évolution des scores d' efficience des banques de façon générale, par pays et selon la taille. Il est important de noter que l'approche étant déterministe, il est important d' estimer un intervalle de confiance par rééchantillonnage.

4.2.1 Convexité de l'ensemble de production

Nous avons appliqué le test spécifié a la page 19 pour l'année 2005 en considérant la mémoire de chaque banque sur les cinq années. Il n'est pas possible de procéder a ce test au cours des premières années dans la mesure ott on ne dispose pas suffisamment d'information sur le passé des banques. En appliquant 1000 ré échantillonnages par le procédure smooth bootstrap, on obtient la distribution de la statistique de test R par l'estimation des densités de noyau (Voir figure 4). La statistique calculée sur l'échantillon est R =0.564. On constate sur la figure 4 que

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0.0 0.5 1.0
Rcalculé

Figure 4: Distribution de la statistique R

la probabilité calculée de la statistique est élevée. On ne peut donc pas rejeter l'hypothèse de convexité de l' ensemble de convexité nécessaire a l' ensemble de production.

4.2.2 Efficience des banques : Role d'intermédiation

Un résultat intéressant de notre analyse est que l' efficience technique des banques dans la zone CEMAC dépend fortement du pays de localisation de la banque et de sa taille. Nous présentons ici les résultats de ce que nous pouvons considérer comme l'efficience en terme de transformation des dépôts en crédits. Notons toutefois que dans cette approche, le processus de production est une boIte noire dans laquelle l'efficience est évaluée a partir du niveau d'output produit a partir d'input donnés. Il est possible qu'une banque efficiente dans notre analyse soit totalement incapable de gérer les crédits déjà offerts.

Efficience des banques : résultat général

L' estimation des coefficients d' efficience des banques a partir de l' estimateur dynamique nous a permis d'évaluer les niveaux moyens d'efficience comparables d'une année a une autre. Les études telles que Igor et Boris (2002), Elayasiani et Mehdian (1990) ou Sherman et Gold (1985) concluent a des niveaux moyen d'efficience élevés parce qu'ils se limitent a un estimateur statique. Et dans le cadre des banques, l'estimateur statique indique juste la meilleure pratique a un moment t et non fondamentalement l'efficience. Le tableau 7 indique les niveaux moyens d'efficience technique des banques dans le CEMAC. On constate aisément que le ni-

Périodes

2001

2002

2003

2004

2005

Nbre de banques

24

24

24

24

24

Nbre de banques efficientes

2

2

2

5

4

Efficience moyenne

0,18 1

0,197

0,275

0,390

0,305

Inefficience moyenne

4,512

4,074

2,636

1,567

2,274

Tableau 7: Efficience technique moyenne des banques de la CEMAC

veau moyen d'efficience de la zone au cours de la période 200 1-2005 est très faible et largement inférieur a 0,4. Le nombre de banque se trouvant sur la frontière d' efficience est assez faible. Sur les 24 banques de notre échantillon, 2 a 5 banques sont situées sur la frontière. Cette forte inefficience des banques peut être attribuée a l'incapacité des banques de la zone a transformer les dépôts a terme en crédits a terme comme nous l'avons indiqué a la page 23.

D'autre part on peut constater sur la figure 5 que la dynamique de l'efficience moyenne est croissante avec une chute après 2004. Cette chute résulte de la chute d' efficience de la seule banque Congolaise de notre échantillon après 2004 (Voir figure 6 On peut dire que l'efficacité des banques de la zone CEMAC s'est améliorée au cours de la période 200 1-2005 avec une légère baisse en 2005.

Nous avons pu a partir des procédures de rééchantillonnage déterminer la variance des estimateurs d' efficience et déduire des intervalles de confiance des scores. La figure 8 montre qu' a l' exception de 2001, les coefficients d' efficience estimés sont hors de l' intervalle de confiance. Ceci traduit le fait que l' estimateur DEA a surévaluer l' efficience des banques de la zone. Les intervalles de confiance ainsi calculés nous donnent une meilleure appréciation de l'inefficience des banques.

