1.4.3.2- Alphabétisation conscientisante
Conçue par le Brésilien Paulo FREIRE en 1961,
l'alphabétisation conscientisante avait pour objectifs, entre autres, de
faire prendre conscience aux populations opprimées de leurs conditions
de masses exploitées. La méthode de FREIRE s'appuie d'abord sur
une analyse politique du système socio-économique du milieu dans
lequel elle doit s'appliquer ; contrairement à la méthode
traditionnelle qui s'appuie sur un monologue incitant à la
mémorisation. Les membres du groupe opprimé (et apprenants)
assistés d'un animateur, se livrent à un examen critique d'une
situation qui les préoccupent et sont amenés ensuite dans un
renversement idéologique, les poussant à être «sujets
créateurs» au lieu d'être seulement «objets». La
méthode utilisée est le dialogue, le médium étant
la langue maternelle des apprenants.
1.4.3.3- L'alphabétisation fonctionnelle
Elle vise la communication à l'apprenant d'une
connaissance qui lui suggère un comportement afin qu'il puisse agir en
faveur du milieu dans lequel il vit et, sur lui-même. Ce concept a
été lancé et défini en 1965 à
Téhéran, lors du Congrès des Ministres de l'Education des
pays du Tiers Monde. Ce type d'alphabétisation cherche à
accroître la production et la productivité des analphabètes
à travers l'apprentissage de la lecture, l'écriture et le calcul.
Il faut qu'elle soit le fruit d'un projet de développement ; et
parte dans un premier temps d'une étude du milieu pour recenser les
besoins des populations et tous les aspects des problèmes. Le programme,
les stratégies et les moyens d'action de cette forme
d'alphabétisation sont définis de manière concertée
avec la population sur la base des problèmes rencontrés dans la
vie socioprofessionnelle. Elle suppose un dépassement de l'apprentissage
rudimentaire de la lecture et de l'écriture. L'analphabète qui
suit cet enseignement, peut s'intégrer socialement et
économiquement dans un monde nouveau où les progrès
techniques et scientifiques exigent de plus en plus de connaissance et de
spécialisation. C'est une contribution à la libération de
l'homme et à son plein épanouissement ; tout en
créant les conditions indispensables à une prise de conscience
critique des contradictions et des objectifs de la société dans
laquelle l'homme vit.
L'alphabétisation fonctionnelle se distingue de celle
traditionnelle dans la mesure où elle permet de considérer
l'analphabète apprenant comme un individu en situation de groupe, en
fonction d'un milieu donné dans une perspective de développement.
Au cours de l'action d'alphabétisation, l'individu apprend à
défendre ses droits au moment même où le groupe tout entier
comprend la nécessité de formuler ses besoins et de prendre ses
responsabilités face aux problèmes sociaux, économiques et
culturels. Ici, la formation n'est pas à sens unique comme c'est le cas
en alphabétisation traditionnelle. Le bénéficiaire est
actif et participe bien aux séances parce que les enseignements
répondent à ses besoins. Elle prône les compétences
techniques, professionnelles et culturelles des populations.
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