4.2 Estimation dynamique de la frontière
d'ef~cacité
Contrairement à la majorité des analyses qui ne
vérifient pas l'hypothèse de convexité de l' ensemble de
production avant d'interpréter les coefficients d' efficience, nous
testons dans cette analyse la convexité de l' ensemble de production
nécessaire à l' application de la méthode DEA. Nous
présentons ensuite l' évolution des scores d' efficience des
banques de façon générale, par pays et selon la taille. Il
est important de noter que l'approche étant déterministe, il est
important d' estimer un intervalle de confiance par
rééchantillonnage.
4.2.1 Convexité de l'ensemble de production
Nous avons appliqué le test spécifié a la
page 19 pour l'année 2005 en considérant la mémoire de
chaque banque sur les cinq années. Il n'est pas possible de
procéder a ce test au cours des premières années dans la
mesure ott on ne dispose pas suffisamment d'information sur le passé des
banques. En appliquant 1000 ré échantillonnages par le
procédure smooth bootstrap, on obtient la distribution de la
statistique de test R par l'estimation des densités de noyau (Voir
figure 4). La statistique calculée sur l'échantillon est R
=0.564. On constate sur la figure 4 que
?
????
?? ?? ???
? ?
? ?
? ? ?
? ? ?
??
? ? ? ?
?
? 0.564302183597292
??
?
?
? ? ? ? ? ? ? ? ?
???? ?
???????
??? ????????
0.0 0.5 1.0 Rcalculé
Figure 4: Distribution de la statistique R
la probabilité calculée de la statistique est
élevée. On ne peut donc pas rejeter l'hypothèse de
convexité de l' ensemble de convexité nécessaire a l'
ensemble de production.
4.2.2 Efficience des banques : Role
d'intermédiation
Un résultat intéressant de notre analyse est que
l' efficience technique des banques dans la zone CEMAC dépend fortement
du pays de localisation de la banque et de sa taille. Nous présentons
ici les résultats de ce que nous pouvons considérer comme
l'efficience en terme de transformation des dépôts en
crédits. Notons toutefois que dans cette approche, le processus de
production est une boIte noire dans laquelle l'efficience est
évaluée a partir du niveau d'output produit a partir d'input
donnés. Il est possible qu'une banque efficiente dans notre analyse soit
totalement incapable de gérer les crédits déjà
offerts.
Efficience des banques : résultat
général
L' estimation des coefficients d' efficience des banques a
partir de l' estimateur dynamique nous a permis d'évaluer les niveaux
moyens d'efficience comparables d'une année a une autre. Les
études telles que Igor et Boris (2002), Elayasiani et Mehdian (1990) ou
Sherman et Gold (1985) concluent a des niveaux moyen d'efficience
élevés parce qu'ils se limitent a un estimateur statique. Et dans
le cadre des banques, l'estimateur statique indique juste la meilleure
pratique a un moment t et non fondamentalement l'efficience. Le tableau 7
indique les niveaux moyens d'efficience technique des banques dans le CEMAC. On
constate aisément que le ni-
Périodes
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Nbre de banques
|
24
|
24
|
24
|
24
|
24
|
Nbre de banques efficientes
|
2
|
2
|
2
|
5
|
4
|
Efficience moyenne
|
0,18 1
|
0,197
|
0,275
|
0,390
|
0,305
|
Inefficience moyenne
|
4,512
|
4,074
|
2,636
|
1,567
|
2,274
|
Tableau 7: Efficience technique moyenne des banques de la
CEMAC
veau moyen d'efficience de la zone au cours de la
période 200 1-2005 est très faible et largement inférieur
a 0,4. Le nombre de banque se trouvant sur la frontière d' efficience
est assez faible. Sur les 24 banques de notre échantillon, 2 a 5 banques
sont situées sur la frontière. Cette forte inefficience des
banques peut être attribuée a l'incapacité des banques de
la zone a transformer les dépôts a terme en crédits a terme
comme nous l'avons indiqué a la page 23.
D'autre part on peut constater sur la figure 5 que la
dynamique de l'efficience moyenne est croissante avec une chute après
2004. Cette chute résulte de la chute d' efficience de la seule banque
Congolaise de notre échantillon après 2004 (Voir figure 6 On peut
dire que l'efficacité des banques de la zone CEMAC s'est
améliorée au cours de la période 200 1-2005 avec une
légère baisse en 2005.
