4 Analyse des résultats
En utilisant la méthode d'estimation non
paramétrique, nous allons dans un premier temps évaluer la
surliquidité bancaire dans la CEMAC. L'objectif est de déterminer
les sources de l'excès de liquidité des banques de la CEMAC. Dans
un second temps, nous allons estimer par l'approche DEA appliquée au
bootstrap les scores d'efficience. Deux éléments principaux vont
déterminer cette analyse : le niveau moyen d'efficience des banques et
l'évolution de l' efcience.
4.1 Excès de liquidité des banques :
inefficience ou optimalité
Nous avons spéciflé dans cette analyse
l'équation de réaction suivante:
CRENET = f1(DEP) + f2(EXTRE) + f3(CREDOU) + f4(FPA1) + f5(ACT)
(12)
8On rappelle que RATIODC = CRENET/DEP.
140000 160000 180000 200000 220000
CREDOU_1
La figure 3 montre les courbes lisses de la fonction de
réaction. On constate qu'il existe une relation linéaire entre
les crédits nets et les dépôts dans les banques de la CEMAC
entre 2001 et 2005. La linéarité de la relation est
indiquée par le critère GCV qui est égale à 1.1
pour f19
FPA_1
ACT_1
1600000 2000000 2400000
DEP_1
100000 150000 200000 250000
EXTRE_1
400000 600000 800000 1200000
114 116 118 120 122 124
Figure 3: Evolution comparée des dépôts et
des crédits dans la CEMAC entre 2001 et 2005
On peut donc conclure que les crédits offerts par les
banques dans la zone CEMAC augmente proportionnellement aux
dépôts. On peut entre autre noter que les crédits diminuent
avec les excédents de trésorerie indiquant que les banques dans
le souci de faire des excédents de trésorerie compriment les
crédits. Les créances douteuses ne présentent pas une
influence importante sur les crédits, de même pour les fonds
propres nets. Par contre les crédits offerts augmentent avec la taille
des banques notamment pour les banques relativement importantes.
Etant donné que la réaction des crédits
aux dépôts des clients est linéaire on peut estimer le
coefficient de réaction afin de tester la surliquidité des
banques. Le tableau 5 indique l' estimation du coefficient de réaction
des crédits aux dépôts entre 2001 et 2005. On peut observer
que le coefficient de réaction est statistiquement
significatif10 à 0,1% et p = 0, 86. Si on admet un niveau
moyen de réserves obligatoires de 12%11, on aura p < 1 -
ô = 0,88. Sur la base de notre estimation, on peut conclure que le
système bancaire entre 2001 et 2005 est sur-
9Lorsque le critère GCV est proche de 1, on
pense à une relation linéaire. Dans le cas contraire, la relation
est
non linéaire.
10 * * *, **, * indiquent respectivement la
significativité à 0,1%, 1% et 5%.
11Le taux de réserve obligatoire
depuis quelques années est variable autour de 12%
|
Variable endogène =
|
CRENET
|
|
Estimate
|
Ecart type
|
t student
|
P.value
|
Constant
|
-2.73496
|
5.56911
|
-0.491
|
0.625349
|
DEP
|
0.86346
|
0.05803
|
14.880
|
2.00E_16***
|
EXTRE
|
-0.75268
|
0.05850
|
-12.866
|
2.00E_16***
|
CREDOU
|
0.68727
|
0.19065
|
3.605
|
0.000682***
|
FPA
|
0.07337
|
0.12851
|
0.571
|
0.570444
|
ACT
|
-255.37216
|
520.00539
|
-0.491
|
0.625349
|
R_adj
|
0.973
|
variation expliquée
|
97.5%
|
|
GCVscore=
|
0.000205 14
|
n
|
59
|
|
Tableau 5: Estimation paramétrique de la fonction de
réaction
liquide. Ce résultat corrobore le fait que la
proportion des crédits dans les dépôts est passée de
0,70 en 2001 à 0,55 en 2005(COBAC, 2006). Pour mieux comprendre cette
surliquidité, nous avons estimé la fonction de réaction
pour les différents types de dépôts.
La figure 8 en annexe montre que les crédits de long
terme ne sont pas financés par les dépôts à long
terme (réaction quasi nulle) mais il existe une relation positive entre
crédits à terme et les fonds propres nets des banques. On peut
donc comprendre comme l'indique le graphique que les créances douteuses
n' aient aucune influence sur les crédits de long terme. En fait ce
comportement des banques matérialise le fait que la plupart des banques
sont des structures d' associé qui servent à financer les
activités des propriétaires. Les crédits à moyen
terme sont financés dans une faible proportion par les
dépôts à terme et le reste positivement
corrélés aux fonds propres des banques (Voir figure 9 en
annexe).
La grande proportion des crédits de court terme est
financée par les dépôts de long terme (Voir figure 10 en
annexe). Ce type de crédits est fortement influencé à la
baisse par le niveau des créances douteuses et évoluent fortement
avec la taille des banques. La figure 11 indique que la grande proportion des
crédits de court terme est financée sur les dépôts
de court terme, mais cette relation est presque inexistante pour les banques de
petite taille.
La figure 12 en annexe montre que la fonction de
réaction des crédits à terme par rapport aux
dépôts à terme est non linéaire et
décroissante. On peut conclure que les banques de la CEMAC ne
transforment pas les dépôts à court terme en crédits
à terme. Il existe toutefois une relation linéaire et positive
entre les crédits à moyen terme et les dépôts
à court terme(Voir figure 13).
Seulement le coefficient réaction estimé des
crédits de moyen terme par rapport aux dépôts de court
terme est faible et très inférieur 1 moins le taux moyen de
réserve obligatoire (6). Ces
|
Variable endogène =
|
CREMY
|
|
|
estimation
|
Ecart type
|
t.student
|
p.valeur
|
Constante
|
-1.150e+01
|
4.719e+00
|
-2.437
|
0.0181*
|
DVU
|
3.439e-01
|
7.998e-02
|
4.300
|
7.20e-05***
|
EXTRE
|
-1.831e-01
|
7.315e-02
|
-2.504
|
0.0153*
|
CREDOU
|
-1.937e-01
|
2.009e-01
|
-0.964
|
0.3392
|
FPA
|
1.122
|
1.414e-01
|
7.935
|
1.26e-10***
|
ACT
|
-1.141e+03
|
4.680e+02
|
-2.437
|
0.0181*
|
Tableau 6: Estimation paramétrique de la réaction
des crédits à moyen terme par rapport aux dépôts
à vue
deux dernières estimations montre que les banques entre
2001 et 2005 ne jouent pas leur rôle de transformation des
dépôts à court terme en crédits à moyen et
long terme.
De façon générale on remarque que les
banques de la CEMAC ne prennent presque pas de risque en matière de
crédits. En fait elles ont tendance à limiter leurs risques en
finançant les crédits à court et moyen terme par les
dépôts à terme et en rationnant les crédits à
terme. Contrairement aux estimations, on se serait attendu à ce qu'
elles financent les crédits à moyen et longs termes par les
dépôts à court terme. Dans la majorité des cas elles
financent essentiellement les activités de court terme. Les
résultats de cette analyse confirment l' appréhension selon
laquelle les activités des banques sont tournées vers le court
terme (Voir sous section 2.1.3 de la page 6) rendant inexistant dans la zone le
financement des activité de long terme tels que les projets d'
investissement.
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