Figure 5: Evolution de l'efficience moyenne des banques de la CEMAC

Intervalle de confiance

 

2001

2002

2003

2004

2005

Efficience Moyenne Inefficience Moyenne

[0,152 [5,579

0,104] 8,643]

[0,152 [5,593

0,109] 8,195]

[0,234 [3,268

0,166] 5,029]

[0,3 19 [2,140

0,229] 3,358]

[0,244 [3,103

0,175] 4,701]

Tableau 8: Intervalle de confiance des efficiences moyennes par procédures bootstrap

Efficience des banques : résultat par pays

Les coefficients moyens d'efficience évalués par pays indiquent que le niveau d'efficience dépend fortement du pays dans lequel est localisée la banque. Le tableau 9 indique les différents niveaux d'efficience par pays entre 200 1-2005. Le cas du Congo est extrême du fait qu'il n'y a qu'une seule banque Congolaise dans notre échantillon. Si on ignore le Congo, on voit sur le

Périodes

2001

2002

2003

2004

2005

Cameroun

0,25 1

0,234

0,362

0,464

0,33 1

Congo

0,015

0,390

0,553

1,000

0,050

Tchad

0,244

0,262

0,29 1

0,350

0,290

Centrafrique

0,051

0,053

0,145

0,120

0,133

Guinée équatoriale

0,171

0,060

0,165

0,550

0,525

Gabon

0,124

0,176

0,186

0,286

0,346

Tableau 9: Efficience technique moyenne des banques groupées par pays

tableau 9 que les niveaux moyen d'efficience les plus élevés se trouve dans les banques camerounaise. La figure 6 montre la dynamique d'efficience par pays. A partir de cette dynamique

on peut classer les pays de la CEMAC en terme d'efficience technique de leur banques. Cette

Figure 6: Evolution de l'efficience moyenne par pays

classification montre une forte corrélation entre le niveau d'efficience du pays et le nombre de banque dans le pays. On obtient ainsi le classement suivant:

1ier Congo : 4 banques;

2ieme Cameroun: 10 banques;

3ieme Tchad: 7 banques

4ieme Guinée Equatoriale : 3 banques

5ieme Gabon: 6 banques

6ieme Centrafrique: 3 banques

Les pays ayant un grand nombre de banques et présentant une forte concurrence entre les banques semblent ceux ayant les niveaux d'efficience moyen les plus élevés.

Efficience des banques : résultat suivant la taille

Nous avons ici classifié les banques de la zone CEMAC en trois groupes selon leur taille. Nous avons retenu trois classes : Grande taille (4-4,5), Moyenne taille (4,5-5) et Petite taille (5-5,5). Il faut toutefois noter que les banques au cours du temps sont passées d'un groupe a un autre changeant la composition de chaque groupe. Le tableau 10 indique les niveaux moyens d'efficience technique par groupe entre 2001 et 2005. On constate que sur toute la période, les

Périodes 2001 2002 2003 2004 2005

[4-4,5] 0,208 0,256 0,4 17 0,484 0,455

[4,5-5] 0,113 0,117 0,235 0,343 0,160

[5 - et plus] 0,199 0,212 0,241 0,356 0,353

Tableau 10: Efficience technique des banques selon la taille (Actif en logarithme)

banques de petite taille sont techniquement les plus efficientes. De façon générale, le niveau d'efficience par groupe de banque respecte la distribution en forme de U sur les 5 ans (Voir figure 7). Ceci traduit le fait que les banques de petite et de grande taille sont les plus efficientes en terme de transformation de leurs dépôts en crédits. Les grandes banques dans ce contexte sont beaucoup plus orientées vers les activités a terme alors que les petites banques le sont dans les activités a très court terme. Les banques de taille moyenne sont pour la plupart relativement inefficientes (Voir 7). Ce résultat sur la forme en U de la distribution est conforme a celui de

Figure 7: Evolution de l'efficience technique selon la taille des banques

Igor et Boris (2002) trouvé dans le cas de la croatie.

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