Nous avons pu a partir des procédures de
rééchantillonnage déterminer la variance des estimateurs
d' efficience et déduire des intervalles de confiance des scores. La
figure 8 montre qu' a l' exception de 2001, les coefficients d' efficience
estimés sont hors de l' intervalle de confiance. Ceci traduit le fait
que l' estimateur DEA a surévaluer l' efficience des banques de la zone.
Les intervalles de confiance ainsi calculés nous donnent une meilleure
appréciation de l'inefficience des banques.
Figure 5: Evolution de l'efficience moyenne des banques de la
CEMAC
Intervalle de confiance
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Efficience Moyenne Inefficience Moyenne
|
[0,152 [5,579
|
0,104] 8,643]
|
[0,152 [5,593
|
0,109] 8,195]
|
[0,234 [3,268
|
0,166] 5,029]
|
[0,3 19 [2,140
|
0,229] 3,358]
|
[0,244 [3,103
|
0,175] 4,701]
|
Tableau 8: Intervalle de confiance des efficiences moyennes par
procédures bootstrap
Efficience des banques : résultat par pays
Les coefficients moyens d'efficience évalués par
pays indiquent que le niveau d'efficience dépend fortement du pays dans
lequel est localisée la banque. Le tableau 9 indique les
différents niveaux d'efficience par pays entre 200 1-2005. Le cas du
Congo est extrême du fait qu'il n'y a qu'une seule banque Congolaise dans
notre échantillon. Si on ignore le Congo, on voit sur le
Périodes
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Cameroun
|
0,25 1
|
0,234
|
0,362
|
0,464
|
0,33 1
|
Congo
|
0,015
|
0,390
|
0,553
|
1,000
|
0,050
|
Tchad
|
0,244
|
0,262
|
0,29 1
|
0,350
|
0,290
|
Centrafrique
|
0,051
|
0,053
|
0,145
|
0,120
|
0,133
|
Guinée équatoriale
|
0,171
|
0,060
|
0,165
|
0,550
|
0,525
|
Gabon
|
0,124
|
0,176
|
0,186
|
0,286
|
0,346
|
Tableau 9: Efficience technique moyenne des banques
groupées par pays
tableau 9 que les niveaux moyen d'efficience les plus
élevés se trouve dans les banques camerounaise. La figure 6
montre la dynamique d'efficience par pays. A partir de cette dynamique
on peut classer les pays de la CEMAC en terme d'efficience
technique de leur banques. Cette
Figure 6: Evolution de l'efficience moyenne par pays
classification montre une forte corrélation entre le
niveau d'efficience du pays et le nombre de banque dans le pays. On obtient
ainsi le classement suivant:
1ier Congo : 4 banques;
2ieme Cameroun: 10 banques;
3ieme Tchad: 7 banques
4ieme Guinée Equatoriale : 3 banques
5ieme Gabon: 6 banques
6ieme Centrafrique: 3 banques
Les pays ayant un grand nombre de banques et présentant
une forte concurrence entre les banques semblent ceux ayant les niveaux
d'efficience moyen les plus élevés.
Efficience des banques : résultat suivant la taille
Nous avons ici classifié les banques de la zone CEMAC
en trois groupes selon leur taille. Nous avons retenu trois classes : Grande
taille (4-4,5), Moyenne taille (4,5-5) et Petite taille (5-5,5). Il faut
toutefois noter que les banques au cours du temps sont passées d'un
groupe a un autre changeant la composition de chaque groupe. Le tableau 10
indique les niveaux moyens d'efficience technique par groupe entre 2001 et
2005. On constate que sur toute la période, les
Périodes 2001 2002 2003 2004 2005
[4-4,5] 0,208 0,256 0,4 17 0,484 0,455
[4,5-5] 0,113 0,117 0,235 0,343 0,160
[5 - et plus] 0,199 0,212 0,241 0,356 0,353
Tableau 10: Efficience technique des banques selon la taille
(Actif en logarithme)
banques de petite taille sont techniquement les plus
efficientes. De façon générale, le niveau d'efficience par
groupe de banque respecte la distribution en forme de U sur les 5 ans (Voir
figure 7). Ceci traduit le fait que les banques de petite et de grande taille
sont les plus efficientes en terme de transformation de leurs
dépôts en crédits. Les grandes banques dans ce contexte
sont beaucoup plus orientées vers les activités a terme alors que
les petites banques le sont dans les activités a très court
terme. Les banques de taille moyenne sont pour la plupart relativement
inefficientes (Voir 7). Ce résultat sur la forme en U de la distribution
est conforme a celui de
Figure 7: Evolution de l'efficience technique selon la taille des
banques
Igor et Boris (2002) trouvé dans le cas de la croatie.
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