1.4.3-
Alphabétisation
De manière élémentaire, c'est l'action
d'enseigner la lecture, l'écriture et le calcul dans une langue
donnée. Le concept a donné lieu à de nombreuses
définitions mais pour l'essentiel, toutes se résument à la
capacité pour un individu de comprendre un texte imprimé et de
communiquer par l'imprimé. Elle est le processus par lequel on
amène une personne analphabète à apprendre à lire,
à écrire et à calculer en vue de l'utilisation des
connaissances acquises pour une meilleure participation à la vie
communautaire.
Ainsi, selon l'UNESCO, un alphabète est une personne
capable de lire, écrire en le comprenant un exposé simple et bref
de fait en rapport avec sa vie quotidienne.
L'alphabétisation débouche en principe sur la
post-alphabétisation, phase de l'activité intellectuelle du
néo-alphabète qui peut s'adonner à la lecture et à
la recherche. A cette étape, le néo-alphabète fait
l'exercice des connaissances et compétences acquises qu'il renforce.
Selon, le Conseil des Activités Educatives du Bénin (CAEB) [10],
«la post-alphabétisation doit donc permettre au
néo-alphabète de perfectionner ses connaissances, de les
réinvestir dans des situations de vie courante, mais aussi de
créer, avec sa participation active et consciente un environnement
social, culturel et économique favorable à l'exercice par lui des
compétences et des responsabilités acquises grâce à
l'alphabétisation». Nous distinguons trois grands types
d'alphabétisation.
1.4.3.1- L'alphabétisation traditionnelle ou
classique
Cette alphabétisation a pour objectif l'enseignement de
la lecture, de l'écriture et du calcul afin de permettre au
néo-alphabète d'accéder à la communication
écrite ou imprimée dans une langue. Pour Ahodékon [10],
cette alphabétisation s'adresse souvent à des masses et des
groupes compacts.
Dans ce contexte, l'apprenant est considéré
comme n'ayant pas de préoccupation personnelle importante. On lui
apprend essentiellement à savoir lire, écrire et compter/calculer
en se basant sur les réalités les plus banales de la vie, sans
alors tenir compte de ses besoins et de ses activités.
L'alphabétisation traditionnelle a un caractère
ponctuel. Elle est mise en oeuvre sans aucune étude de milieu
préalable des besoins, et se base sur des thèmes
généraux qui pourront servir les initiateurs (politique,
religion). Elle ne permet pas une continuité ou une consolidation des
acquis de sorte qu'à la fin les personnes alphabétisées
retombent dans l'illettrisme après quelques temps. Elle ne
considère pas les données telles que l'âge, l'effectif, le
sexe, les niveaux, la motivation et le cadre de déroulement. Cet
état de chose entraîne des contraintes et réduit
considérablement le bénéfice que chacun devrait tirer
individuellement de cette formation. Etant un processus de formation à
sens unique dans lequel seul le formateur détient le savoir, on note une
passivité quasi-totale imposée aux participants. Le programme des
séances est donc imposé et par ricochet l'apprenant ne participe
pas à l'élaboration. Cette forme d'alphabétisation ignore
la promotion technique durable des populations locales.
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