Accès à la microfinance, inégalité et pauvreté en Cote d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Ambroise ABANDA Ecole Nationale Supérieure de Statistique (ENSEA) d'Abidjan-Côte-d'Ivoire en collaboration avec l'Université de Versailles - DESS en Analyses Statistique Appliquées au Développement 2004 |
1.2 Objectifs de l'étudeCette étude vise principalement l'approfondissement des connaissances relatives aux facteurs déterminant les niveaux différentiels d'accès au système financier décentralisé. Comme objectifs spécifiques, l'étude vise à : ü identifier et décrire le profil des gens qui ont le plus des difficultés d'accès à la microfinance ; ü cerner les interrelations entre inégalité et accès à la microfinance ; et ü cerner les interrelations entre pauvreté et accès à la microfinance. 1.3 Hypothèses de travailL'étude s'articule autour de deux hypothèses, notamment : · H1: L'accès au système financier décentralisé diminue le risque des ménages ivoiriens d'être pauvres et constitue un facteur de réduction des inégalités. · H2: Malgré le fait que la politique de microfinance ivoirienne ait eu pour objectif de faciliter l'accès des pauvres au système financier, et même si les bilans des institutions de microfinance de la Côte-d'Ivoire montrent une croissance des transactions prises globalement au niveau national, la pauvreté constitue encore un facteur qui limite les chances des individus face à l'accès au système financier décentralisé. CHAPITRE II : PLACE DE LA MICROFINANCE EN CÔTE D'IVOIRE Avant de présenter les différents aspects qui peuvent caractériser la microfinance ivoirienne, il convient tout d'abord de préciser le contenu de ce concept. 2.1 Qu'est-ce que la microfinance ?Par institutions de microfinance9(*), on désigne des agents et des structures qui effectuent des transactions financières d'un montant relativement faible et ayant recours à une méthodologie spécifique, basée sur la moralité du client. Elles s'adressent à des ménages à faibles revenus, des micro-entrepreneurs, de petits exploitants agricoles et à d'autres individus qui n'ont pas accès au système bancaire. Ces institutions peuvent être des intermédiaires financiers formels, informels ou semi-formels (par exemple des sociétés légalement constituées mais non supervisées par les banques centrales). On utilise également le terme système financier décentralisé (SFD) pour désigner la microfinance. Le microcrédit, qui est une composante de la microfinance, fait l'objet d'une attention particulière de la part de la communauté internationale depuis plusieurs années, puisque dès 1997 le Sommet mondial de Washington sur la question a fixé comme objectif de permettre à 100 millions de personnes l'accès à ce service d'ici 2006. En effet, « c'est quand les investissements étrangers se font rares et que le niveau des échanges commerciaux est au plus bas, que le microcrédit s'avère décisif pour libérer des moyens favorisant l'entreprenariat local », a souligné un intervenant à la table ronde intitulée "Microcrédit, élimination de la pauvreté et démarginalisation des femmes" organisée dans le cadre des préparatifs de l'Année internationale du microcrédit qui sera célébrée en 2005, et de la fin, en 2006, de la Décennie des Nations Unies pour le microcrédit. * 9 Banque Mondiale, 1998. |
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